Victimes de rodéo sur vos parcelles agricoles, quel comportement adopter ?
Les rodéos sauvages ne sont pas l’apanage des villes. Les agriculteurs sont aussi confrontés à ce phénomène sur leurs parcelles agricoles avec des dommages en perspective pour leur production. Quelle attitude adopter selon la gendarmerie ?
Les rodéos sauvages ne sont pas l’apanage des villes. Les agriculteurs sont aussi confrontés à ce phénomène sur leurs parcelles agricoles avec des dommages en perspective pour leur production. Quelle attitude adopter selon la gendarmerie ?

La lutte contre les rodéos urbains porte ses fruits : le terrain de jeu s’est déplacé dans les champs. En milieu rural, ces courses illégales sont plutôt pratiquées en motocross et quads, endommageant les chemins, mais aussi les cultures et des pâturages.
Plusieurs agriculteurs voulant protéger leurs parcelles ont été pris à parti et blessés par les délinquants, ces derniers mois. Comme cet agriculteur d’Ormes dans la Marne (près de Reims) blessé au visage le 2 mai alors qu’il tentait d’intervenir face à un rodéo sauvage dans son champ.
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Quelle attitude adopter face à un rodéo sauvage ?
Les recommandations de la Gendarmerie sont prudentes et décevantes pour les agriculteurs : ne pas intervenir en flagrant délit ! Comme pour les rave party.
Thomas Fourgeot, directeur de cabinet du Préfet du Val d’Oise, comprend « l’exaspération des agriculteurs », mais prône une intervention avec discernement.
En effet, les délinquants peuvent être provocants, nombreux, parfois sous l’emprise de stupéfiant et ou d’alcool. La situation pourrait dégénérer, ce qui serait reproché à l’agriculteur qui s’est interposé comme cet exploitant agricole du Val d’Oise placé en garde à vue après avoir percuté un jeune homme de 21 ans qui faisait du rodéo dans son champs en avril dernier.
Val-d’Oise : un agriculteur percute un jeune qui faisait un rodéo dans son champ, il est placé en garde à vue
➡️ https://t.co/HucgUook7N pic.twitter.com/UMSMSYVHvn— Le Parisien | 95 (@leparisien_95) April 8, 2025
Il convient plutôt d’alerter la Gendarmerie et de recueillir des preuves ; concrètement, les plaques d’immatriculation des camionnettes qui transportent les engins. Effectivement, les conducteurs n’arrivent pas sur place en quad ou motocross. Pour plus de discrétion, ils dissimulent les engins dans des camionnettes banalisées.
Dans les zones identifiées comme sensibles du Val d’Oise, des moyens aériens et terrestres sont déployés. Ailleurs, le Gendarmerie intervient en flagrant délit ou ultérieurement. La plupart du temps, les délinquants ayant publié leurs « exploits » sur les réseaux sociaux, le gendarmes arrivent à les identifier.
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Que risquent les fauteurs de trouble dans les champs ?
En application de l’article L322-1 code pénal, les délinquants risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, plus la confiscation des engins.
Quelles chances pour l’agriculteur d’être indemnisé ?
Au-delà de l’infraction pénale, qui relève de l’Etat, les dommages aux cultures devraient être indemnisés par les fauteurs de trouble. D’où l’intérêt de les identifier. Pour enclencher la procédure d’indemnisation, l’agriculteur déclare à son assurance le sinistre et se porte partie civile.
Si la personne condamnée ne règle pas les indemnités, dans les deux mois qui suivent sa condamnation définitive, le Fonds de garantie des victimes pourrait s'y substituer, sous certaines conditions, s'il est saisi dans l'année qui suit la condamnation. Pour déposer votre dossier en ligne www.fondsdegarantie.fr
Face aux rodéos sauvages : 6 conseils aux agriculteurs
- Ne pas intervenir - ne pas se mettre en danger
- Alerter en téléphonant au 17
- Recueillir des informations : plaque d’immatriculation des véhicules accompagnants, couleur des engins, description des pilotes...
- Estimer le préjudice
- Porter plainte et se porter partie civile
Déclarer le sinistre à son assurance
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