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"Nous voulons mener une recherche exigeante, utile, indépendante et de qualité” : des chercheurs de l’Inrae répondent aux critiques d’agriculteurs

Le lundi 16 décembre, un collectif de plus de 240 chercheurs et chercheuses de l’Inrae ont signé une tribune dans le journal Le Monde pour répondre aux mobilisations d’agriculteurs ayant visé le siège de l’Institut à Paris fin novembre. 

Mobilisations d'agriculteurs de la FRSEA et les JA d'Ile-de-France devant le siège de l'Inrae. Des journalistes filment un agriculteur, micro à la main. Des drapeaux des syndicats et un bout de banderole sont visibles. C'est le début de la journée.
Cette tribune des chercheurs et chercheuses de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) répond aux mobilisations d’agriculteurs ayant visé le siège de l’institut à Paris fin novembre.
© Facebook FDSEA de Seine-et-Marne

« Devant ces tensions et ces tentatives d’intimidation à notre encontre, nous, membres d’unités de recherche Inrae, témoignons de notre volonté de mener une recherche exigeante, utile, indépendante et de qualité, pour aider à faire face aux enjeux monumentaux du XXIe siècle. » Ce lundi 16 décembre, un collectif de plus de 240 chercheurs et chercheuses de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) a répondu aux mobilisations d’agriculteurs ayant visé le siège de l’institut à Paris fin novembre. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, les scientifiques contestent d’être « en opposition aux agriculteurs », et dénoncent « l’influence des lobbys, […] qui cherchent à mettre en cause et à relativiser le discours scientifique, voire à l’intimider ». 

Lire aussi : Mobilisation agricole : l’Inrae et l’Anses ciblées par les FDSEA et JA d’Ile-de-France

« La science est au service de l’agriculture »

Les scientifiques soutiennent que « la science est au service de l’agriculture ». Car aider les agriculteurs qui sont « les premières victimes du changement climatique et de la dégradation des écosystèmes » fait partie des missions de l’Inrae. Dénonçant l’impact des systèmes agricoles actuels sur le climat et l’environnement – dont les agriculteurs ne sont pas les « seuls responsables » –, le collectif appelle à des « transitions radicales et structurelles ». Ils demandent des « choix forts », tels qu’une sortie des énergies fossiles, une « baisse drastique » des usages de pesticides et d’intrants azotés, une baisse de la consommation de protéines animales, ou encore une sobriété des modes de consommation. Les chercheurs appellent les pouvoir publics à prendre leurs responsabilités, « à la lumière des résultats de la recherche et des demandes de la société ». 

Lire aussi : Pourquoi le changement climatique risque d’augmenter l’utilisation des pesticides ?

Une recherche sans influence 

Le collectif de scientifiques regrette l’influence du « climat politique et médiatique actuel », qui « favorise une approche relative […] de la vérité ». Voir qui mène à une suspicion envers les résultats de la recherche, à un questionnement de la liberté académique au sein de l’institut, et à une « polarisation des opinions ». La recherche scientifique doit se faire « sans contraintes ni pressions des pouvoirs politiques, religieux ou économiques », soutiennent les chercheurs. Elle doit résister à des pressions, tels que « l’influence des lobbys », « qui cherchent à mettre en cause et à relativiser le discours scientifique ». « Voire à l’intimider », ajoute le collectif, faisant référence aux précédents débats sur la consommation de viande impliquant l’Inrae, en février 2024. 

Lire aussi : Sélection variétale face au changement climatique : l’Inrae va étudier le potentiel des espèces sauvages du blé, de la betterave et du colza

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