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Régime végétarien : quels bénéfices et quels risques sur la santé d’après une première expertise de l’Anses ?

L’Anses a publié le 13 mars deux expertises sur les régimes végétariens. L’agence qui fait pour la première fois le bilan des bénéfices et des risques pour la santé de ce type d’alimentation selon la littérature scientifique. Et actualise les repères alimentaires pour les végétariens. 

Bol de légumes, alimentation végétarienne et végétalienne.
À un niveau de preuves « faible », l’agence souligne différents bénéfices et risques liés à l’alimentation végétarienne.
© Pexels

Le régime végétarien lié à un risque plus faible de développer un diabète de type 2

Quels sont les effets des régimes végétariens sur la santé humaine ? Dans une expertise publiée le 13 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a tenté de répondre à la question. À partir d’une analyse de la littérature scientifique sur le sujet, l’Anses a notamment montré à un niveau de preuve « modéré » que le régime végétarien « est associé à un risque plus faible de développer un diabète de type 2 », par rapport à un régime non végétarien. 

Un risque plus élevé de fractures osseuses avec une alimentation végétarienne, mais plus faible pour certaines pathologies

À un niveau de preuves « faible », l’agence souligne différents bénéfices et risques liés à l’alimentation végétarienne. Comparé aux non végétariens, les personnes suivant un régime végétarien ont « un risque plus faible » de développer les pathologies suivantes : cardiopathies ischémiques, troubles ovulatoires, cancers (prostate, estomac, sang) et certaines maladies ophtalmologiques et gastro-intestinales. Les végétariens présentent cependant « un risque plus élevé de fractures osseuses et d’hypospadias (malformation congénitale de l’urètre) », souligne l’Anses. 

Lire aussi : Risques liés aux isoflavones : pourquoi l’Anses recommande d’éviter les aliments à base de soja en restauration collective

Risque de déséquilibre dans l’apport nutritionnel en fer, iode, vitamines B12 et D 

Aussi, les études épidémiologiques analysées par l’agence montrent que les végétariens « ont un statut nutritionnel en fer, iode, vitamines B12 et D […] moins favorables que les non végétariens ». Et les végétaliens - qui excluent tous les aliments d’origine animale - ont un statut nutritionnel « moins favorable » en vitamine B2 que les non végétariens, selon l’Anses. 

Lire aussi : Repas végétarien : 40 % de cantines hors la loi

Quelles réactions à l’étude de l’Anses ? 

Dans un communiqué du 17 mars, le Parti animaliste réagit à l’expertise de l’Anses, et salue une « reconnaissance des bienfaits » de l’alimentation végétarienne. Mais le parti politique regrette « une approche encore trop prudente, alimentant des craintes injustifiées sur d’éventuelles carences alimentaires ». L’Association végétarienne de France loue de son côté les « résultats très encourageants » de l’analyse des études faite par l’Anses. « Pour de nombreuses maladies, l’alimentation végétarienne semble être protectrice », se félicite l’association. 

Dans un communiqué du 13 mars, l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) pointe quant à elle les « défis nutritionnels associés à certaines pratiques alimentaires d’exclusion » soulignés par l’Anses. L’association cite notamment « les risques liés aux carences en fer, zinc, vitamines B12 et D » pour les régimes végétariens et végétaliens. « Cette nouvelle expertise de l’Anses souligne la nécessité d’accompagner les consommateurs vers des choix alimentaires éclairés », soutient Interbev. 

Lire aussi : La moitié des plats servis dans les Crous seront végétariens en 2030

Quels repères alimentaires de l’Anses pour les végétariens et végétaliens ?

L’Anses a publié le même jour une seconde expertise fixant des repères alimentaires pour les végétariens (englobant les lacto-ovovégétariens), et pour les végétaliens. L’objectif de l’agence est que les personnes suivant ces régimes puissent « mieux couvrir leurs besoins nutritionnels tout en restant proche de leurs pratiques de consommation ». Dans un communiqué, l’Anses donne le détail des repères alimentaires issus de son analyse, pour les végétariens adultes, en grammes ou millilitres par jour : 

  • Fruits et légumes : 700 g/j
  • Légumes secs 75 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 120 g/j (végétaliens)
  • Féculents et pains : 170 g/j dont au moins 120 g/j complets ou source de fibres (lacto-ovovégétariens) - /250 g/j dont au moins 120 g/j complets ou source de fibres (végétaliens)
  • Oléagineux : 65 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 50 g/j (végétaliens)
  • Analogues de produits laitiers frais : 350 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 270 g/j (végétaliens)
  • Levure de bière : 10 g/j (lacto-ovovégétariens) ou 15 g/j (végétaliens)
  • Lait 450 ml/j, œufs 30 g/j, fromage 50 g/j (lacto-ovovégétariens) 

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