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Plantes invasives : bientôt de nouvelles espèces candidates à l’invasion des grandes cultures ?

Morelle de Caroline, euphorbe de David, Centaurée pâle, de nouveaux daturas... certaines plantes nouvellement apparues en culture montrent des potentialités pour devenir invasives dans les années à venir.

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Déjà bien installée en Europe centrale, l'euphorbe de David commence à être signalée en France dans des maïs.
© Anses

De nouvelles plantes émergentes montrent des signaux indiquant qu’elles pourraient prochainement devenir invasives. « On surveille toutes ces espèces à bas bruit qui commencent à diffuser », indique Guillaume Fried, spécialiste des plantes invasives au Laboratoire de santé des végétaux de l’Anses. L’expert nous donne quelques exemples en grandes cultures.

L’euphorbe de David commence son expansion

Originaire d’Amérique du Nord, l’euphorbe de David (Euphorbia davidii) a été trouvée en France pour la première fois en 1997, à côté de Nîmes. Depuis, on l’a observée dans le Sud-Ouest, en Nouvelle-Aquitaine. « En 2023, on l’a trouvée dans du maïs avec plusieurs milliers de plants, sur la commune d’Usseau (Vienne) et également dans du soja à Rabastens (Tarn) », précise Guillaume Fried. La plante est installée en Europe centrale. Elle touche des cultures comme le maïs, le soja, le tournesol.

La morelle de Caroline favorisée par le travail du sol

Autre espèce originaire d’Amérique du Nord et adaptée aux cultures de printemps et d’été, la morelle de Caroline (Solanum carolinense) n’en est qu’à un début d’installation. « Sa présence a été détectée dans des communes en Aveyron, Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne et tout récemment en Charente, en bordure de parcelles de maïs. Dans l’un de ces endroits, elle forme déjà une belle tache », souligne Guillaume Fried. Cette plante, considérée comme adventice aux États-Unis, est déjà bien établie en Italie ou en Autriche… « En plus de produire beaucoup de graines, elle se caractérise par l’émission de racines traçantes qui permettent une multiplication végétative importante. Le travail du sol la favorise », observe le spécialiste de l’Anses.

Originaire du Maghreb, la centaurée pâle profite du réchauffement climatique

La centaurée pâle (Centaurea diluta) fait un peu figure d’exception parmi les plantes invasives, car elle se retrouve davantage sur cultures d’hiver que d’été. D’origine maghrébine, cette plante a déjà été trouvée dans un lointain passé, mais sans se développer. « Elle est à nouveau signalée depuis 2016, soupçonnée d’être arrivée avec des semences de pois chiche. Elle a été trouvée dans des céréales après la culture de pois chiche, près de Montpellier, présente Guillaume Fried. Elle est plutôt d’affinité méditerranéenne et elle s’étend. » Sur la seule période 2023-2024, sa présence a été signalée sur autant de nouvelles communes que sur l’intervalle 2016-2023. « Avec le changement climatique, elle tire mieux son épingle du jeu et profite aussi de la diminution du travail du sol, observe le spécialiste. On peut la gérer en enfouissant les semences. » En Espagne, des programmes spécifiques de lutte ont été mis en œuvre. Il y a des situations où le blé disparaît sous l’invasion de ces centaurées.

Un datura peut en cacher un autre

Outre le datura stramoine, plante invasive déjà bien installée en France, d’autres espèces de daturas sembleraient vouloir marcher dans ses pas : Datura ferox, Datura wrightii. « Ce sont plutôt des plantes de friches ou pouvant aller dans des cultures pérennes comme la vigne, selon Guillaume Fried. Ce n’est pas un sujet pour les grandes cultures, a priori. »

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La centaurée pâle produit des fleurs roses pâle ressemblant à celle de chardon, sans les épines. © Pierre Coulot

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La centaurée pâle a des affinités méditerranéenne et peut envahir des parcelles de céréales. © Pierre Coulot

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