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Bovins Lait/PAC
Une forte disparité du paiement unique à l´hectare

Une récente étude l´Inra de Nantes met en valeur la montée en puissance des paiements directs dans le revenu des producteurs de lait. Entre 2000 et 2008, ils devraient augmenter de plus de moitié.


Les exploitations laitières françaises ne sont pas toutes égales devant la réforme de la Pac. Loin s´en faut. Une récente étude de l´Inra de Nantes, basée sur des simulations conduite à partir du Rica 2000(1), mesure l´impact économique de la réforme sur différents types d´exploitations laitières. Premier constat : plus que le volume du quota, c´est leur degré élevé de spécialisation en lait et leur faible efficacité productive (estimée par le ratio « valeur ajoutée brute sur la production agricole ») qui les fragilisent davantage à une baisse importante du prix du lait.
Une baisse de 20 % du prix à la production, qualifiée par certains de pessimiste, entraînerait en moyenne nationale, un recul du chiffre d´affaires de 670 euros par exploitation, soit l´équivalent de 23 % du résultat courant avant impôt. Pour les 17 300 exploitations ayant une faible efficacité productive, ce recul pourrait atteindre 39 %. Au final, « les grandes structures peu efficaces seraient fortement fragilisées, et vraisemblablement moins résistantes que les exploitations efficaces, de taille moyenne », souligne Vincent Chatellier de l´Inra de Nantes.

L´étude met aussi en valeur la montée en puissance des paiements directs dans le revenu des producteurs de lait. Entre 2000 et 2008, ceux-ci vont augmenter de plus de moitié (+53 % en moyenne nationale) : de 17 000 euros en 2000 (soit 58 % du revenu), ils pourraient atteindre 26 100 euros en 2008 (soit 125 % du revenu). Ils deviennent ainsi comparables à ceux attribués aux exploitations de bovins-viande, tout en restant plus faibles que ceux des exploitations de grandes cultures (36 400 euros).
Le paiement unique à l´hectare pourrait varier du simple au triple. ©Source : Rica 2000/Inra ESR Nantes

Des écarts importants entre intensifs et extensifs
Avec le découplage, ces paiements directs seront, au plus tard en 2007, remplacés (au moins en partie) par un paiement unique à l´exploitation. Chaque État-membre ayant la possibilité de maintenir un lien entre le versement de certaines aides (pas les aides laitières) et l´activité de production, deux alternatives ont été testées : un découplage total, et un découplage partiel(2).
Pour les exploitations laitières, l´écart entre les deux cas de figure est plutôt faible par rapport à d´autres productions. Le paiement unique s´élève à 23 000 euros par exploitation (319 euros/ha) dans l´hypothèse du découplage total, et à 19 000 euros (266 euros par ha) dans l´hypothèse du découplage partiel. « Les aides directes laitières étant obligatoirement découplées, la grande majorité des producteurs de lait pourraient individuellement ne pas avoir intérêt à ce que l´option du découplage partiel soit retenu », constate Vincent Chatellier.

Autre marge de manoeuvre laissée aux États-membres : la possibilité de régionaliser le paiement unique, c´est à dire de verser un paiement unique à l´hectare commun aux agriculteurs d´une même région. La simulation montre qu´une régionalisation du paiement unique (à 100 %) entraînerait « une très forte redistribution des aides entre catégories d´exploitations. Elle serait très défavorable au systèmes laitiers intensifs, et très favorable aux systèmes herbagers. » Le montant du paiement unique par exploitation laitière (calculé sur la base de références historiques) augmente fortement avec la taille et le niveau d´intensification (du fait des primes maïs, grandes cultures et souvent jeunes bovins).

Ainsi par exemple dans l´hypothèse du découplage partiel, il s´élève à 32 800 euros pour les exploitations classées en « système maïs non limitant » avec un quota supérieur à 300 000 kg (soit 359 euros/ha), alors qu´il est seulement de 8200 euros dans les exploitations à « système herbager » avec un quota entre 100 et 200 000 kg (soit 136 euros/ha). Cet écart se répercute au niveau des régions : si le paiement unique représente 144 euros/ha en Auvergne, 182 euros en Rhône-Alpes, il monte à 283 euros/ha en Pays de la Loire, 322/ha euros en Bretagne et 335 euros/ha en Picardie.

Cette étude (6 pages) est disponible sur le site Inra-sciences sociales à l´adresse : http://www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/publications/iss
(1) Réseau d´information comptable agricole représentatif des 115 000 exploitations laitières françaises.
(2) Les soutiens couplés regroupent 25 % des aides directes aux grandes cultures, 100 % de la prime aux vaches. allaitantes (PMTVA), 40 % de la prime à l´abattage et 50 % des primes ovines.

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