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[Chambres d’agriculture] « On ne peut pas nous couper les ailes » : coup de gueule de Sébastien Windsor

Le président des Chambres d’agriculture s’est ému jeudi 30 septembre de ne pouvoir obtenir du gouvernement l’assurance d’une stabilité financière sur trois ans. Et ce, en dépit des efforts de modernisation du réseau consulaire.

Sébastien Windsor, président des Chambres d'agriculture
Sébastien Windsor, président des Chambres d'agriculture, regrette que le Premier ministre ne donne pas son accord pour une stabilité budgétaire sur trois ans.
© APCA

[Mis à jour le 21 avril 2022]

« On nous demande de nous moderniser. On s’engage et on commence déjà à se monitorer. On a besoin de signer ce COP (Contrat d’objectif performance, ndlr) avant la fin de l’année. Mais on ne peut pas le faire sans trajectoire budgétaire. C’est très décevant ça va nous couper les ailes ». Ainsi s’est exprimé Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture, le 30 septembre devant la presse. Si le réseau consulaire se dit en accord avec le ministère de l’agriculture sur les objectifs fixés à 2025, il regrette que le Premier ministre ne donne pas son accord pour une stabilité budgétaire sur trois ans.

« Nous avions demandé une hausse de 2% du budget des chambres en 2022 et de 2% l’année suivante avec une stabilité la troisième année, pour répondre à nos nouvelles missions. On a accepté un budget stable en 2022 (dans le PLF 2022, ndlr)… mais quid de l’exercice suivant ? », déclare-t-il.

Une déception d’autant plus forte aux yeux du président des Chambres d’agriculture que les efforts engagés depuis 10 ans par le réseau consulaire sont conséquents. Et Sébastien Windsor de se lancer dans une énumération : « il y a dix ans on a récupéré l’installation et l’ensemble du personnel de l’Adasea, avec des financements qui se sont éteints en 3 ans ; on a accompagné les crise (Covid, on faisait les préinscriptions des dossiers dans les dispositifs de l’Etat, Lubrizol, crises sanitaires…) ; le plan de relance (60 ETP mobilisés pour ça), on a accompagné la réforme de la Pac, on se prépare sur le conseil stratégique des phytosanitaires (90 ETP mobilisés)… ». « On a fait un vrai effort pour mieux accompagner les agriculteurs. On n’a pas attendu l’Etat pour s’améliorer. Avec le conseil stratégique sur les phytos, nous voulons embaucher une centaine de personnes en plus demain », poursuit le président des Chambres d’agriculture.

On a un mal de chien à recruter

Mais là aussi, l’organisation s’agace. La réforme du statut des salariés des chambres d’agriculture (au nombre de 8000), qui date de 1952 et manque d’attractivité, se fait attendre.

Le gouvernement a jusqu’à juin 2022 pour publier une ordonnance en ce sens, prévue par la loi Asap (loi d’accélération et simplification de l’action publique). « Or les organisations syndicales et nous-mêmes sommes déjà prêts à travailler » selon Christophe Hillairet, secrétaire général des Chambres d’agriculture.

« Les salariés sont plutôt preneurs », assure Sébastien Windsor. « On a un mal de chien à recruter, car notre cadre n’est pas très sexy pour les jeunes » poursuit-il. Christophe Hillairet explique : « on a besoin d’objectiver nos collaborateurs et de proposer des primes sur objectifs, aujourd’hui le statut ne le permet pas. Autre exemple, notre statut ne prévoit pas la mobilité, c’est complètement aberrant ».

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