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Des aliments différents pour les porcs mâles entiers ?

Des aliments différents pour les mâles entiers ?
© D. Poilvet

Une récente étude réalisée par des chercheurs espagnols a mis en évidence que les aliments pour les porcs mâles entiers distribués en engraissement devaient être formulés à 115-116 % de la teneur en lysine digestible des aliments femelles, afin de maximiser leur vitesse de croissance et leur efficacité alimentaire. Cette étude, réalisée à partir d’une méta-analyse permettant de synthétiser quantitativement les résultats de 14 études, a également montré que les mâles entiers avaient de meilleures vitesses de croissance et une meilleure efficacité alimentaire que les femelles, sans différence notable de consommation journalière.

De plus, les performances des mâles entiers s’améliorent davantage avec l’augmentation de la concentration en lysine dans les aliments que les femelles, jusqu’à un plateau. Ainsi, les vitesses de croissance sont maximales avec des aliments formulés à 1,01 et 0,88 g de lysine digestible par MJ d’énergie nette (Lys dig/MJ EN) respectivement pour les mâles entiers et les femelles entre 70 et 105 kg de poids vif (aliment à 10,47 MJ EN/kg d’aliment). Pour le même niveau d’énergie, l’efficacité alimentaire est maximale avec une formulation à 1,06 et 0,91 g Lys dig/MJ EN respectivement pour les mâles entiers et les femelles. Cependant, l’étude met en évidence qu’atteindre des performances zootechniques maximales n’est pas forcément justifié. En effet, entre 95 et 99 % des performances maximales, le gain d’un point de performance nécessite une augmentation entre 0,03 et 0,05 % de lysine digestible alors que pour augmenter les performances de 99 à 100 %, l’augmentation nécessaire en lysine digestible varie de 0,12 et 0,13 %.

Côté biblio

Lysine requirements of finishing boars and gilts : a meta-analysis, 2021. P. Aymerich, M.D. Tokach, S.S Dritz, J. Gasa, J. Coma, D. Solà-Oriol. Animal, 15 : 100218.

Avis d’expert : Constance Drique, Chambres d’agriculture de Bretagne

« Une solution pas toujours rentable »

 

 
Constance Drique, Chambres d'agriculture de Bretagne
Constance Drique, Chambres d'agriculture de Bretagne © D. Poilvet
Les mâles entiers ont besoin d’aliments plus concentrés en acides aminés pour exprimer pleinement leur potentiel. Nourrir différemment les mâles entiers et les femelles pourraient être une opportunité pour maximiser les performances zootechniques et environnementales, avec des régimes dont les teneurs en protéines seraient adaptés à chacun des sexes. Néanmoins la mise en place de cette conduite alimentaire nécessite des équipements pour le stockage et la distribution des aliments. Cela nécessite aussi de sexer pour la majorité des élevages, ce qui va à l’encontre des préconisations pour limiter les mélanges des animaux en élevage. De plus, se pose la question de la rentabilité d’un aliment adapté aux mâles entiers dans des contextes de prix des acides aminés et des sources de protéines élevés pour lesquels l’amélioration des performances de ces derniers ne permettrait pas de combler l’écart de coût alimentaire.

 

Rédaction Réussir

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