Aller au contenu principal

Dépérissements de la vigne : découvertes en cascade

Le PNDV (Plan national dépérissement du vignoble) Tour s’est réuni à Paris le 30 octobre. L’occasion de faire le point sur les dernières avancées concernant les dépérissements de la vigne.

<em class="placeholder">Graphique sensibilité cépages esca</em>
Chenin et mourvèdre, cépages parmi les plus sensibles à l'esca. Incidence moyenne annuelle (± erreur-type) des symptômes foliaires d’esca sur laparcelle VitAdapt (2017–2023). Source : Inrae de Bordeaux
© Inrae

Des cépages peu sensibles à la flavescence

Avant de lancer l’opus 3 du PNDV, les intervenants du Tour sont revenus sur les derniers résultats de recherche du PNDV (Plan national dépérissement du vignoble) 2. Sandrine Eveillard, de l’Inrae de Bordeaux a débuté par un focus sur la flavescence dorée, notamment sur ses travaux effectués sur le matériel végétal. « Nous avons cherché des sources de moindre sensibilité sur les cépages », a-t-elle introduit. Ce qui a permis de mettre en évidence un déterminisme génétique. La magdeleine noire des Charentes et le merlot sont par exemple moins sensibles à la maladie ; ils sont « intrinsèquement résistants », a expliqué la chercheuse.

Autre avancée, la découverte d’une moindre sensibilité dans la famille de la mondeuse blanche. Une caractéristique encore à confirmer mais qui ouvre quelques perspectives et pourrait à terme permettre d’identifier des marqueurs génétiques liés à la moindre sensibilité. « Cela pourrait aussi aider au choix de plantation », a suggéré Sandrine Eveillard. La chercheuse travaille également à l’élaboration de cartes de risque de la maladie sous la forme d’un OAD, en croisant les données de prospection des différents territoires et des scénarios d’évolutions épidémiques établis grâce à des suivis pieds à pieds à l’échelle de différentes parcelles. « Mais il faut encore affiner ces modèles », a indiqué la chercheuse.

La fertilisation azotée favorise l’esca

De son côté, Chloé Delmas, de l’Inrae de Bordeaux, a communiqué les principaux résultats de la thèse de Ninon Dell’Acqua sur les capacités de résilience de la vigne suite à une expression d’esca. La thésarde a notamment découvert qu’un déficit azoté conduit à moins de symptômes foliaires. « Une moindre fertilisation azotée limite la surface foliaire et donc la surface de transpiration », a décrypté la chercheuse.

 

 
<em class="placeholder">Graphique sensibilité cépages esca observatoire</em>
Davantage d'esca sur trousseau et savagninIncidence moyenne annuelle (± erreur-type) des symptômes foliaires d’esca sur toutesles parcelles de l’observatoire national (2003–2023)Les valeurs indiquent le nombre de parcelles.Source Inrae de Bordeaux © Inrae

Par ailleurs, les scientifiques ont mis en exergue une sensibilité variétale à la maladie (voir les deux graphiques) et établi le fait qu’en contexte de sécheresse, une vigne touchée par l’esca sera moins sensible à la contrainte hydrique. « Dans les zones sèches, il peut donc être intéressant de planter les cépages les plus sensibles à l’esca », en a déduit Chloé Delmas. Enfin, l’âge a un effet crucial, avec un pic des expressions de la maladie entre 9 et 24 ans.

Jusqu’à 57 % de rendement en moins avec le GPGV

Guillaume Mathieu, de l’IFV, est ensuite intervenu pour faire le point sur le GPGV (Grapevine Pinot Gris Virus). « Le virus est présent sur tout le territoire, avec des transmissions parfois très rapides », a-t-il résumé. Il est transmis par Colomerus vitis, l’acarien vecteur de l’érinose, « mais la vitesse de contamination peut laisser supposer qu’il y a d’autres vecteurs pas encore identifiés », a-t-il poursuivi. Cette maladie est de plus en plus préoccupante, avec de nombreux signalements sur vermentino dans le Sud et sur ugni blanc en Charentes. La maladie peut causer des pertes de rendements allant jusqu’à -57 %.

Un clone résistant au court noué identifié

Autre avancée : les chercheurs ont mis en évidence la résistance génétique du clone 49 du riesling au Grapevine fan leaf virus (GFLV), le virus le plus fréquent du court noué. « Il s’agit de l’unique résistance génétique au court noué mise en évidence, a insisté Jean-Philippe Gervais, directeur du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). C’est un facteur génétique récessif. » Le projet Resist aura donc pour buts d’identifier les gènes sous-jacents à ce facteur de résistance rgflv1, notamment via la technique Crispr/Cas 9.

Identification de nouveaux virus de la vigne

De son côté, Olivier Lemaire, directeur de recherches à l’Inrae de Colmar, est revenu sur ses travaux utilisant le séquençage à haut débit. Une technique qui a notamment permis d’identifier de nouveaux virus – dont le premier virus ADN connu –, comme le grapevine foveavirus A, le vitis cryptic virus, ou encore le grapevine pararetrovirus.

Les plus lus

<em class="placeholder">Viticulteur remplissant sa cuve de pulvérisateur avec du cuivre</em>
Cuivre : quelles sont les solutions retirées et restantes en viticulture ?

Cet été, dix-sept produits cupriques utilisables en viticulture ont perdu leur AMM après réexamen par l’Anses. Le point sur…

<em class="placeholder">Anthony Pantaleon, vigneron au Domaine Pantaleon Christian et fils, sur 21 ha, à Saint-Nicolas de Bourgueil, en Indre-et-Loire</em>
En Indre-et-Loire : « Je prends des photos et vidéos au drone pour promouvoir mon domaine viticole sur les réseaux sociaux »

Anthony Pantaleon, vigneron au Domaine Pantaleon Christian et fils, à Saint-Nicolas de Bourgueil, en Indre-et-Loire, a investi…

[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation viticole est un quad »

Marie Courselle, cogérante du Château Thieuley, en Gironde, s'est équipée d'un quad il y a une dizaine d'années. Elle estime…

[Vidéo] En Côte-d'Or : « Le système de protection des vignes de Bienesis est un outil d’avenir »

Une toile qui se déplie pour protéger les vignes des aléas, c’est le dispositif imaginé par l’entreprise Bienesis et que teste…

<em class="placeholder">Lien QRcode permettant de postuler au concours de la meilleure astuce.</em>
Postulez au concours de la meilleure astuce viti-vinicole de Réussir Vigne

La rédaction de Réussir Vigne lance le concours de la meilleure astuce, ouvert du 15 octobre au 15 novembre 2025.…

<em class="placeholder">Mikaël Bouscari, vigneron coopérateur </em>
Dans l'Hérault : « Le drone peut détecter les fils cassés et les fuites de goutte-à-goutte dans mes vignes »

Mikaël Bouscari, vigneron coopérateur à Servian, dans l’Hérault, a un petit drone de loisir, qu’il emploie également sur son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole