Aller au contenu principal

Changement climatique : certaines AOC vont devoir revoir leurs cahiers des charges selon Marc Fesneau

Dans une interview accordée au Figaro en date du 13 septembre, Marc Fesneau explique comment il veut adapter l’agriculture française aux différents changements, notamment climatiques et environnementaux, auxquels elle doit faire face.

faisneau
La France compte de nombreuses AOC, certaines pourraient être contraintes de revoir leurs cahiers des charges en raison du changement climatique.
© Rigotte de Condrieu

La canicule et la sécheresse qui ont touché tout le pays cet été ont eu de très lourdes conséquences pour le secteur agricole, une « perte de production de la ferme France », pour Marc Fesneau qui affirme dans une interview au Figaro qu’il n’est pas en mesure, à ce jour, de la chiffrer. Il a mis en avant le fait que certains produits bénéficiant d’AOC allaient probablement « repenser leurs cahiers des charges » pour tenir compte des changements climatiques.

Bandol, Crozes Hermitage, ou Terrasse du Larzac pour les vins, Saint Nectaire, Roquefort, pour les fromages, piment d’Espelette ou lentilles vertes du Puy : la France compte au total 363 AOP viticoles, et 101 autres produits sous AOP, dont la moitié sont des fromages ou beurres. « Sur le long terme, la crise estivale pose la question du modèle de l'agriculture française et de sa capacité à résister au changement climatique » a-t-il déclaré au Figaro.

Des cahiers des charges construits bien avant le changement climatique

Prenant l'exemple des appellations d'origine contrôlées (AOC), il rappelle qu'elles « ont construit leurs cahiers des charges bien avant le changement climatique » et souligne qu'elles « vont devoir probablement les repenser ». Les AOC sont attribuées par l'institut national de l'origine (INAO) à des produits régionaux (vins, fromages, spécialités bouchères ou charcutières) identifiant à la fois leur mode de production ancestral ou spécifique à une région, et leur zone de production précise. Les cahiers des charges fixent précisément les critères de fabrication (alimentation et races des vaches à lait pour les fromages, cépages et limite en degrés pour les vins par exemple), auxquels les producteurs ne peuvent déroger sous peine de perdre leur précieux label de qualité. Elles sont déclinées au niveau européen en appellations d'origine protégée (AOP), et défendues dans les accords commerciaux internationaux par l'Union européenne.

Lire aussi : tous nos articles sur la sécheresse

Des dérogations ont déjà été demandées à cause de la crise sanitaire

Déjà, en 2020, à cause de la crise liée au Covid qui avait eu pour conséquence la fermeture brutale des marchés, restaurants et des rayons fromagerie des supermarchés, de nombreuses AOP fromagères avaient dû demander des dérogations à leurs stricts cahiers des charges, notamment pour pouvoir congeler le lait des vaches ou bénéficier de dates de conservation plus longues.

Cet été, l'INAO a aussi été saisi de nombreuses demandes de dérogation en raison de la sécheresse qui a obligé les éleveurs de vaches laitières à modifier l'alimentation de leurs troupeaux par manque de foin, rendant impossible dans certains cas une alimentation tout à l'herbe imposée par les cahiers des charges.

Les plus lus

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : la troisième zone de surveillance élargie à 93 communes après un deuxième cas en Espagne

Suite à la confirmation d'un deuxième foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) en Espagne le 6 octobre, la…

  Adrien Sperry, directeur de cabinet de la préfète de la Loire, encadré de deux gendarmes lors d'un contrôle dans la Loire d'une bétaillère.
DNC dans le Rhône : les gendarmes mobilisés, l’abattoir de St Romain de Popey à l’arrêt, 9 suspicions levées

Les services de l’Etat s’activent dans le Rhône et la Loire pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse…

Carte des foyers de la FCO 3 et de la FCO 8 enregistrés entre le 1er juin et le 2 octobre 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 2 octobre, 6051 foyers de FCO de sérotype 3 et 2822…

Traitement d’herbicide sur du blé dans une zone périurbaine
Pesticides : la Draaf de Nouvelle-Aquitaine condamnée à transmettre les registres phytosanitaires à Générations Futures

Le Tribunal administratif de Bordeaux vient de donner raison à l’ONG qui réclamait l’accès aux registres d’utilisation des…

« La société civile est insouciante du risque que l’agriculture court » : 14 agriculteurs lancent un cri d’alarme et témoignent « à cœur ouvert »

Un collectif d’agriculteurs du grand bassin parisien se revendiquant « sans posture politique ou syndicale » exprime…

De gauche à droite : Nicole Ouvrard, directrice générale du groupe Réussir-Agra, François Purseigle, professeur des universités à Agro Toulouse et Pierre-Henri Bono, chercheur au Cevipof (Sciences Po) lors de la présentation du baromètre Vox-Agri à Sciences Po.
Un agriculteur sur cinq se dit « désespéré » face à l’avenir du métier, selon l’enquête Vox-Agri

En 30 ans l’avenir du métier d’agriculteur s’est assombri. 20% des agriculteurs interrogés dans une enquête réalisée par…

Publicité