Aller au contenu principal

Redonner de la typicité aux fromages au lait cru

Saint-Flour a accueilli les 5 et 6 juin le séminaire FlorAcQ pour rechercher de meilleures pratiques de production afin de redonner aux fromages au lait cru toute leur typicité.

Lors du séminaire à la maison des Planchettes.
Lors du séminaire à la maison des Planchettes.
© C.Fournier

Dans le lait, les micro-organismes favorables à la transformation fromagère côtoient les micro-organismes pathogènes. Or, depuis 30 ans, pour éviter toute trace de ces derniers, le mot d’ordre était d’éliminer tous les germes, même utiles… Conséquence : au fil du temps, les opérateurs des filières fromagères ont constaté un appauvrissement des niveaux de population microbienne des laits avec, comme autre conséquence, la perte de typicité des fromages au lait cru. D’où la mise en place de FlorAcQ, un projet national de  recherche  développement mené sur trois ans et financé par des fonds d’État (Casdar). Objectifs : “Maintenir à la fois une différenciation des fromages au lait cru grâce au respect de la biodiversité des flores microbiennes et une valeur ajoutée aux AOP au lait cru et donc une activité économique  et  sociale appréciable en zones de montagne et/ou défavorisées.”

 

Faire évoluer les pratiques

 

Un séminaire final de restitution des résultats constatés où étaient invitées les filières AOP nationales, a ainsi réuni environ 75 personnes. “Pour arriver à nos objectifs, soit une meilleure prise en compte des micro-organismes et arriver ainsi à redonner de la typicité aux fromages, il nous est apparu qu’il était indispensable de faire évoluer les comportements des acteurs de la filière. Très concrètement, nous avons travaillé avec sept entreprises, collecté des échantillons de lait des producteurs, établi des diagnostics et fait évoluer certaines pratiques comme ne plus utiliser de désinfectant pour nettoyer les trayons mais de l’eau avec laine de bois, ou encore nettoyer la machine à traire en alternance avec acide et chlore. Certains producteurs de lait ont alors constaté qu’ils pouvaient gagner jusqu’à 30 minutes à la traite”, résumait Françoise Monsallier, ingénieur références de la Chambre d’agriculture du Cantal et responsable du projet FlorAcQ. “L’idée, poursuivait-elle, est d’améliorer la qualité bactériologique du lait et de garantir à la fois la sécurité sanitaire des fromages sachant que de bons micro-organismes sont par exemple capables d’inhiber la listéria par eux-mêmes, d’où l’intérêt de les conserver dans le lait et de ne pas procéder à une éradication générale.”

 

Garantie sanitaire et démarche sensorielle

Ce que confirmait Marie-Christine Montel, de l’unité de recherche de l’Inra d’Aurillac : “Garantir la qualité sanitaire des fromages au lait cru et préserver leur renommée passe par le respect de la biodiversité des flres microbiennes garant de la richesse sensorielle et de l’intensité   du   goût   des fromages sachant  que  nous  continuons bien évidemment d’éliminer les pathogènes.   Nous  n’avons d’ailleurs pas constaté de dégradation de la qualité du lait.” FlorAcQ qui va aussi dans le sens d’une démarche de “paiement du lait”  devrait  enfin  permettre, pour l’ex-présidente de la section laitière de la FDSEA 15, Chantal Cor “d’être moins frileux par rap- port à la production au lait cru, de lever ainsi la peur qui peut exister. FlorAcQ doit aussi permettre de faciliter la communication entre les différents acteurs.” Une étude qui va d’ailleurs aboutir sous peu à l’édition un guide qui présentera l’ensemble de la démarche.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Les plus lus

Comment la France peut aider le Maroc à repeupler son cheptel bovin et ovin ?

Sept ans d'une sécheresse redoutable, couplée aux soubresauts de la géopolitique ont fragilisé l'élevage marocain, si bien que…

Deux hommes devant un silo de ferme faisant décoller un drone
Drone : le nouvel assistant agricole dans les airs de Gaillard

Hervé Combret, éleveur laitier à Saint-Antoine, utilise le drone acheté pour son fils, apprenti agriyoutuber, pour bien d’…

Onze personnes hommes, femmes, posant devant la devanture d'un futur restaurant.
Généreux, joyeux, festif... bienvenue au restaurant Mamija !

Tout en poursuivant leur activité de traiteur, Cyrille et Virginie Geneix ouvrent dans la nouvelle zone commerciale de la…

un groupe de personnes
“Chez Mallet”, depuis 40 ans : le restaurant de Lavastrie est devenu une institution

Véritable institution sur la Planèze de Saint-Flour, le restaurant Chez Mallet à Lavastrie soufflera ses 40 bougies, les 8 et…

Dans la peau d’un membre du comité Safer

Lors de son rendez-vous Terre de rencontres dans le Cantal, la Safer Auvergne-Rhône-Alpes a proposé un exercice…

Le président Jérôme Grasset et le directeur Christophe Arnaudon.
Un nouveau binôme à la tête du GDS Haute-Loire

Le GDS Haute-Loire vient de changer de président et dispose depuis le début de l'année d'une nouvelle direction. Faisons plus…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière