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Bien-être en porc : comment choisir sa maternité liberté

En maternité, il existe toute une variété de combinaisons pour concilier bien-être animal et impact environnemental, notamment sur l’aménagement des cases.

À l’initiative de Midiporc, l’Ifip et des acteurs de la filière porcine Occitanie ont imaginé l’élevage de porc de demain devant à la fois concilier le bien-être animal et le respect de l’environnement. La mise en liberté des truies en maternité est vite apparue comme une évidence.

Lire aussi Une maternité liberté pour répondre aux attentes sociétales

La case imaginée dans le cadre du projet fait 6,76 m² et tout une diversité d’aménagements est possible avec son lot d’avantages et d’inconvénients.

Opter pour la bonne forme de case

- Le premier point clé à valider est la forme de la zone de liberté de la truie, car il conditionne la suite. Trois options sont possibles : carrée, rectangulaire ou triangulaire. Dans tous les cas, il faut intégrer que la longueur minimale à prévoir pour une truie est 2 mètres. Ainsi pour faciliter ses déplacements dans la case, il est préférable de prévoir des côtés de case d’au moins 2,5 mètres et une aire d’exercice supérieure ou égale à 4 m².

Sa forme a également un impact sur les porcelets car il va déterminer la géométrie de leur zone de chauffage. Une case liberté étant plus grande, elle est quasiment systématiquement associée à une niche pour les porcelets.

Si elle est de forme carrée ou rectangulaire, la zone de chauffage générée sous le capot est homogène et les animaux utilisent de fait la totalité de la surface de la niche.

C’est moins le cas avec des niches de forme triangulaire où les pointes sont généralement sous-occupées par les porcelets du fait de températures moins élevées. Si les apports caloriques sont générés par une dalle chauffante, la géométrie de la niche à moins d’importance car la température sera homogène sur la totalité de la surface.

Un dispositif de fermeture de la niche facilite grandement les interventions sur les petits. Sur la base du nombre de porcelets nés vivants en élevage, il devient assez courant d’installer des niches de 1 m².

Privilégier des cloisons basses

- Une réflexion doit aussi être portée sur l’aspect visuel de la salle. Pour limiter la sensation d’enfermement, il faut éviter d’utiliser trop de cloisons de 1,20 mètre de haut. Il faut donc impérativement réfléchir le mode d’ouverture des cages afin de garder un maximum de cloisons basses (0,5 mètre de haut). Cela facilite la surveillance des mises bas et des animaux, et le déplacement de l’éleveur de case en case.

- Concernant les types de sol, la case est majoritairement sur caillebotis, plastiques ou enrobés, afin de faciliter l’évacuation des effluents et garder un sol propre. Une dalle pleine est présente sous la niche afin de limiter les remontées d’air froid et maximiser le confort thermique des porcelets. Autour de l’auge, le sol est également plein afin de permettre à la truie d’exprimer son comportement de nidification à l’aide de la paille présente dans le râtelier. Sous l’emplacement de la cage, un sol plein ou un caillebotis béton peut être envisagé. Pour la ventilation, l’air vicié est extrait sous le caillebotis dans une gaine centralisée et traité par un laveur d’air.

Réduction des émissions d’ammoniac et des consommations d’énergie

Les performances environnementales de la maternité sont calculées sur trois critères (énergie, ammoniac et gaz à effet de serre (GES)). Elles sont comparées à celles de deux élevages de référence classique sur caillebotis intégral sans bonne pratique (Réf), et l’autre avec lavage d’air et couverture associée à de la méthanisation passive de type Nénufar (Réf env +).

En ce qui concerne l’énergie consommée, on obtient 55 % d’économie grâce à la ventilation centralisée et l’utilisation de niches ou de dalles chauffantes par rapport aux élevages de référence (Réf et Réf env +) en ventilation salle par salle et avec un système de chauffage rayonnant positionné au-dessus d’un tapis.

Pour l’ammoniac, la combinaison du lisier flottant et du lavage de l’air sortant permet de réduire de 16 % supplémentaires les émissions par rapport à l’élevage de référence avec bonnes pratiques (Réf env +). Pour les gaz à effet de serre, le bilan est plus mitigé car les émissions sont 65 % plus importantes par rapport à la référence avec bonnes pratiques (Réf env +). Cet écart est principalement lié à l’absence de système de raclage sous le caillebotis et de méthaniseur dans le modèle imaginé.

Globalement, le coût d’une place réunissant ces différents équipements oscille entre 7 941 euros et 8 569 euros (sur la base du coût des matériaux en janvier 2021), contre 5 840 euros pour un bâtiment en moyenne avec des cases bloquées.

Après avoir détaillé chacun des stades physiologiques pour cet élevage de demain, il reste encore de nombreuses questions auxquelles il faut répondre avant de voir ce type de bâtiment se généraliser dans le paysage français. Des projets sont en cours pour référencer et caractériser ces nouveaux bâtiments (comme le projet Bâti Porc C4E piloté par l’Ifip) et ainsi aider les acteurs de la filière à innover.

 

Côté Web

Retrouvez une vidéo 3D présentant ce bâtiment sur la chaîne Youtube de l’Ifip : Playlist « Bâtiment de demain »

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