Un patrimoine bâti bien valorisé
Chez Katia et Didier Ambrois dans la Sarthe, les bâtiments d’élevage modernes se fondent dans le paysage, grâce aux nombreuses plantations et à la mise en valeur d’anciens bâtiments agricoles.
Chez Katia et Didier Ambrois dans la Sarthe, les bâtiments d’élevage modernes se fondent dans le paysage, grâce aux nombreuses plantations et à la mise en valeur d’anciens bâtiments agricoles.
« On nous parle toujours du bien-être animal mais jamais de celui de l’éleveur. Se constituer un beau cadre de vie et de travail y contribue. Quand je sors de chez moi le matin, c’est une motivation de plus pour aller travailler », explique Didier Ambrois. Avec son épouse Katia, ils exploitent un site naisseur engraisseur de 84 truies et 100 hectares de cultures à Congé-sur-Orne, dans la Sarthe. Au-delà des nombreux bosquets et parterres fleuris jonchant le chemin d’accès principal et le pourtour de la maison, l’exploitation se démarque par une grande cour composée d’anciens bâtiments agricoles très bien rénovés, avec leurs toitures en tuiles traditionnelles. Juste derrière, apparaissent les deux bâtiments d’élevage, dont un bloc post-sevrage engraissement construit en 1993, puis le naissage datant de 2002. Tous les chemins sont gravillonnés, y compris les accès à pied. Les abords sont propres et rangés. Même le tracteur a sa place toute trouvée dans l’ancienne grange à foin.
Des haies d’angles pour habiller les bâtiments
Le site, très végétalisé, compte environ 500 mètres linéaires de diverses haies et bosquets. « La ferme était déjà boisée lorsqu’on l’a reprise en 1990 mais les haies n’étaient pas toujours en bon état ni judicieusement positionnées. On a profité à l’époque de l’opération Plantons dans le Saosnois financée par le conseil général et la chambre d’agriculture de la Sarthe pour replanter de manière plus fonctionnelle et mieux réfléchie, puis on a continué au fil des ans. » Il s’agit surtout de haies champêtres, composées d’essences locales (orme, érable, cytise, prunus, chêne, merisier…). Elles ont des fonctions multiples. Celles en bordure de route et encadrant les bâtiments aident à mieux les insérer dans le paysage, tout en ayant un effet brise-vent. D’autres isolent de la vue une zone de stockage de matériel à l’arrière d’un hangar ou la fosse à lisier, cachent un petit bâtiment de tôle, séparent les espaces privé et professionnel, ou encore aident à retenir la terre autour de la mare. Une mare à laquelle les éleveurs tiennent particulièrement. Pour la petite anecdote, le bloc naissage a été reculé de cinq mètres sur les plans de façon à atteindre la distance minimale du point d’eau et éviter de le supprimer. « Elle nous permet désormais d’être en conformité avec la récente obligation d’avoir une réserve d’eau. Cela nous a évité une dépense de quelques milliers d’euros. »
Des chemins d’accès fonctionnels
Même s’ils apprécient les espaces verts, Katia et Didier ne plantent pas à tout va. « Il faut trouver le juste milieu et ne pas vouloir non plus trop planter et se laisser envahir. Les chemins d’accès doivent rester suffisamment larges pour faciliter la circulation des camions, par exemple. Et surtout, l’entretien ne doit pas devenir une corvée. Il est hors de question de le faire le week-end », précisent-ils. Le couple fait appel tous les deux ans à un entrepreneur qui taille au lamier pratiquement 80 % des haies. « On a veillé à laisser de l’espace pour qu’il puisse accéder de chaque côté. » Bien outillés, les éleveurs se chargent du reste de la taille, du ramassage du bois et de l’entretien des parterres fleuris de la partie privé. « Mais là, c’est pour notre plaisir. » Cet espace a été réaménagé en 2004, suite à la canicule de l’année précédente qui avait tué la haie de cyprès cachant la maison. « Finalement c’était une bonne chose, car aujourd’hui l’espace est beaucoup plus aéré et agréable, » relève Katia.
Au moment de la construction de la maternité, ils ont envisagé de créer un chemin d’accès direct à l’élevage, par l’arrière. Mais ils se sont ravisés. D’abord pour des raisons de sécurité. « N’avoir qu’un seul accès limite le risque de vol. Et cela aurait donné davantage d’entretien. Les divers bosquets et pelouses suffisent pour séparer les espaces. »
Concernant le choix des matériaux des bâtiments d’élevage, Katia et Didier ont cherché à rester dans des matériaux naturels. Le local d’embarquement est bardé de bois. « Les murs en briques de la maternité rappellent la couleur des tuiles et gardent un bel aspect dans le temps. » En plus de constituer un beau patrimoine bâti, les anciens bâtiments servent de stockage et d’atelier. Datant des années 1870, leur toiture a été entièrement refaite. « C’est vrai que cela représente un investissement important, mais on le fait pour longtemps et pour nous. »