Aller au contenu principal

Sol et eau : « Je mise sur la diversité des cultures pour faire face aux aléas climatiques »

Benoît Merlo est installé en bio depuis 2013 à Bâgé-la-Ville, dans l’Ain. Pour faire face aux effets du manque d’eau et des fortes chaleurs à certaines périodes, il a abandonné la culture du maïs au profit du sorgho et du millet blanc.

Agriculteur dans l’Ain, Benoît Merlo privilégie la diversité des cultures pour faire face aux aléas climatiques. « Les pluies sont plus hétérogènes qu’auparavant, avec des excès à certaines périodes et un manque d’eau à d’autres, observe l’agriculteur. Les épisodes de fortes chaleurs pénalisent aussi les cultures. Depuis quelques années, s’ajoute à cela le vent qui souffle en permanence, ce qui gêne la pousse des plantes. »

Pour s’adapter, il cultive aujourd’hui une quinzaine de cultures différentes pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Il a abandonné le maïs et a introduit deux nouvelles cultures dans sa rotation : le millet blanc, soit en culture principale, soit en cultures dérobées avec irrigation après la moisson, et le sorgho. Il augmente également progressivement sa sole de pois chiche au détriment du soja « qui décroche trop en cas de fortes chaleurs ». Benoît Merlo a aussi une partie de ses surfaces en prairies temporaires, avec notamment de la luzerne « qui tient très bien le sec », constate-t-il.

Limiter au maximum le travail du sol

En plus de cette diversité de racines, il veille à mettre en place des itinéraires favorables au sol en limitant au maximum le travail du sol. « En bio, on ne peut toutefois pas se passer du labour pour gérer les adventices », souligne-t-il. Le labour est systématique avant les cultures de printemps. En revanche, les céréales d’hiver sont implantées sans labour avec un passage de préparation superficielle puis l'utilisation d'un semoir combiné. L’agriculteur est vigilant sur l’alternance entre des cultures d’hiver et de printemps (pour juguler les adventices vivaces notamment), ainsi qu’entre des cultures sarclées ou non.

Après les céréales à paille, il implante des couverts après un premier passage de déchaumeur pour enfouir les menues pailles et les engrais organiques, puis un passage de déchaumeur à pattes d’oie pour gérer les vivaces. Pour les couverts, il cherche des mélanges avec un maximum de légumineuses et couvrant bien le sol.

S’appuyer sur les bénéfices des haies

Pour préserver ses sols, Benoît Merlo mise aussi sur l’aménagement paysager. « J’ai redécoupé des parcelles pour qu’elles ne soient pas trop grandes et je remets en place des haies que ce soit sur mes surfaces de cultures comme de prairies, avance l’agriculteur. Les deux dernières années, j’en ai implanté trois kilomètres de manière à avoir un effet brise-vent. Je recherche aussi la biodiversité fonctionnelle qu’elles apportent. »

Une exploitation qui mise sur la diversité

EARL Les Jardins d’Aestiv (avec sa compagne Meryl Cruz-Mermy) :

- 300 ha dont 150 ha de cultures : colza, blé (mélanges variétaux), seigle, orge de brasserie, tournesol, blé de force, lentille-cameline, pois chiche, sorgho, soja, millet, sarrazin, lin oléagineux, méteil (triticale, avoine et pois), semences de blé et de grand épeautre ; 90 ha de prairies permanentes ; le reste en prairies temporaires ;

- sol argilo-limoneux, grande hétérogénéité intra parcellaire ;

- irrigation sur 40 ha ;

- troupeau allaitant Aubrac (70 mères) ;

- activité de transformation (céréales) et de vente directe (céréales et viande).

Les plus lus

<em class="placeholder">Moisson des orges dans les plaines céréalières de la Marne. </em>
Moisson 2025 : de très bons résultats en orges, prometteurs sur les premiers blés et colzas

La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains.…

calculatrice
Bail rural - indice des fermages 2025 en hausse de 0,42%  : calculer son nouveau montant de fermage

L’indice national des fermages 2025-2026 est annoncé à 123,06 soit une augmentation de 0,42 %, par rapport à 2024-…

Échange paille-fumier : comment définir les modalités entre éleveurs et céréaliers ?

L’échange paille-fumier est une pratique courante entre éleveurs et céréaliers sur le territoire. Des outils existent pour…

Parcelles avec accident de culture
Telepac 2025 : mode d'emploi pour faire valoir son droit à l’erreur

Accident de culture, oubli d’une aide couplée, changement d’écorégime…, le droit à l’erreur permet de modifier sa déclaration…

<em class="placeholder">Epandage de fumier de bovin dans un champ.</em>
Fertilisation azotée : la France peut-elle remplacer les engrais minéraux par la biomasse organique produite sur son territoire ?
Seulement 35 % de l’azote minéral utilisé par l’agriculture française est produit sur le territoire. Selon une étude …
<em class="placeholder">Conseiller privé en traitement phytosanitaire, entouré d&#039;agriculteurs. </em>
Loi Duplomb adoptée : des changements importants pour le conseil phytosanitaire

La loi Duplomb vient d'être adoptée ce 8 juillet 2025 à l’Assemblée Nationale par 316 voix contre 223. Elle acte le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures