Maladies professionnelles agricoles
Pesticides/Parkinson et hémopathies : l’Anses préconise d’allonger les délais de prise en charge
Certaines maladies professionnelles agricoles provoquées par les pesticides comme Parkinson ou des hémopathies malignes ont fait l’objet d’une note d’appui scientifique et technique de l’Anses qui estime qu’il faut allonger les délais de prise en charge.
Certaines maladies professionnelles agricoles provoquées par les pesticides comme Parkinson ou des hémopathies malignes ont fait l’objet d’une note d’appui scientifique et technique de l’Anses qui estime qu’il faut allonger les délais de prise en charge.

Il faudrait allonger le délai de prise en charge de certaines maladies professionnelles agricoles provoquées par les pesticides, recommande une note d’appui scientifique et technique de l'Anses, mise en ligne le 9 septembre. Cette étude a été commandée par le service des affaires, financières, sociales et logistiques du ministère de l’Agriculture en juin 2024. L’Anses rappelle que le délai de prise en charge (DPC) est le délai maximal entre la fin de l’exposition au risque et le diagnostic de la maladie.
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Un délai de prise en charge pouvant aller jusqu’à 20 ans pour la maladie de Parkinson
En ce qui concerne la maladie de Parkinson, qui fait l’objet du tableau de maladie professionnelle N° 58, le délai de prise en charge est aujourd’hui de 7 ans. A la suite de son analyse ayant pour objectif d’éclairer la Commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (Cosmap), l’Anses estime qu’un délai « pouvant aller jusqu’à 20 ans » serait nécessaire. L’agence affirme en effet qu’il ressort de son analyse que les symptômes moteurs apparaissent en moyenne entre 6 et 13 ans avant le diagnostic, les symptômes non moteurs entre 6 et 16 ans, pouvant aller jusqu’à plus de 20 ans pour certains comme l’hyposmie (perte partielle de l’odorat).
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Jusqu’à 30 ans pour certaines hémopathies
Les hémopathies malignes qui font quant à elles l’objet du tableau de maladie professionnelle N° 59, ont actuellement un délai de prise en charge de dix ans. L’Anses estime « qu’étant donnée l’absence de connaissance concernant le délai exact d’exposition nécessaire aux pesticides pour que survienne une hémopathie lymphoproliférative B, le délai de prise en charge se doit d’être aussi large que celui du délai de latence ». Et d’ajouter : « compte tenu de la variabilité du délai de latence selon l’agressivité ou l’indolence de cette maladie, il semble pertinent que le DPC tienne compte du temps nécessaire pour qu’une forme indolente devienne symptomatique, soit 30 ans ». Elle estime par ailleurs qu’il faut modifier la désignation des maladies regroupées sous le terme d’hémopathies lymphoprolifératives B, avec le lymphome non-hodgkinien d’une part et le myélome multiple d’autre part, et qu’il faut revoir les DPC « avec un allongement de durée ».
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Avec Agra Presse