Abreuvement au pâturage : « Des tuyaux de gros diamètre permettent d’alimenter nos 4 km de réseau d’eau pour 80 hectares accessibles »
Au Gaec Roz Avel, dans le Finistère, le réseau d’eau a été refait en même temps qu’une augmentation de la surface pâturable par les laitières, avec des chemins et un boviduc. Des tuyaux plus gros et des bacs en béton alimentés par le bas permettent d’assurer une distribution efficace.



« Suite à des formations sur le pâturage et à un voyage en Nouvelle-Zélande, j’ai optimisé le pâturage sur la ferme », plante Matthieu Caugant, associé du Gaec Roz Avel, à Dinéault, dans le Finistère, avec son père.
La surface accessible aux vaches traites a été augmentée et le réseau d’eau a été refait en même temps que le réaménagement du parcellaire et de nouveaux chemins.
Assurer le débit avec des tuyaux de 40 mm de diamètre
Avant l’installation de Matthieu Caugant en 2018, le parcellaire comptait 50 hectares de prairies accessibles pour 100 vaches traites. Le diamètre des tuyaux, de 25 mm et 20 mm en fin de réseau, était trop juste. En bout de réseau, il n’y avait plus assez de débit. « Les bacs étaient souvent vides, les vaches les bousculaient et mettaient en vrac les flotteurs – qui étaient fixés en haut des bacs. Il y avait beaucoup de compétition entre les vaches pour aller boire », se souvient l’éleveur. En outre, « les tuyaux n’étaient pas enterrés et du coup il y avait plus de risque qu’ils soient abîmés par l’épareuse ; nous avons eu des fuites ».
Aujourd’hui, le Gaec compte plus de 80 hectares de pâtures accessibles aux 140 vaches traites, grâce au boviduc, à une reprise de terre en location, au réarrangement du parcellaire et à de nouveaux chemins.
Des tuyaux enterrés lors de la confection des chemins
Le réseau de distribution de l’eau part du bâtiment et utilise l’eau du réseau collectif. Il y a un réseau pour les parcelles en haut de la ferme avec peu de pente à monter : 20 mètres de dénivelé positif. « Comme nous avons pris des tuyaux de gros diamètre (40 mm), le débit est bon et il n’y a pas besoin de surpresseur. »
Il y a aussi un réseau pour le bas de la ferme. Une vanne pour chaque réseau permet de les couper indépendamment. Les tuyaux au départ de la ferme font 40 mm de diamètre et passent sous les chemins. « Beaucoup de tuyaux ont été enterrés par le terrassier, sous le bord des chemins essentiellement, à 45 cm de profondeur, ce qui est suffisant dans notre région où il gèle très peu. » Pour desservir les paddocks, ce sont des tuyaux de 25 cm de diamètre, avec une vanne au niveau du raccord, à la bordure du chemin.
Des bacs à 40 mètres de l’entrée des paddocks
Les bacs en plastique ont été remplacés par 40 bacs en béton, pour que les vaches ne les bougent pas, avec le flotteur fixé par en bas. Pour abreuver 30 vaches de plus, la capacité des bacs est passée de 1 000 à 1 300 litres et « nous avons pris des flotteurs haut débit (175 l/min) ». Il y a un abreuvoir pour deux paddocks, placé sous le fil qui sépare deux paddocks, pour économiser des bacs.
Matthieu Caugant a positionné les abreuvoirs à 40-50 mètres de l’entrée ou de la sortie des paddocks (les deux sont distinctes au Gaec) pour éviter le piétinement et pour pouvoir avoir un bac accessible même quand le paddock est coupé en deux pour gérer le pâturage en début et en fin de saison, ou pour faire du pâturage de jour et de nuit en été. « Une fois que les vaches ont pâturé la première partie du paddock où se trouve le bac, j’avance le fil avant, et je ne mets pas de fil arrière pour que les vaches puissent aller boire. »
Les éleveurs vérifient la propreté des bacs, les vident et les nettoient au moins deux fois par an. « Il faudrait le faire plus fréquemment dans l’idéal, pour éviter le verdissement », conviennent-ils.
Se servir à la source pour réduire la facture
Aujourd’hui, il reste en projet de se servir de l’eau d’une source pour alimenter en partie le réseau de distribution. « La source est captée. Il ne reste plus qu’à faire le branchement, installer une pompe pour monter l’eau de la source jusqu’au bâtiment, où sera posée une cuve de récupération de l’eau. Il faudra vérifier la qualité de l’eau pour éventuellement effectuer un traitement. »
Fiche élevage
• 140 vaches traites à 6 000 l par vache et par an
• 80 ha de pâturage pour les vaches traites
• 4 km de tuyaux, 40 bacs en béton et 40 vannes, pour le réseau d’eau
Un coût d’investissement à relativiser
L’investissement s’est élevé à 30 200 € TTC :
• 16 500 € pour 40 bacs en béton de 1 300 l avec flotteur ;
• 13 700 € de réseau d’eau (tuyaux, raccords et vannes).
Les éleveurs n’ont pas eu d’aide pour le réseau d’eau.
« C’est un investissement, mais qui permet de réduire les coûts de production avec un maximum de pâturage toute l’année, pour un temps de travail réduit : je prépare le paddock suivant après avoir ouvert leur parcelle aux vaches. J’ai juste une poignée et une vanne à ouvrir », résume Matthieu Caugant.