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RÉDUIRE LE COÛT DE LA RELÈVE

Deux leviers permettent de baisser le coût du renouvellement : le vêlage précoce accessible à la majorité des élevages et la mise en place d’une véritable stratégie de réforme.

Les réformes sont souvent subies, avec une gestion au coup par coup.
Les réformes sont souvent subies, avec une gestion au coup par coup.
© E. Bignon

La réduction des charges est dans l’air du temps. Mais on a plutôt tendance à penser au coût alimentaire ou aux charges de mécanisation, qu’au renouvellement du troupeau laitier. Un poste qui pèse pourtant lourd sur les charges opérationnelles, juste derrière l’alimentation. Comme le montre notre dossier, les marges de manoeuvre sur l’élevage des génisses sont importantes : en Bretagne, les écarts entre les éleveurs les moins performants et les plus performants en coût de renouvellement atteignent 20 à 25 euros par 1 000 litres.

Certes, la pénurie de lait au niveau de la filière inciterait plutôt à laisser filer. Mais produire trois-quatre génisses de plus pour pouvoir faire face à un manque de lait par rapport au quota, comme l’envisage le Gaec de la Vallée de la Seiche en Ille-et-Vilaine, n’empêche pas de mettre en place une véritable stratégie.

Le premier levier pour agir sur le coût du renouvellement est, bien sûr, l’âge au vêlage : une diminution d’un mois peut permettre une économie de près de trois euros par 1000 litres. Sur le coût de production d’une génisse, cela représente 200 à 300 euros d’économie. Des génisses qui vêlent à 24-26 mois coûtent moins cher en aliment, en bâtiment, en immobilisation de capital, en paille... Elles demandent aussi moins de travail, vêlent plus facilement, et ont souvent une meilleure fertilité et longévité. Le vêlage précoce est accessible à une majorité d’élevages. Il ne nécessite pas forcément des croissances hivernales élevées mais demande une bonne croissance à l’herbe. Une grande partie de la réussite se joue sur la période 0 à 6 mois.

Le second levier est à chercher du côté des réformes. En vingt ans, le taux a augmenté de dix points en Bretagne. Et le rang moyen de lactation des vaches de réforme, estimé à environ 2,5 lactations en France (toutes races confondues), laisse penser qu’on peut mieux faire.

En l’absence de véritable stratégie, les génisses poussent les vaches dehors : il y a toujours une bonne raison de réformer ! Mieux vaut donc définir en début de campagne une stratégie avec l’aide d’un technicien ou d’un vétérinaire : il s’agit de déterminer les réformes obligatoires, les réformes souhaitables et d’intégrer ces réformes dans la prévision de production. En cours de campagne, un nouvel état des lieux est nécessaire pour tenir compte des événements qui ont pu survenir. À chacun de définir sa stratégie de renouvellement. Certains, comme le Gaec du Plateau dans le Calvados qui cherche à valoriser ses terres non labourables, choisissent d’élever toutes les génisses, et vendre l’excédent. D’autres préfèrent déléguer l’élevage des jeunes. Ou encore, comme le Gaec de la Vallée de la Seiche, garder juste le nombre nécessaire en prévoyant une petite marge de sécurité. ■ Annick Conté

 Au sommaire du dossier

P28 Vingt euros pour 1 000 litres d’économie possible sur les génisses


P32 À l’EARL de Montifault : « Nos Prim’Holstein vêlent en moyenne à vingt-sept mois »

P36 Faites vieillir vos vaches sur au moins trois lactations pour diminuer le coût de renouvellement

P38 Au Gaec de Saint-Volon : « J’anticipe les réformes chaque année »

P40 « Nous calculons au plus juste le nombre de génisses à élever »
Au Gaec de la Vallée de la Seiche

P44 Au Gaec du Plateau : L’élevage valorise les surfaces non labourables

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