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Abandon d’un projet d’élevage de 1000 porcs dans la Creuse, pourquoi Les Ecologistes félicitent la préfète ?

Les Ecologistes de la Creuse et du Limousin saluent dans un communiqué l’abandon d’un projet d’atelier porcin dans la Creuse, près du lac de Vassivière. Une décision qui serait liée, selon eux, à la décision de la préfète de basculer la procédure d’enregistrement du projet en autorisation environnementale au titre de l’ICPE.

Vue par satellite de la zone entourant le lac de Vassivière dans la Creuse
Le projet d’élevage pouvant accueillir 800 porcs charcutiers et 400 porcelets se situe près du lac de Vassivière, dans le parc naturel des Millevaches, dans la Creuse.
© Google Maps

[Mis à jour le 20 août à 15h25]

« Nous avons appris que le projet d’un élevage de 1000 porcs près de Vassivière a été abandonné », se félicitent Les Ecologistes de la Creuse et du Limousin dans un communiqué diffusé le 17 août y voyant deux « bonnes nouvelles » : le fait que la Préfecture ait demandé une « procédure environnementale » et que les porteurs de projets et la coopérative Cirhyo aient décidé d’abandonner le projet après cette demande. Soulignant que c’est la première fois que la préfecture demande une procédure environnementale pour « ce type de projet », les Ecologistes appellent la préfecture de la Creuse à généraliser la demande de procédure environnementale « pour tous les projets d’élevage industriel comme celui de Vassivière ».

Relire : « Simplification administrative : tout reste à faire pour les élevages de porcs et volailles ! »

Un projet de diversification porté par deux jeunes éleveurs 

Une information reprise par La Montagne. Dans un article du 19 août, le journaliste rappelle que, présenté en réunion publique il y a un an par deux jeunes agriculteurs, cet atelier porcin hors sol aurait pu accueillir 800 porcs charcutiers et 400 porcelets sur un bâtiment fermé de 1000 m2. Un projet de diversification pour ces jeunes éleveurs, installés à Royères de Vassivière, près du lac de Vassivière, sur un Gaec familial pour l’heure consacré à l’élevage bovin allaitant. Un projet soutenu par la coopérative Cirhyo.

ICPE : la demande d’enregistrement de l’élevage visée par une pétition

Dès sa demande d’enregistrement au titre des ICPE, le projet avait vu se lever les oppositions faisant même l’objet d’une pétition, intitulée « Non au projet de porcherie industrielle du Lac de Vassivière » ayant reçu plus de 65 000 signatures. Une pétition accompagnée d’une lettre à la préfète de la Creuse pour demander le refus du projet. Ses détracteurs reprochaient entre autres au projet : « un risque autour du prélèvement sur le réseau d’eau potable dont les réserves sont fragiles », « un risque de pollution des captages en eau potable et des cours d’eau avec des épandages de lisier en amont et à proximité du Lac de Vassivière » ou encore « une atteinte au patrimoine paysager du Parc Naturel régional de Millevaches ».

Lire aussi : Les projets d’élevages bientôt soumis à de nouvelles contraintes ?

Une demande d’enregistrement basculée en procédure d’autorisation environnementale par la préfète de la Creuse

Une opposition qui aurait influencé la préfète de la Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs ? Toujours est-il qu’elle a décidé par un arrêté du 27 mars dernier de basculer la demande d’enregistrement présentée par le Gaec en procédure d’autorisation environnementale au titre des ICPE.

Une décision, permise par l’article L. 512-7-2 du code de l’environnement , et justifiée par la préfète par plusieurs motifs dont : « la proximité de plusieurs parcelles du plan d’épandage de captages d’eau » et du lac de Lavaud-Gelade communiquant avec le lac de Vassivière, le risque d’augmentation des apports en phosphore et en azote susceptibles de favoriser le développement de cyanobactéries de nature à compromettre l’ « activité touristique » du lac, le besoin d’affiner l’analyse d’impacts du projet sur l’avifaune, au cœur du parc naturel régional des Millevaches en Limousin, et plus généralement « la sensibilité environnementale du milieu dans lequel le projet a vocation à se développer ».

Relire : Elevages de volailles et porcs : publication du décret relevant les nouveaux seuils de l’évaluation environnementale

La complexification de la procédure aurait-elle découragé les éleveurs ?

Ces oppositions et cette complexification de la procédure auraient-ils conduit les porteurs du projet à jeter l’éponge, comme l’affirment les Ecologistes ?

Contactée par Reussir.fr, la coopérative Cirhyo n’a pas souhaité pour l’heure communiquer sur le sujet. Sollicité sur Facebook l’un des éleveurs concernés n’a pas non plus répondu à nos demandes.

Benjamin Simons, maire sans étiquette de Gentioux-Pigerolles, commune voisine de Royère-de-Vassivière confirme l'abandon du projet d'atelier porcin, tenant cette information du maire de la commune où se situe l'élevage. Un retrait qui satisfait sa municipalité et le syndicat d'aménagement du Lac de Vassilière qu'il représente. 

« Même si la diversification des activités agricoles voulue par le GAEC nous semble louable, l'épandage de lisier à proximité des affluents du lac de Vassivière nous semblait trop risqué pour rendre le projet souhaitable pour le territoire », réagit Benjamin Simons.

Lire aussi : Loi Duplomb : un premier pas positif pour les élevages de porcs et de volailles

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