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Pisseurs volontaires : le glyphosate non détectable chez trois agriculteurs du Calvados

Trois agriculteurs du Calvados ont joué le jeu du mouvement des « pisseurs volontaires ». Xavier Hay, Bertin George et Geoffroy de Lesquen sont installés en grandes cultures. Tous les trois sont utilisateurs de glyphosate. Ils ont testé leur urine. Résultat : ces céréaliers présentent tous un taux de présence glyphosate et AMPA non détectable inférieur à 0,4 ng/millilitre. La moyenne du Calvados est pourtant de 1.14.

Bertin George, Geoffroy De Lesquen et Xavier ont testé leur urine. Le seuil de détection du glyphosate n'est pas atteint.

Xavier Hay, Bertin George et Geoffroy De Lesquen ne s’en cachent pas. Ils utilisent du glyphosate en intercultures sur leurs exploitations.  « De façon raisonnée dans le respect de la loi et des autorisations de mise en marché », précisent-ils.

 

Pas de glyphosate détectable dans l’urine de trois agriculteurs

Dans un contexte d’agribashing, les trois agriculteurs ont souhaité tester leur urine. La FDSEA 14 a porté la démarche. Dans le Calvados, le mouvement « des pisseurs volontaires » avait reçu un certain écho. La moyenne pour le Calvados est de 1,14 ng/millilitre (35 résultats). A l’échelle française, la moyenne est de 1.06 ng/millilitre. « Nous avons un taux de présence glyphosate et AMPA non détectable inférieur à 0,4 ng/millilitre », expliquent les trois membres de la FDSEA 14.

Ce résultat les interroge. « Comment se fait-il que 3 agriculteurs utilisateurs de glyphosate aient un taux 4 fois inférieur à des citoyens non utilisateurs et de plus avertis sur ce sujet ? »

 

Glyphosate : un besoin d’expertise scientifique

Afin d’éviter toute contestation, le test a été réalisé par un laboratoire agréé par l’Etat, à savoir le laboratoire du CHU de Limoges. Le prélèvement a, lui, été effectué sous le contrôle d’un médecin assermenté, le 14 mars dernier.

Xavier Hay, Geoffroy De Lesquen et Bertin George demande une véritable expertise scientifique cautionnée par les autorités compétentes. « Nous dénonçons les raccourcis exprimés sur la place publique, qui viennent contribuer une fois de plus à l’agribashing.  Nous ne nous interdisons pas de porter plainte pour calomnie scientifique et stigmatisation envers notre profession ». Et d'ajouter "nous dénonçons les raccourcis scientifiques".

Une plainte des pisseurs volontaires au TGI de Caen

Le calendrier communication de ce test de la FDSEA n'est pas un hasard. A Caen le 24 avril, 35 pisseurs volontaires ont déposé plainte au tribunal de grande instance. Parmi les plaignants, Carole Amiel, conseillère régionale EELV, estime  que "les 2 000 personnes qui ont fait le test ont toutes été déclarées positives et en ont en permanence (...) Si c’était ponctuel il y aurait des gens qui n’en n’auraient pas". Ces propos ont été recueillis par France 3 Normandie qui évoque les doutes de la substance retrouvée dans l'urine  par certaines personnes sur twitter : "Le glyphosate se dégrade en AMPA (Acide aminométhylphosphonique ), COMME les détergents d’ailleurs. Bref : on ne sait pas trop si le glyphosate et l’AMPA mesuré chez vous viennent des pesticides ou de votre lave-vaisselle, mais il y en a." 

Le test de ces 35 personnes, qui révèlent des taux entre 0.25 et 2.39, n'est néanmoins pas identique à celui pratiqué par le CHU de Limoges. L’une des plaignantes affiche un taux de 0.25 ng/millilitre, un seuil non détectable pour le CHU de Limoges. Les pisseurs volontaires ont ainsi fait appel au laboratoire allemand, BioCheck.

Tous les pisseurs volontaires, utilisateurs de glyphosate ou opposants, s’accordent néanmoins sur un point : ils réclament l’établissement d’un protocole de recherche en France.  Restera à savoir qui pisse le plus loin et si la science est encore écoutée…

 

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