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« Nous nous sommes installés sur l‘exploitation agricole sans avoir à racheter le foncier »

Émilie et Pascal Marin sont en train de s‘installer en GAEC à Anctoville-sur-Boscq (Manche), sur une exploitation en polyculture élevage avec une quarantaine de vaches normandes. Grâce à la société Feve (Fermes en vie), ils n‘ont pas eu à racheter le foncier de l‘exploitation.

La Feve a pour mission principale est de financer une ferme sur laquelle des porteurs de projets souhaitent sinstaller. « Nous levons de l'argent auprès d'investisseurs particuliers ou institutionnels dans une foncière solidaire, explique Simon Bestel, cofondateur de Feve, puis nous mettons en location nos fermes auprès de porteurs de projets avec une option d'achat. » Ce système libère les porteurs de projet de la pression foncière, qui pour le cas d'Émilie et Pascal Marin est très importante en Normandie, notamment à cause de la concurrence avec les haras. 

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Lire aussi : Foncier agricole : faut-il impliquer les épargnants dans la transmission des exploitations ?

Feve finance 97,5 %

Au rachat, Feve crée sur la ferme une Société civile immobilière (SCI) et investit un pourcentage équivalent au foncier (97,5 %) en laissant l'actif de production (2,5 %) à charge des porteurs de projet. Ces parts peuvent être augmentées dans le temps jusqu'à 49 %. Mais si l'exploitant veut plus de parts, il devra racheter la ferme en totalité, le rachat étant possible à partir de 7 ans après l'installation.
 

Une vingtaine de porteurs de projet

La transmission s'est faite en un an entre Vincent Leroyer, cédant de l'exploitation d'Anctoville-sur-Boscq, et Émilie et Pascal Marin. « Je me suis tourné vers Agri Transactions, une agence spécialisée dans la transmission d'exploitations agricoles », raconte l'agriculteur. « Nous avons été contactés par Agri Transactions et avons publié un appel à porteurs de projets pour l'exploitation sur notre site », poursuit Maxime Plasmans, chef de projet chez Feve en charge de ce dossier. 

Lire aussi : Eloi : adapter son projet de transmission de ferme pour trouver un repreneur

De leur côté, les Marin étaient déjà recensés par Feve parmi une vingtaine d'autres porteurs de projets qui cherchaient une exploitation agricole. Ils sont rentrés en contact autour de la ferme de Vincent Leroyer en avril 2023 et une réponse positive a été donnée par le couple au mois de mai. « Nous avons signé un compromis au mois d'octobre, pour une acquisition finale au mois de décembre », conclut Maxime Plasmans.
 

Accompagner des projets agroécologiques

Émilie et Pascal ont été sélectionnés parmi d'autres candidats par Feve. De même pour la ferme, selon des critères définis à l'avance. La société pose la condition d'une reprise à vocation agricole. Elle recherche des fermes avec :

  • minimum 30 ha

  • un foncier groupé dans l'idéal

  • une vocation polyculture élevage dans l'idéal

  • des possibilités de diversification agroécologique

L'exploitation de Vincent Leroyer sera reprise selon le même modèle, ce à quoi il tenait. Le couple de repreneurs assurera ainsi l'activité cidricole et son verger de 1,5 ha, le gîte installé sur la ferme, en plus du cheptel laitier et du système herbager. Ils prévoient également de mettre en place un atelier de fabrication de fromage.

"Le partenariat entre Feve et la Safer nous a soulagé du poids de la demande d'autorisation d'exploiter."

La foncière de Feve est propriétaire du foncier mais n'intervient pas sur la société d'exploitation. Émilie et Pascal Marin restent autonomes sur les charges administratives : « notre souhait est de faire nos prévisionnels et nos documents ». La société peut tout de même intervenir auprès des banques pour sécuriser le projet.

Elle ne se substitue pas non plus à la Safer, qui attribue l'exploitation. C'est elle qui s'est chargée des baux sur les terres louées, ce qui équivaut à une autorisation d'exploiter. « Cela nous a soulagé du poids de la demande », souligne Émilie Marin.

Créée en 2020, la foncière de Feve a installé dix-neuf fermes et levé quinze millions d'euros. Elle prévoit d'en racheter vingt-cinq autres en 2024 pour vingt millions d'euros.

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