Conseil régional
L’Auvergne veut être plus ambitieuse sur le bio
En lançant le plan bio 2008-2010, la région souhaite accentuer son soutien à l’agriculture biologique. D’ici 2010, le budget consacré à la bio pourrait doubler.
Avec l'emploi, la modernisation et la qualité,
l'agriculture biologique constitue aujourd'hui l'une des quatre priorités du budget agricole régional. Dans les trois ans à venir, cette priorité sera d'autant plus importante que la région vient de lancer un plan régional pour l'agriculture biologique. Ce plan, dont les grandes lignes ont été dévoilées, lundi dernier, compile en fait un certain nombre d'initiatives existantes (amplification du dispositif repas bio dans les lycées, consolidation de la plateforme Auvergne Bio Distribution créée jus- tement pour gérer les livraisons des produits dans les lycées), tout en intégrant de nouveaux dispositifs.
Aide au maintien
Parmi eux, le « bonus bio » régional ou « rémunération de re-connaissance » destiné à conforter et à dynamiser les exploitations biologiques existantes (*). Le bonus prendra la forme d'une aide forfaitaire par hectare, destiné aux agriculteurs installés en bio depuis cinq ans. Cette aide, qui en 2008, devrait être plafonnée à 1.000 euros par exploitation, pourra être versée durant cinq ans. « Dès 2008, une enveloppe de 500.000 euros sera mobilisée par la région pour cette action », a précisé Elisabeth Thévenon-Durantin. Trois autres actions sont prévues dans le cadre du plan bio : des actions de filière pour favoriser la distribution de produits bio régionaux auprès des consommateurs auvergnats, une campagne de communication «grand public » pilotée par la région et une implication au niveau de la recherche.
Produire davantage
« La région veut devenir la première région bio de France. Il s'agit là, au-delà des aspects quantitatifs, de montrer le volontarisme, l'exemplarité et l'innovation du territoire », a estimé René Souchon, président de la région Auvergne. Pour le Conseil régional, l'Auvergne dispose d'atouts en matière d'agriculture biologique, « avec une interprofession relativement structurée, une plateforme logistique à un stade plutôt avancé, des entreprises en fort développement ».
Si la demande existe, reste à trouver la production. En Auvergne, le bio occupe 1,8 % de la SAU (un peu moins de 30.000 hectares) contre 2 % au niveau français.
Cinq cents agriculteurs produisent en bio dans la région.
(*) Au niveau français, seule la région Ile-de-France a mis en place ce « bonus bio ».
Que pensez-vous du plan bio annoncé par la région ?
Michel Leblay, président de la FNSEA Auvergne : «Les agriculteurs auvergnats commenceront peut-être à s'intéresser au bio quand on sera sur les mêmes cahiers des charges que d'autres pays européens où l'agriculture bio correspond à l'agriculture conventionnelle sans engrais chimiques et sans pesticides.
La région veut encourager les repas bio dans les lycées, il nous semble donc essentiel que ces produits soient issus de l'agriculture auvergnate ».
Réorientation du budget agricole
D'ici 2010, le Conseil régional prévoit de consacrer 1 million d'euros à sa politique de soutien en faveur de l'agriculture biologique. « Entre 2008 et 2010, le budget en faveur de l'agriculture biologique va donc doubler, ce qui nécessitera un redéploiement dans le budget agricole car l'enveloppe globale ne sera pas augmentée», a prévenu René Souchon.