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Livre
« Le bio est une utopie » dénonce le lanceur d'alerte François Grudet

Avec son livre « Biogate, pour en finir avec l’utopie du bio » paru aux éditions Mareuil, François Grudet, agriculteur-chercheur et inventeur de la culture en rond jette un pavé dans la mare du monde bio.

Biogate, pour en finir avec l'utopie fu bio
Le livre Biogate, pour en finir avec l'utopie du bio, écrit par Français Grudet, pointe les défaillances du secteur bio
© Mareuil éditions

Si au fil des premières pages, François Grudet retrace son parcours tant professionnel que familial, allant de sa naissance dans la Beauce et ses années au lycée agricole à son travail en Libye « où il a réussi à faire reculer le désert », c’est pour montrer le cheminement qui l’a amené à s’interroger sur le bio. En écrivant ce livre, François Grudet a choisi de se positionner comme un lanceur d’alerte parce qu’il estime « qu’il est temps d’en finir avec l’utopie du bio, qui flirte dangereusement avec la filouterie généralisée ». Pour rédiger son ouvrage, l’auteur a procédé à une enquête géante et s’est appuyé sur nombre de sources officielles (objectifs du plan Ambition bio 2022, liste des produits de synthèse autorisés…) ou des données comparatives concernant l’impact économique du secteur, ou encore des articles de presse dénonçant tel ou tel scandale.

Toutes les filières concernées

Dans son analyse des différentes filières, l’auteur a découvert des choses dérangeantes. Ainsi pour ce qui est du saumon bio, il écrit « les analyses ont révélé qu’il recelait deux fois plus de polluants que ses compétiteurs. Parmi eux, du mercure et de l’arsenic. (…) Alors, pourquoi accepter de payer un excédent de l’ordre de 40 %, voire plus de 100 % pour un produit bio dont la qualité se révèle inférieure à celle de ses concurrents ? ». Autre secteur passé au crible : les légumes. François Grudet explique que sur cinq marques de carottes bio, quatre ont passé tous les tests sans problème mais que pour une, trois produits phytosanitaires prohibés par l’agriculture biologique  ont été décelés et que ces dernières étaient vendues 2,10 euros le kilo contre 0,89 centimes pour les conventionnelles !

Plaidoyer pour une agriculture raisonnée et scientifique

François Grudet pointe du doigt les extraordinaires profits tirés du bio. Une manne qui inciterait, selon lui, les plus malhonnêtes à profiter de l’engouement du consommateur pour des produits plus sains. Il voit aussi toutes les aides et subventions accordées à la filière bio comme un « pognon de dingue » et s’alarme de ce que réserve l’avenir : « L’Autriche, premier pays européen de production bio par habitant, importe les deux tiers de ses besoins. Ses experts estiment que le bio générera dans un proche avenir  une alarmante dépendance alimentaire. Dès 2024, en France, nous perdrons notre indépendance alimentaire. A cette date, le transfert de 4,4 millions d’hectares aura été affecté et les producteurs bio en détiendront alors plus de 6 millions – soit environ 20 % de la surface agricole utilisée. Et nous connaîtrons alors la situation évoquée par notre voisin européen ».

La production bio ne pourra répondre aux besoins que d'un tiers de la population

Et d’ajouter : « A l’échelle française, même avec 100 % des surfaces cultivables converties au bio, même au prix de défrichements massifs, la production bio ne pourra répondre aux besoins que d’un tiers de la population ».

La solution, selon François Grudet, est une « agriculture raisonnée et scientifique » qui s’appuie sur une analyse fine des besoins de la terre et des cultures  et produit des aliments sans aucune toxicité pour un coût inférieur à celui du bio. Il propose même à la fin de son ouvrage une charte d’engagement « AS Agriculture Santé ».

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