Une journée dédiée à l'expérimentation forestière
Le 25 avril, les adhérents de l’ADAF (Association de développement et animation forestière) se sont réunis sur le terrain pour visiter des expérimentations cruciales visant à tester le comportement d’essences d’origine méditerranéenne. L'objectif est d'adapter les forêts au réchauffement climatique.
Le 25 avril, les adhérents de l’ADAF (Association de développement et animation forestière) se sont réunis sur le terrain pour visiter des expérimentations cruciales visant à tester le comportement d’essences d’origine méditerranéenne. L'objectif est d'adapter les forêts au réchauffement climatique.


Un protocole d'essai de plantation innovant
Sur la commune de Combressol, à l'intersection de la RN 89 et de la route de Palisse, une parcelle de 4 hectares appartenant à Monsieur Denis Lavenant, adhérent à l’ADAF et président de Fransylva pour le département du Puy-de-Dôme, a été dédiée à cette expérimentation.
Un protocole d’essai de plantation a été mis en place avec un accord tripartite. Le CNPF (Centre national de la propriété forestière) suivra l’expérimentation sur le long terme avec des mesures de croissance et de comportement des essences testées. L'École Forestière de Meymac interviendra comme prestataire de services pour les travaux forestiers.
Des essences adaptées au réchauffement climatique
Les essences plantées sont adaptées à des hivers froids et à des périodes estivales plus chaudes et plus sèches. À ce jour, il n’existe pas de références régionales sur le comportement de ces essences. Après une préparation du sol en broyage total et en potets travaillés à la mini-pelle, les étudiants du Lycée Forestier de Meymac ont planté à la mi-mars des résineux (pin Laricio de Calabre, sapin de Céphalonie (nord de la Grèce), sapin de Bormuller de Turquie) et des feuillus (chêne Tauzin des Pyrénées et chêne pubescent de Provence).
Une expérimentation unique pour le Limousin et l'Auvergne
Chaque essence fait l’objet d’un îlot séparé et délimité sur les bordures par d’autres essences visant à enrichir la biodiversité et à améliorer la fonction paysagère de la forêt. Sur les bordures, on retrouve du liquidambar, du sorbier des oiseleurs, de l’érable plane, du charme, du tulipier de Virginie ou encore de l’alisier blanc.
Cette expérimentation, unique pour le Limousin et pour l’Auvergne, est une fierté pour les forestiers de l’ADAF. Ils disposeront d’un outil de travail pertinent et utile pour les forestiers du territoire de Haute Corrèze. L’engagement de Denis Lavenant est tout à fait remarquable.
Visite d'une plantation diversifiée
Chez Jean-Marie Roche, adhérent de l’Adaf, le groupe a visité sur la commune de Palisse une plantation de 4 ans où ont été plantées en damier des carrés de douglas alternés avec des carrés de pin Laricio de Corse. L’objectif est de diversifier le peuplement et de limiter les risques au cas où une des deux essences plantées serait affaiblie et dépérissante avec le réchauffement climatique.
Un cycle de production sur le long terme
En sylviculture, le cycle de production est sur un pas de temps très long (de 60 à 100 ans).
Des solutions innovantes pour protéger les jeunes plants
Au cours de cette journée très enrichissante, la société Capillum, basée à Clermont-Ferrand, a présenté deux solutions originales pour limiter les dégâts des cervidés sur les jeunes plants.
Des dalles répulsives pour les cervidés
La première innovation se présente sous forme de dalle carrée de 40 centimètres de côté. La matière ressemble à un carré de moquette tissée industriellement avec moitié laine et moitié cheveux récupérés chez les coiffeurs. Les dalles, avec une fente, sont posées à même le sol autour du plant. L’odeur répulsive des cheveux et de la laine repoussent les cervidés qui n’aiment pas ces odeurs. Capillum annonce une persistance d’action de l’ordre de 3 ans. Le deuxième intérêt de ces carrés est de limiter la pousse des adventices autour du plant et la perte d’eau par un effet de paillage.
Des bandes de moquette pour protéger les plants
La seconde solution se présente comme une bande de moquette (laine et cheveux) de 8 cm de large et 60 cm de long que l’on noue sur les plants à hauteur des frottis des cervidés.
Cette journée a été animée par Marion Bolac, technicienne au Centre National de la Propriété Forestière (CNPF).