Êtes-vous favorable à un ISU plus laitier en Prim’Holstein ?
Le poids de la production dans l’ISU a baissé de 65 % à 50 % en 2001 puis 35 % en 2012 au profit des fonctionnels. Faut-il inverser la vapeur ?
Le poids de la production dans l’ISU a baissé de 65 % à 50 % en 2001 puis 35 % en 2012 au profit des fonctionnels. Faut-il inverser la vapeur ?
OUI J’y suis plutôt favorable parce que l’on sent bien que les démarrages en lactation s’essoufflent un peu dans notre troupeau (110 Prim’Holstein à 9 000 kg). D’ailleurs, je n’utilise désormais que des taureaux indexés à au moins 800 kg voire 1 000 kg de lait, alors qu’auparavant j’utilisais parfois des taureaux indexés à 300 ou 500 kg de lait. En revanche, je suis contre la solution qui consisterait à publier deux ISU pour un même taureau, avec l’un qui serait proche de l’actuel et l’autre plus laitier parce que l’on risque de semer le doute dans les esprits des éleveurs. J’imagine mal un taureau avec un ISU dédié aux systèmes plutôt extensifs et un second pour les systèmes plus intensifs. Surtout si les deux ISU ont des valeurs très différentes. La segmentation de l’offre entre taureaux plutôt à production ou à fonctionnels existe déjà et l’éleveur reste maître de ses choix même s’il n’y a qu’un seul ISU.
NON. Il y a 18 mois, j’aurais certainement répondu oui, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui parce que l’offre de taureaux a évolué grâce à la sélection génomique. En quatre ans, j’ai certes perdu 100 kg en index lait au niveau de mon troupeau (70 Prim’Holstein à 11 300 kg, index lait de 313 kg) en mettant plus de pression sur les fonctionnels. Mais en travaillant les fonctionnels, j’ai augmenté l’index santé de la mamelle de + 0,05 à + 0,57 et Repro de - 0,3 à + 0,5. Le tout en gardant une pression sur la morphologie car sur la même période nous sommes passés de + 0,40 à + 1,17 en morphologie. Augmenter le poids du lait dans l’ISU n’est plus d’actualité parce que la pression de sélection est telle que l’on peut trouver des taureaux à + 1 000 kg en lait avec des taux et des index fonctionnels positifs. Les éleveurs qui veulent vraiment accentuer le progrès génétique en production peuvent par exemple choisir des taureaux proposés dans le pack « Lait + » par Gènes Diffusion. L’ISU actuel me convient donc bien. Et rien n’empêche les entreprises de sélection de créer un index de synthèse privé comme le GD Merit à Gènes Diffusion.
OUI, mais sous certaines conditions. Il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la carrière des vaches. L’index lait ne doit pas rimer avec trop de précocité au niveau de la production parce que les vaches qui démarrent très haut en première lactation ont souvent du mal à faire une longue carrière. C’était notamment le cas des filles de Mascot. Pour éviter ce problème, il faudrait peut-être calculer l’index lait en tenant compte des deuxième et troisième lactations en leur attribuant des pondérations différentes. Mais au-delà de la production, nous recherchons avant tout des vaches complètes. Nous attachons beaucoup d’importance aux fonctionnels et à la morphologie. Nous sommes le troisième élevage (145 Prim’Holstein ; 1,4 million de litres de lait) au classement national en index Repro (+ 0.94). Plus que l’ISU ou le TPI… c’est le profil des taureaux et le détail de leurs index qui sont importants, parce que certains peuvent avoir un bon index de synthèse et des défauts en cellules, Repro…