Aller au contenu principal

Feu vert européen aux protéines animales transformées pour nourrir les porcs et volailles

L’Union européenne réautorise l’introduction de protéines animales transformées (PAT) dans certaines conditions pour l’alimentation des porcs et volailles. Elle donne aussi son feu vert à l’utilisation des protéines d’insectes.

© Archives Reussir SA

Par la publication au journal officiel européen du 18 août du règlement UE 2021/1372, l’Union européenne vient de donner son feu vert à la réutilisation de protéines animales transformées (PAT) d’origine porcine dans les aliments pour volailles et de PAT d’origine avicole dans l’alimentation des porcins. Le règlement, qui entre en application dans 20 jours, autorise aussi les PAT dérivées d’insectes dans l’alimentation des volailles et des porcins, dans les mêmes conditions que pour l’alimentation des animaux d’aquaculture.

Cette réintroduction permettrait par ailleurs de réduire la dépendance de l’Union Européenne aux importations

La Commission européenne avait lancé du 9 mars au 6 avril dernier une consultation publique en vue de prendre cette décision alors que les cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sont devenus extrêmement rares en Europe. « D’un point de vue nutritionnel, les protéines animales transformées sont excellentes, présentant un taux élevé en vitamines, acides aminés et phosphore. Cette réintroduction permettrait par ailleurs de réduire la dépendance de l’Union Européenne aux importations des protéines en provenance de pays tiers », mentionne le document de la consultation. Et d’annoncer que cette autorisation s’accompagnerait de conditions strictes.

Lire aussi : Alimentation des non-ruminants : vers une réintroduction des protéines animales transformées ?

Le règlement détaille des conditions à appliquer lors de la collecte, du transport et de la transformation de ces produits (circuits séparés) et des échantillons devraient être régulièrement prélevés et analysés afin d’éviter tout risque et de contribuer à la vérification de l’absence de contamination croisée par des protéines de ruminants interdites et de recyclage intraspécifique. Il prévoit toutefois que des dérogations puissent être accordées sous la responsabilité des Etats membres.

L’Anses recommande la séparation stricte des circuits

Saisie par la France pour évaluer les risques pour la santé animale et humaine de la réintroduction des PAT, l’Anses a rappelé le 9 juillet dernier dans un avis, dans un avis que « le risque principal d’une transmission d’une EST (encéphalopathies spongiformes transmissibles) serait une contamination croisée : quand des sous-produits animaux qui ne sont pas destinés à une espèce se retrouvent fortuitement dans son alimentation ». Des contaminations pouvant avoir lieu à l’abattoir ou lors de la collecte des sous-produits, pendant la fabrication des PAT, dans les usines de production d’aliments pour animaux ou au niveau du transport. « Les abattoirs mixtes, traitant plusieurs espèces, sont le maillon faible de cette chaîne de production, le risque de transmission y est évalué comme le plus élevé », pointe l’Anses qui recommande de respecter strictement la séparation par espèce de l’ensemble des sites de la chaîne de production.

Lire aussi : Le retour très controversé des protéines animales transformées

Contrôle nécessaire de la présence de métaux lourds pour les insectes

Pour l’introduction d’insectes dans l’alimentation des porcs et volailles, susceptibles de transférer aux porcs et volailles des microorganismes pathogènes et des contaminants chimiques, l’Anses recommande que la source de nourriture des insectes respecte la réglementation en vigueur pour l’alimentation des animaux d’élevage. « Cela signifie qu’ils ne doivent pas être nourris de déchets ni de déjections », précise l’Anses, recommandant aussi un jeûne de 24 heures avant la transformation des insectes en PAT et le contrôle de la présence de plomb, cadmium ou arsenic dans les PAT d’insectes.

Lire aussi : La réglementation européenne est stricte sur les insectes à usages alimentaires

Voir aussi : Ÿnsect : dans les starting-blocks pour alimenter les porcs et volailles avec des protéines d'insectes

 

 

Les plus lus

Carte des zones réglementées en lien avec la DNC au 30 octobre 2025
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : le nombre de foyers atteint 95 après un nouveau cas dans les Pyrénées orientales

Après un nouveau cas de DNC dans le Jura, un 9e cas est annoncé dans les Pyrénées orientales portant le bilan à 95 foyers de…

Agriculteur faisant une déclaration de MAEC sur son ordinateur dans le cadre de la PAC.
Aides PAC 2023-2027 : quelles sont les productions affectées par la réforme ?

Après la réforme de la PAC entre 2022 et 2023, les aides PAC ont changé pour 61 % des exploitations, avec 27 % en baisse et 34…

Parc de machines agricoles en élevage laitier en Maine-et-Loire
Coûts de mécanisation en agriculture : « Il y a encore des économies possibles, d’environ 17 600 euros par an et par exploitation dans les Pays de la Loire »

Une étude de l’Union des Cuma des Pays de la Loire pointe des économies sur les charges de mécanisation réalisables pour 60…

Cartes des foyers de FC03 et FCO8 depuis le 1er juin 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 30 octobre, 6523 foyers de FCO de sérotype 3 et 3020…

Gendarmes contrôlant une camionnette blanche
DNC : 8 verbalisations sur 679 points de contrôle des mouvements de bovins

La ministre de l’Agriculture fait le point sur les contrôles renforcés visant les mouvements illicites de bovins, responsables…

Carte des cas de DNC en Catalogne au 21 octobre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine : en Espagne, le nombre de cas de DNC grimpe à 17

Le dernier bilan fait état de 17 foyers de DNC enregistrés en Catalogne soit sept de plus en une semaine. 

 …

Publicité