« L’alimentation durable sans productions animales est une utopie »
Le couple herbivore-prairie protège les sols et le paysage. En valorisant fourrages et coproduits, les productions animales fertilisent les sols et produisent des protéines de qualité. Le point avec Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint agriculture de l’Inra.
Les critiques de l’élevage sont basées sur des convictions, certes louables, de protection de la planète. Amplifiées par des campagnes tapageuses voire dogmatiques, elles prônent une alimentation basée quasi exclusivement sur des productions végétales. Ces critiques mènent à une vision étriquée des équilibres nutritionnels et écologiques alors que ceux-ci sont complexes. Par exemple, la vision simplificatrice qui réduit l’évaluation de l’élevage à une mauvaise conversion d’énergie alimentaire oublie que les ruminants produisent des protéines en valorisant des fourrages et que ces fourrages sont produits à partir de prairies et de terres difficilement convertibles économiquement à la production de cultures vivrières. Les concentrés qui constituent le reste de la ration sont eux-mêmes pour partie issus du recyclage de résidus ou coproduits de l’industrie agroalimentaire (sucreries, huileries, amidonneries…) et des biocarburants.