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Le génome géant de la féverole séquencé

Un consortium international, comprenant des chercheurs Inrae, est parvenu séquencer le génome géant de la féverole qui est quatre fois plus grand que le génome humain. Ce qui devrait permettre d’améliorer la performance des variétés vis-à-vis des aléas climatiques et des pressions de ravageurs, ainsi que la régularité du rendement et la valeur nutritionnelle des graines.

génome
© Jean Weber/Inrae

Réputée pour ses graines riches en protéines, la féverole ne nécessite pas d’engrais azotés puisqu’elle est notamment capable de fixer l’azote atmosphérique et de se procurer des nutriments grâce à des interactions bénéfiques avec des bactéries ou des champignons du sol, permettant ainsi de réduire le recours aux engrais. Elle présente par ailleurs un potentiel de rendement intéressant en agriculture. Elle est utilisée en alimentation animale ainsi qu’en alimentation humaine.

Le séquençage a été un « vrai défi »

Les scientifiques expliquent que reconstituer la séquence du génome de la féverole a été un vrai défi puisqu’il est constitué de 13 milliards de bases nucléiques, soit au moins 4 fois plus grand que le génome humain. L’information génétique chez la féverole est portée sur seulement 6 paires de chromosomes. Le chromosome 1 (le plus long) fait à lui seul la taille des 23 chromosomes du génome humain. Cette étude a été publiée dans le journal Nature le 8 mars.


Génétique quantitative

Toujours selon les chercheurs, malgré la richesse de ce génome en séquences ADN hautement répétées et similaires, les avancées récentes des techniques de séquençage ont permis d’obtenir un assemblage de très bonne qualité. C’est d’ailleurs un déséquilibre dans les taux de multiplication et d’élimination de certaines de ces séquences répétées qui a été identifié comme étant à l’origine de l’expansion de la taille du génome de la féverole. Ils expliquent que grâce à des approches de génétique quantitative et en exploitant les données sur le génome, ont été mis en évidence pour la première fois les gènes contrôlant des caractères d’intérêt comme la taille des graines chez cette légumineuse.


Faciliter la sélection variétale

Pour le consortium, cette nouvelle ressource désormais disponible ouvre de nouvelles perspectives de recherche, notamment par la comparaison des génomes de légumineuses entre eux. Il conclut : « Dans un contexte de forte demande en protéines végétales et d’évolution des pratiques agricoles, elle facilitera aussi la sélection variétale sur des caractères d’intérêt liés à ces enjeux ».

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