Sanitaire
Le GDS 63 fait le bilan sanitaire de l’élevage dans le Puy-de-Dôme
Réuni en assemblée générale à Aubière, le Groupement de défense sanitaire du Puy-de-Dôme a dressé un état des lieux des maladies qui touchent les cheptels du département. Un bilan globalement positif, malgré des enjeux sanitaires toujours présents.
Réuni en assemblée générale à Aubière, le Groupement de défense sanitaire du Puy-de-Dôme a dressé un état des lieux des maladies qui touchent les cheptels du département. Un bilan globalement positif, malgré des enjeux sanitaires toujours présents.

Ce lundi, le Groupement de défense sanitaire du Puy-de-Dôme (GDS 63) a organisé son assemblée générale à Aubière. L’événement a réuni de nombreux acteurs du monde agricole, parmi lesquels des adhérents du groupement, des représentants de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), des vétérinaires ainsi que des membres de syndicats agricoles. Le président Jean-Luc Ferret et le directeur François Peyroux ont accueilli les participants et présenté un bilan complet des actions menées en 2024.
Aujourd’hui, le GDS 63 rassemble plus de 5 000 adhérents, avec un fort taux d’adhésion chez les éleveurs bovins.
Des effectifs bovins en recul, mais stabilisés ces dernières années
Entre 2014 et 2024, le département du Puy-de-Dôme a enregistré une baisse de 25 000 bovins et la disparition de 865 élevages. Sur les cinq dernières années, le recul s’élève à 4 433 bovins et 337 éleveurs. Toutefois, cette tendance semble s’être ralentie, puisque les effectifs sont relativement stables depuis 2021. Au 1er janvier 2025, le département comptait environ 319 000 bovins, contre 321 000 quatre ans plus tôt. Dans ce contexte, on observe également une augmentation de la taille moyenne des troupeaux.
Un bilan sanitaire globalement positif sur les principales maladies bovines
Le directeur François Peyroux a souligné la progression encourageante des campagnes de lutte contre certaines maladies majeures, notamment l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) et la BVD (diarrhée virale bovine). L’IBR, qui touche les voies respiratoires et provoque de fortes fièvres, connaît une nette régression. Alors qu’on comptait 924 bovins positifs en 2022, ils n’étaient plus que 178 en juillet 2024, répartis dans huit cheptels. Cette évolution est encourageante dans le processus d’éradication possible de la maladie dans le département.
La situation s’améliore également pour la BVD. En 2020, 598 veaux étaient positifs à la naissance. En 2024, seuls 84 cas ont été détectés. Parmi les 26 veaux recontrôlés, neuf se sont révélés finalement négatifs. Le taux de dépistage atteint désormais 97,9 %, bien que l’augmentation du nombre de veaux non testés inquiète les responsables et adhérents du GDS. Cent dix-neuf cheptels dépassent le seuil de 5% des veaux non dépistés et certains éleveurs ne dépistent pas du tout.
Concernant la fièvre catarrhale ovine (FCO), le GDS a confirmé la présence du sérotype 8 dans le département. Sur 3 927 bovins analysés, 765 ont été déclarés positifs ou douteux, soit près de 20 % des cas.
La MHE (maladie hémorragique épizootique) a également été surveillée avec près de 30 000 tests réalisés, pour 13 cas positifs ou suspects.
Autre point de vigilance, celui de la besnoitiose, qui progresse dans le département. Trente-sept cheptels sont positifs sur 800 analysés en 2024, soit un taux de 4,8 %, contre seulement 13 cheptels en 2021. Le GDS souhaite renforcer la sensibilisation des éleveurs à la prophylaxie pour limiter la diffusion de cette pathologie.
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Les ovins et caprins également sous surveillance
Du côté des ovins et des caprins, l’année 2024 a été marquée par une augmentation des recherches de maladies, ce qui a entraîné une hausse des cas positifs détectés. Avec 500 cas positifs, la FCO 8 a touché la quasi-totalité des animaux testés.
Deux maladies restent également bien implantées avec la CAEV chez les caprins et la Visna Maëdi chez les ovins, bien qu’elles restent souvent subcliniques et à faible taux de mortalité.
L’année dernière, le GDS a également expérimenté une campagne d’évaluation de la fertilité des béliers et des boucs. Cinq journées d’évaluation ont été organisées avec la méthode de l’électro-éjaculation. Cinquante-sept éleveurs y ont participé, pour un total de 234 tests réalisés sur une vingtaine de races différentes. Cette initiative a permis de constater une amélioration de la fertilité des animaux et la reprise progressive de la spermatogenèse grâce à un suivi adapté.
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Une stabilisation au niveau des adhérents
L’assemblée générale a également souligné la stabilité des adhésions au GDS. Chez les bovins, 93 % des agriculteurs sont adhérents, ce qui représente 96 % des effectifs. Pour les ovins, le taux d’adhésion atteint 65 %, représentant 78 % des effectifs. Enfin, chez les caprins, les chiffres sont un peu plus bas avec 52 % d’éleveurs adhérents et 57 % des animaux concernés.
Cette mobilisation collective et les bons résultats sur des maladies majeures comme la BVD et l’IBR permettent au GDS 63 d’afficher un certain optimisme, tout en maintenant une vigilance constante et nécessaire face aux nouveaux foyers et à l’évolution des pathologies animales dans le département.
E.M