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Epandage du lisier : mutualiser plus pour bien s’équiper

Pour répondre aux demandes d’adhérents, investir dans du matériel d’enfouissement va obliger les Cuma à élargir leurs partenariats.

Depuis deux ans, les adhérents des Cuma de l’Ouest produisant des canards avec lisier s’interrogent sur leurs futurs investissements », observe Michel Seznec, conseiller en Vendée de l’Union des Cuma des Pays de la Loire. La réglementation sanitaire remet en cause les pratiques d’épandage du lisier de canard. D’où la démonstration de matériel d’enfouissement de lisier qu’il avait organisé le 5 octobre à Pouzauges avec le Geda, présentant un enfouisseur de prairie à disques droits (Joskin), deux enfouisseurs à disques inclinés (Jeantil et Joskin), ainsi qu’une rampe à pendillards (Pichon).

La buse palette est condamnée par l’évolution de la Loi sur la pollution de l’air, car elle sera interdite à la vente en 2020 et à l’usage en 2025. Désormais, il faut choisir entre la rampe suivie d’un recouvrement immédiat avec un autre outil et l’enfouissement direct. En dehors des plus et moins de chaque système (voir tableau), « la principale difficulté, ce sont les divergences entre adhérents. Nous avons pas mal d’éleveurs de canards de chair ou de gaveurs en Vendée, mais pas en majorité dans leur Cuma. » Celle-ci voudra-t-elle investir dans un matériel plus onéreux ayant des contraintes techniques supplémentaires, même si des aides PCAE sont possibles (40 % sur l’équipement autre que la tonne à lisier) ? Le conseiller entrevoit une solution avec le partage élargi. « En mutualisant l’achat sur plusieurs structures et en occupant mieux le matériel — par exemple avec de la main-d’œuvre salariée — il sera possible de maîtriser les coûts d’épandage. »

Repenser le chantier d’épandage

Il souligne aussi l’importance grandissante de la logistique. Au-delà de cinq-six kilomètres entre la fosse et la parcelle, le coût explose. « Acheter de grosses tonnes pour rattraper le temps perdu sur la route est illusoire. Les agriculteurs peuvent chercher des alternatives, par exemple avec des fosses tampon remplies en période creuse, ou encore avec des chantiers concentrés pouvant atteindre jusqu’à 1 000 m3 épandus dans la journée. »

Michel Seznec préconise d’utiliser les enfouisseurs quel que soit le type de lisier. En ne perdant presque plus d’azote ammoniacal EN volatilisation, le lisier enfoui est mieux utilisé par les plantes. Le rendement est maintenu avec des apports d’engrais minéraux réduits. Selon l’Union des Cuma, le surcoût d’investissement est compensé par les économies de fertilisants (voir exemple). C’est ce qu’a constaté Jean-Marc Richard, responsable de l’activité lisier de la Cuma l’Auzance à Vairé en Vendée et éleveur de canard de chair (sur deux fois 600 m2). Sur une douzaine d’adhérents, celle-ci en compte quatre ayant du lisier de canard. Après un an de débats internes, la Cuma s’est équipée d’un enfouisseur à disques fin 2015, « pour limiter les odeurs et pour mieux valoriser le lisier », explique Jean-Marc Richard. L’objectif est atteint, car « aujourd’hui, 80 % des utilisateurs enfouissent sur leurs prairies. Ils apprécient aussi l’absence d’odeur. Ils ne voudraient plus revenir en arrière. »

Un débit de chantier primordial

Parmi les freins à l’achat d’un enfouisseur, le débit du chantier et la puissance de traction figurent en priorité. A priori, on passe plus de temps à enfouir qu’épandre avec une rampe à pendillards (suivi d’un recouvrement) ou qu’avec une palette. « Non, répond Jean-Marc Richard. Avec notre enfouisseur à 8 disques de 4 m de large, qui a remplacé une buse palette, je fais toujours 3 tours en moyenne par heure avec une tonne de 16 m3 (2 m3 plus qu’avant). Mais lors de l’épandage, je vais à 7- 8 km/heure contre 4-5 km/h avec la palette, ce qui effectivement demande un peu plus de puissance (140 CV dans mon cas). » Selon Michel Seznec, au-delà de la demande de vitesse supplémentaire des enfouisseurs lors de l’épandage, la prise de puissance est surtout due à l’asservissement hydraulique réclamé par les deux moteurs (pompe et broyeur-répartiteur). Cela concerne aussi les rampes à pendillards. Après l’essai de traction réalisé avant la démonstration, son collègue Éric Canteneur précise que l’effort de traction de l’outil proprement dit est modeste, surtout avec des disques qui tranchent verticalement ou en biais. À la Cuma de l’Auzance, « on avait peur de manquer de puissance, d’où le choix du 4 m de large, remarque Jean-Marc Richard. En fait, on aurait dû prendre un outil de 6 mètres. » Réalisant une quasi-opération de déchaumage, ce sont les enfouisseurs à dents, qui réclament plus de puissance (4 à 5 CV par dent). Éric Canteneur rappelle qu’un tracteur peut tirer la moitié de son poids dans le sol et donc que l’excès de puissance sert surtout à accroître la cadence. Sauf que la qualité du travail peut être dégradée. Avec des enfouisseurs à disques inclinés, une trop grande vitesse peut retourner la tranche de terre au lieu de la laisser retomber. Pour parer au manque de puissance temporaire (par exemple dans une montée), il est possible de s’équiper d’un DPA qui conservera le même débit, comme l’a fait la Cuma la Boulogne des Lucs sur Boulogne.

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