Le Service de Remplacement
Le Service de Remplacement : un levier pour l’avenir agricole de la Corrèze
Depuis plus de 50 ans, les Services de Remplacement (SR) accompagnent les agriculteurs de toute la France, avec l’ambition de permettre à chaque agriculteur de pouvoir se faire remplacer afin de mieux vivre son métier, sans compromettre le fonctionnement de son exploitation. Dans un monde agricole en pleine mutation, ce dispositif se révèle plus que jamais comme un outil d’avenir, porteur de souplesse, d’accompagnement et de solidarité.
Depuis plus de 50 ans, les Services de Remplacement (SR) accompagnent les agriculteurs de toute la France, avec l’ambition de permettre à chaque agriculteur de pouvoir se faire remplacer afin de mieux vivre son métier, sans compromettre le fonctionnement de son exploitation. Dans un monde agricole en pleine mutation, ce dispositif se révèle plus que jamais comme un outil d’avenir, porteur de souplesse, d’accompagnement et de solidarité.

En Corrèze, comme ailleurs, il se veut offrir bien plus qu’un simple relais ponctuel : il tisse du lien, accompagne et soulage.
Une marche vers l’installation
À 18 ans, fraîchement diplômé d’un bac agricole, Mathieu Auchabie n’avait pas de possibilité immédiate de s’installer ; il choisit alors de devenir salarié au sein du SR et d’AgriEmploi.
Je ne me voyais pas faire autre chose que de l’agriculture », confie-t-il.
Durant un an et demi, il parcourt les fermes corréziennes autour de chez lui, découvre de nouvelles pratiques et apprend à gagner la confiance. Mathieu reconnaît que le SR lui a permis de s’affirmer dans son métier sans la pression de l’installation immédiate.
Ainsi, il confesse que le service de remplacement pourrait s’imposer comme une solution idéale pour les jeunes qui hésitent à franchir le pas de l’installation directement à 18 ou 20 ans.
Aujourd’hui à la tête de sa propre exploitation, Mathieu continue de faire appel au SR, notamment suite à une opération de la main. En tant que chef d’exploitation, il mesure encore plus clairement les apports de cette structure, que ce soit de la couverture administrative à la souplesse dans le recrutement, même s’il regrette les coûts parfois élevés qui peuvent empêcher une utilisation plus régulière.
Pourtant, pour lui, le potentiel du SR est clair : il constitue une réponse pour les jeunes en réflexion, mais aussi pour les installés cherchant un soutien temporaire.
Du lien et de la confiance
Au-delà du remplacement technique, le SR permet aussi de construire des relations durables. Sébastien Gourdoux, éleveur en GAEC avec Damien Mouty, témoigne d’un usage régulier du SR. Depuis plusieurs années, c’est la même personne, Bastien Nava, qui intervient régulièrement sur l’exploitation, notamment pour les congés des associés.
Pour Sébastien, le choix d’un employé du SR, en la personne de Bastien, c’est un choix de confiance et de simplicité, que ce soit pour les associés ou le salarié lui-même.
On se connaît, il connaît l’exploitation, on lui fait confiance », explique Sébastien.
Cette relation de confiance permet une organisation sereine, souple, et bien adaptée aux besoins évolutifs de l’exploitation, le tout sans contrainte administrative
« Bastien déclare ses heures à la fin du mois et nous, nous recevons uniquement la facture » indique Sébastien. Pour que le système fonctionne durablement, Sébastien insiste sur un point : « Mais il faut jouer le jeu : ne pas leur faire faire que le sale boulot. Le but, c’est de leur donner envie de revenir, pas de les écœurer ».
Un outil encore trop méconnu
Malgré son utilité avérée, le Service de Remplacement souffre encore d’un manque de visibilité. Mathieu et Sébastien pointent tous les deux un constat partagé : le manque de main-d’œuvre, particulièrement qualifiée, et la méconnaissance des dispositifs existants.
Beaucoup d’agriculteurs ignorent les aides auxquelles ils ont droit », regrette Sébastien.
Il est vrai que beaucoup d’agriculteurs méconnaissent encore l’existence de certaines aides liées au SR, comme des aides de prises en charge du service de remplacement dans le cadre de formations, aides que Sébastien a pu mobiliser, notamment pour passer le permis poids lourd ou se former à la médecine alternative bovine.
Et puis, le SR permet également une grande flexibilité : il peut aussi bien convenir à des personnes souhaitant compléter leurs revenus de la ferme familiale qu’à des retraités souhaitant continuer à transmettre. Grâce à la possibilité de moduler les heures, chacun peut y trouver sa place.
C’est cette souplesse qui en fait un outil aussi utile qu’adaptable aux réalités de terrain.
Mais pour pérenniser cette dynamique, il faut aller plus loin. Plus d’adhérents, ce sont des CDI possibles, donc une meilleure continuité dans les remplacements, et un cercle vertueux qui se met en place : des agriculteurs mieux soutenus, des salariés plus polyvalents, et un secteur qui gagne en attractivité.
Un potentiel à valoriser
Ainsi, pour Mathieu comme pour Sébastien, le SR pourrait devenir un pilier central d’une politique d’installation ambitieuse. Mieux le faire connaître, mieux le soutenir, c’est investir dans une agriculture plus résiliente, plus humaine, et plus adaptée aux réalités de demain.
Alors, pourquoi pas vous ?