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« Beaucoup d’efforts restent à faire sur l’observance des mesures de biosécurité en élevage de porcs »

Les audits réalisés depuis 2020 en élevage montrent un niveau de biosécurité général insuffisant. Des mesures simples à mettre en œuvre peuvent être mises en place pour améliorer le taux de conformité.

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Les manquements aux règles sanitaires concernent parfois les mouvements dans l’élevage, avec notamment le passage d’un bâtiment à l’autre sans changement de bottes.
© D. Poilvet

Sur les 7197 sites d’élevage en activité audités fin 2024 par l’outil Pig Connect Biosécurité, seulement 26 % d’entre eux sont satisfaisants ou conformes aux exigences de biosécurité

Lire aussi : Encore trop de déplacements à risque sanitaire dans les élevages de porcs

C’est ce qui ressort du bilan des audits réalisé par Mylène Petit, responsable de l’association nationale sanitaire porcine (ANSP), lors de la journée d’information sur la fièvre porcine africaine (FPA) qui s’est tenue à Rennes le 23 janvier dernier, et « particulièrement sur les points de vigilance vis-à-vis de la FPA », a-t-elle souligné.

Protection insuffisante pour accéder à l’élevage

En analysant les chiffres dans le détail, Mylène Petit souligne que les non-conformités sont essentiellement liées à un défaut d’observance des bonnes pratiques. Beaucoup de points portent sur la conception et l’utilisation du sas sanitaire : passage non obligatoire dans le sas, absence de procédure d’entrée selon le principe de la marche en avant, pas de lavabo permettant le lavage des mains… Les manquements aux règles sanitaires concernent également les mouvements dans l’élevage même, avec notamment l’absence d’utilisation de tenues spécifiques et de lavage des mains pour se rendre dans la quarantaine et le passage d’un bâtiment à l’autre sans changement de bottes. L’aire d’équarrissage est aussi concernée, avec sur certains sites l’absence de nettoyage et de désinfection après le passage du camion de ramassage. « En complétant les audits incomplets et en finalisant la mise aux normes sur maximum trois items prioritaires, ce taux de conformité pourrait rapidement monter à 59 % », remarque cependant Mylène Petit.

Le plein air plus exposé aux risques de contamination

Les élevages avec un accès en plein air sont également concernés par la biosécurité. Le faible taux de conformité de ces élevages (18 %) témoigne de la difficulté de certains de ces sites de mettre en œuvre les normes qui s’imposent pour se protéger vis-à-vis de la FPA. L’absence de délimitation de la zone d’élevage et de protection contre les sangliers ainsi qu’une gestion défaillante de l’aire d’équarrissage et du stockage des animaux morts constituent des points critiques mis en évidence par les audits réalisés dans ces élevages.

En chiffres

La biosécurité des élevages de porc en France

52 % des sites d’élevage ont été audités au 05 décembre 2024 (88 % de la production porcine française)
26 % des sites d’élevage audités sont conformes (audit complet, toutes les réponses aux questions relatives aux items prioritaires « non-conformité majeure DGAL » et « vigilance FPA » sont conformes et plus de 90 % des réponses sur l’ensemble des items de l’audit sont conformes).
0,3 % des sites d’élevage audités sont satisfaisants (audit complet et toutes les réponses aux questions relatives aux items prioritaires « non-conformité majeure DGAL » et « vigilance FPA » sont conformes).
73 % des sites d’élevage audités sont non conformes (audit incomplet et/ou une ou plusieurs réponses aux questions relatives aux items prioritaires « non-conformité majeure DGAL » et « vigilance FPA » sont non conformes).

Le tour de la biosécurité en 67 questions

Accessible depuis une application sur tablette ou Smartphone, l’audit Pig Connect biosécurité est réalisé par un auditeur formé, vétérinaire ou technicien. Il comprend 67 questions, reprenant les obligations inscrites dans l’arrêté biosécurité du 16 octobre 2018. Pour chaque question, il y a trois modalités de réponse : conforme, non conforme ou non concerné. À la fin de l’audit, est calculée une note de conformité sur 67. S’il n’y a pas de pondération entre les questions, certains focus font l’objet d’une analyse particulière. Le premier porte sur les vingt questions reprenant les points considérés comme des « non-conformités majeures » par la direction générale de l’Alimentation (DGAL). « Ce sont les points à prioriser en cas de crise sanitaire », précise Mylène Petit. Un deuxième focus est fait sur les 14 points jugés prioritaires par l’ANSP pour prévenir les risques d’introduction de maladies, avec une vigilance particulière sur la FPA. Ce sont des points plus structurels comme la présence de clôtures, d’une quarantaine, d’un sas sanitaire.

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