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Aides ovines, la profession déplore le coup de frein à la performance

Incompréhension des éleveurs ovins qui doivent désormais composer avec un nouvel arrêté publié fin juin, modifiant les montants unitaires des aides ovines à la hausse ou à la baisse.

© SC

Alors que la filière ovine, dans un contexte de marché national déficitaire, s’est engagée à produire 10% d’agneaux en plus d’ici 2020, l’Etat remet en cause la politique d’orientation prise lors de la dernière réforme de la Politique Agricole Commune, en diminuant significativement le seuil de productivité minimal pour bénéficier des aides.

 

Entre colère et lassitude

Pour Richard Randanne, président de la FDO du Puy-de-Dôme, « ce remaniement bruxellois purement administratif met la profession devant le fait accompli ! » Composée de trois enveloppes fongibles (aide de base - aide productivité, démarche qualité, nouveau producteur - et aide à la contractualisation), il était possible d’adapter l’usage des fonds en fonction des besoins. Or désormais, les enveloppes seront fixes et le montant de chaque aide sera revu soit à la hausse (aide de base) soit à la baisse. « Si l’impact financier global n’est pas catastrophique pour 2016, cela n’en est pas moins inadmissible, alerte le président de la FDO63 avant de préciser que les éleveurs impactés n’ont reçu aucune explication alors que les règles changent en cours de campagne et sur des montants déjà versés… «Comment justifier des contrôles qui ont eu lieu sur des règles mouvantes ? Nous déplorons ce mauvais signal d’orientation de la production ovine avec la baisse des aides liées à la productivité, aux signes officiels de qualité et à la contractualisation. La profession a toujours souhaité que l’aide ovine serve de levier pour dynamiser la production et encourager le professionnalisme. Le syndicalisme ovin reste vigilant quant à l’impact de la nouvelle PAC, afin que les exploitations ovines ne soient pas fragilisées. »

Dans un communiqué, la FRSEA et les JA Auvergne-Rhône-Alpes condamnent également le manque d’ambition de ce changement. « Le ministère a revu à la baisse d’un tiers l'aide complémentaire pour les élevages ovins engagés dans les filières sous signe de qualité ou ayant une productivité supérieure ou considérés comme des nouveaux producteurs», déplore les éleveurs qui estiment que ces décisions « vont à contre-courant des orientations prises en 2014 en faveur du renouvellement des générations d’éleveurs, d’une meilleure performance des élevages, d’une meilleure organisation de la filière et d’une amélioration globale de la qualité ». Clairement, les professionnels demandent au Gouvernement de revenir sur ses décisions « afin d'offrir de réelles perspectives d'avenir à notre filière et conforter les éleveurs dans leur orientation de performance et de qualité ».

 

Les montants modifiés

 

- L’aide ovine de base passe de 15,15 € par animal primé à 16,70 € ;

- L’aide ovine complémentaire pour les élevages ovins en contractualisation ou vente directe passe de 3 € par animal primé à 3,12 € ;

- L’aide ovine complémentaire pour les élevages ovins engagés dans les filières sous signe de qualité ou ayant une productivité supérieure ou détenus par des nouveaux producteurs passe de 6 € par animal primé à 4,05 €.

Le montant de la majoration accordée aux 500 premières brebis primées à l’aide de base reste fixé à 2€.

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