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Du label rouge vendéen en poulailler BEBC bétonné

Florent Préaud produit des volailles label rouge sous IGP Vendée et IGP Challans sur un site de quatre bâtiments conformes aux normes BEBC et avec sol en béton.

Débuté en 2014 par deux bâtiments de 400 m2 et achevé en 2016 par deux autres, l’élevage label rouge de Florent Préaud préfigure ceux du futur qu’apprécient montrer la coopérative interdépartementale des aviculteurs du Bocage (Ciab) et l’abatteur Maitre Coq. « Ce site visitable par nos clients est conforme à leurs attentes », souligne Stéphane Sallé, directeur général de Maitre Coq. Alignés sur deux rangées, les quatre 400 m2 circonscrivent une vaste aire intérieure et débouchent en extérieur sur leurs parcours individuels de 8 800 m2. Les volailles y accèdent par des trappes à ouverture automatique, programmables ou commandées à distance. Avec ses poteaux inclinés, la coque est caractéristique du constructeur local Guérin. « À l’origine, c’était pour réduire la section des poteaux afin d’abaisser le coût de la charpente », remarque Jean-François Brosset, le technicien de la Ciab en charge du développement. En contrepartie, la couverture doit être réalisée en tôle. Afin de bénéficier des aides PCAE, Florent Préaud a choisi l’option Bâtiment d’élevage à basse consommation (BEBC). Ce qui impose une isolation renforcée (60 mm au plafond) et du matériel économe en énergie (éclairage led, chauffage régulé, volets d’entrée d’air translucides plus épais, ventilation automatisée). Du côté des équipements intérieurs installés par Elvéo (pipettes Lubing, mangeoires Multibeck, radiants Systel Sol’air), la nouveauté technique est le boîtier Skov qui pilote la ventilation naturelle transversale (Tuffigo Rapidex dans les deux premiers). Conçu pour commander des systèmes dynamiques complexes, le modèle Dol 539 fonctionne ici en mode allégé. Il commande toutes les fonctions (alimentation, chauffage, eau, lumière, pesées d’animaux, trappes) et est pilotable par smartphone (système Farmonline). L’alarme Skov gère aussi les quatre poulaillers.

Future station expérimentale

De surcroît, l’éleveur a voulu que tous ses poulaillers soient bétonnés. « Le tout béton n’était pas tellement plus cher qu’un bétonnage partiel du pourtour complété par un sol en calcaire », assure Florent Préaud. Celui-ci gagne du temps au réglage du matériel, au nettoyage et économise de la paille broyée (2 kg/m2 parfois sans avoir à repailler). Compte tenu de la qualité du site, la Ciab a proposé à l’éleveur d’en faire un élevage expérimental pour volailles label rouge, afin de tester notamment la gamme alimentaire ou des souches. « Malgré un cahier des charges label rouge strict, il y a encore des gains à faire en label rouge », juge Éric Baldo, directeur de Cap élevage, qui gère la production de la Ciab. C’est ainsi que tous les lots Ciab sont déjà élevés en sexes séparés pour obtenir une bonne homogénéité de poids d’abattage et minimiser l’indice de consommation des mâles. Les deux nouveaux bâtiments sont approvisionnés via une bascule Skov qui pèse les aliments. Des pesons permettent de mesurer le GMQ et de calculer les indices de consommation au jour le jour. Des sondes mesurent également les paramètres d’ambiance (humidité relative, CO2). Les consommations de gaz et d’eau sont enregistrées. Les 20 000 euros d’investissements ont été pris en charge par la coopérative. Un deuxième site expérimental sera opérationnel dans quelques mois. Pour réaliser ces deux bâtiments, Florent Préaud a déboursé 195 000 euros (244 euros/m2 d’élevage). Au titre du PCAE Jeune agriculteur, il a reçu une aide de 76 000 euros (45 % de 160 000 euros éligibles au lieu de 35 %). Pendant dix ans, l’éleveur bénéficiera d’une aide Ciab d’accompagnement aux nouveaux investisseurs égale à 3 euros par m2. En poulet label, la coopérative vise une MPA de 13,3 euros/m2/lot, sécurisée à 85 %. Pour 3,3 à 3,5 lots par an, la marge brute annuelle avant MSA et annuités devrait se situer à 13 000-14 000 euros par 400 m2.

De gros besoins en bio et label rouge

Quelles que soient les productions, Maitre Coq exprime des besoins importants pour fournir ses sites d’abattage et de transformation de Vendée.

Depuis 2015, l’abatteur vendéen fait venir des volailles fermières de Bretagne, d’Auvergne ou d’Aquitaine pour répondre à la demande label, notamment en rôtisserie. Mais cette situation doit être provisoire. « Pour fournir les GMS, il est important que nous puissions retrouver du développement dans nos zones sous IGP Vendée et IGP Challans », ajoute le directeur. Il lui faudrait immédiatement 40 bâtiments supplémentaires. En moyenne une vingtaine de bâtiments par an seront à construire pendant plusieurs années.

Même tendance pour le poulet bio qui est en plein boom. Depuis un an et demi, la donne a changé car Maître coq valorise mieux les cuisses (en émincés, charcuterie, cuisses rôties), ce qui permet de trouver l’équilibre matière entre le filet et la cuisse. Les volumes vendéens ont été multipliés par trois en deux ans (15 000 par semaine). Avec un débouché bio non limitant, 2017 devrait être une année de fort développement. « On pourrait absorber immédiatement 10 000 poulets bio de plus par semaine. » Ce qui signifie plus de trente bâtiments de 400 m2 à construire rapidement. Ultérieurement, une quinzaine devrait naître par an, correspondant à l’équivalent de 4000 volailles supplémentaires produites par semaine.

Les volumes de la Ciab

La Ciab compte 175 éleveurs de volailles standard (avec 400 000 m2) et 150 en label et bio (avec 155 000 m2). Ils produisent en moyenne 410 000 poulets/semaine (dont un quart en lourd), 190 000 poulets certifiés et coquelets, 52 000 dindes certifiées, 15 000 pintades (hors pic de Noël), 90 000 poulets label rouge et 15 000 poulets bio.

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