“On a su conserver une justice à taille humaine”
Si janvier est le mois des vœux, c’est aussi l’occasion pour le Tribunal de grande instance d’Aurillac de présenter son bilan lors de l’audience de rentrée solennelle, présidée par Charles Tellier.

Plus de président pendant huit mois. Autant dire que la nomination d’un nouveau président affecté au Tribunal de grande instance (TGI) d’Aurillac il y a un an était très attendue par l’ensemble des magistrats. Charles Tellier a présidé, mercredi 11 janvier, l’audience solennelle de rentrée. Un rendez-vous annuel qui permet de dresser un bilan des événements marquants de l’année. S’il a confié avoir trouvé “une situation compliquée” à son arrivée, le président du TGI s’est voulu rassurant en indiquant qu’elle était aujourd’hui “normalisée”. Fort de son expérience (lire encadré), il a aujourd’hui le recul nécessaire pour affirmer que “les Cantaliens peuvent globalement être rassurés car ici, ils sont bien jugés, et les professionnels du droit font bien leur travail”. Pour lui, “la justice est toujours trop lente aux yeux des justiciables mais ici, au TGI d’Aurillac, on ne croule pas sous les dossiers comme c’est le cas dans de nombreuses grandes villes et la justice est rendue dans des délais raisonnables. Nous sommes, en France, dans un état de droit alors, forcément, certaines procédures sont plus longues. C’est justement ce qui fait notre force car nous ne sommes pas dans une justice expéditive. Ici, on a su conserver une justice à taille humaine”.
“Les mineurs jugés plus rapidement que les majeurs”
Ce qu’a confirmé le procureur de la République, Frédéric Almendros : “Le solde du compte est positif puisque nous jugeons ce que nous avons à juger. Les affaires sont traitées, au pénal, dans les quatre à cinq mois de la saisine du tribunal, et les peines sont exécutées avec célérité.” Concernant les mineurs, ils sont quant à eux jugés “encore plus rapidement” que les majeurs. Ces derniers sont présentés aux juges “dans les deux mois de l’appel à la permanence. Et les dossiers d’instruction sont réglés dans le mois pour les personnes détenues, et dans les trois mois de leur communication au parquet pour les personnes libres”.
Dans le Top 10
Le Cantal a connu une baisse “assez significative” de la délinquance selon les chiffres de 2016. Charles Tellier a rappelé “qu’Aurillac, ville située entre 25 000 et 50 000 habitants, a la délinquance d’une ville de moins de 20 000 habitants”. Pour lui, “il fait bon vivre à Aurillac même si des actes de délinquance peuvent avoir lieu. Aurillac n’est pas une zone de non-droit”. Des propos appuyés par ceux de Frédéric Almendros : “Le Cantal est dans le top dix des départements les plus sûrs de France ! On est loin de la Guadeloupe où il y a en moyenne un meurtre par semaine. Ici, les mauvaises années, ce sont un ou deux homicides volontaires que nous déplorons.” Sa politique pénale se résume en une seule règle : “À chaque fait signalé à mon parquet est apportée une réponse pénale. Je ne privilégie aucun type d’infraction. Des insultes entre voisins (qui dégénèrent, NDLR) peuvent tout aussi sûrement conduire aux assises que des violences conjugales et qu’une conduite sous l’emprise d’un état alcoolique rend son auteur aussi dangereux qu’un voleur noctambule”. L’occasion aussi de dire quelques mots sur le malaise qui frappe actuellement les services de police et les services d’enquête. Entre le “manque de respect envers les forces de l’ordre qui parfois ne se sentent pas soutenues par l’autorité judiciaire, et les nombreuses missions souvent ressenties comme indues qui leur sont confiées, les personnels de police et de gendarmerie sont las.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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