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Marché avicole : production en baisse et repli des exportations en 2004

L’Itavi estime, dans ses premières prévisions, que la production française de volailles a reculé en 2004 de 335.000 t, soit une baisse de 14,5%.

SELON LES PREMIÈRES estimations de l’Itavi (Institut technique de l’aviculture et des élevages de petits animaux), la production française de volailles pour l’année 2004 se situerait en dessous du seuil des deux millions de tonnes, ce qui correspond à un recul de 335.000 t (-14,5%) par rapport au maximum de production atteint en 1998. Les abattages contrôlés de l’année 2004 s’inscrivent à nouveau en baisse de 1,4% en tonnage (-4,2% en nombre d’animaux abattus). La diminution des tonnages est cependant plus modeste que celles enregistrées en 2002 et 2003. Seuls, les abattages de poulet sont en net repli par rapport à l’an dernier. Les mises en place de volailles label diminuent de 0,7% sur l’ensemble de l’année 2004 et de 0,4% en ce qui concerne le poulet. Les labellisations sont en net recul sur les trois premiers trimestres de 3% par rapport aux mêmes trimestres de 2003.

UE à 25 : progression de 20% du potentiel de production

L’élargissement de l’Union européenne au 1er mai 2004 s’est traduit par une augmentation de la production de l’UE de 20% environ. La production de l’UE à 15 devrait s’élever à 9,1 Mt en 2004, soit une hausse de 0,7% selon la Commission européenne. La production de l’UE à 25 atteindrait presque 11 Mt, en croissance de 1% en 2004, en raison d’une croissance plus importante dans les nouveaux Etats Membres (+3,4%). Les pays affichant le plus grand dynamisme sont l’Allemagne (+4,7% en 2004) et la Pologne (+7,3%).

La production néerlandaise recouvre en 2004 une partie de son potentiel de production qui avait fortement diminué en 2003 en raison de l’épidémie d’influenza aviaire (- 24% en 2003, 12% en 2004). La production britannique serait quasiment stable en 2004 à 1,58 Mt. La production espagnole aurait fortement augmenté à partir de 2001 pour atteindre 1,35 Mt en 2004. La production italienne est plus stable sur le long terme, mais en recul en 2003 et 2004 pour atteindre 1,08 Mt. La production allemande a dépassé le million de tonnes en 2002 et atteint 1,11 Mt en 2004, en croissance de 4,7% par rapport à 2003.

Au niveau mondial, selon le Gira Meat Club, la croissance de la production mondiale de volailles (78 Mt en 2004 selon l’Ofival) a été inférieure à 2% en 2004, en relation avec l’épidémie d’influenza aviaire en Asie, épidémie qui est encore loin d’être contrôlée.

Repli des exportations françaises

Ainsi la production des principaux producteurs asiatiques est en baisse : la production chinoise (13,2 Mt en 2004) diminue pour la première fois (-3%) après de longues années de croissance et la production thaïlandaise (1 Mt) est estimée en baisse de 30% au minimum. A l’inverse, d’autres producteurs importants connaissent des développements de leur production, comme les Etats-Unis (18,2 Mt de volailles produites en 2004, +3%) ou les pays d’Amérique latine ou d’Amérique centrale (Mexique). La production brésilienne (8,6 Mt en 2004) progresserait ainsi de +9% en 2004. La production argentine serait également en croissance de +21%. La Russie (1,2 Mt en 2004) et l’Ukraine enregistrent également un fort développement de leur production avicole (soit +16% et +40%), ainsi que des Pays d’Europe centrale hors nouveaux Etats membres (Roumanie et Bulgarie).

Sur l’ensemble des onze premiers mois 2004, les exportations françaises poursuivent leur repli (-6% en volume pour l’ensemble des viandes et préparations de volailles, et -12% en valeur), alors que nos importations restent orientées à la hausse (+3% en volume et +7% en valeur). Notre excédent commercial s’inscrit donc en baisse de 22% à 555 ME sur six mois contre 708 ME l’an dernier. Nos exportations de viandes et préparations reculent de 9% en volume et de 13% en valeur à destination de l’UE à 15 (-6% et – 12% vers l’UE à 25). La chute est plus marquée sur les préparations (-37% en volume et -35% en valeur), avec notamment un recul de 70% en volume comme en valeur sur le marché allemand, sur lequel nos ventes de préparations s’étaient plutôt développées les années précédentes. Les ventes hors préparations reculent de 4% en volume et de 7% en valeur sur l’UE à 15. Les ventes à destination du Royaume-Uni sont en chute de 11% en volume, cette destination, autrefois notre principal débouché communautaire se situant maintenant en quatrième position derrière l’Allemagne, l’Espagne et la Belgique. Il demeure cependant notre second débouché en valeur.

Le recul est moins sensible sur l’Allemagne (-3% en volume, hors préparations). A l’exception d’une petite progression sur le Danemark, nos ventes régressent à destination de tous les marchés européens.

Les ventes de poulets entiers reculent de 22% en congelé et de 11% en frais. Les ventes de découpes de poulet sont globalement en recul malgré une progression des ventes de découpes fraîches et de découpes congelées désossées, du fait d’un écroulement des ventes de découpes congelées non désossées (-34%).

Concernant la dinde, les ventes de carcasses fraîches enregistrent de fortes hausses à destination des marchés allemand et italien, celles de carcasses congelées sont en légère progression notamment vers le Royaume-Uni, et malgré une baisse sensible sur l’Allemagne. Enfin, les ventes de découpe de dinde enregistrent un net recul de 16% en volume, particulièrement sensible sur les découpes désossées fraîches ou congelées. A noter un fort développement des ventes vers la Pologne (7.000 t sur onze mois 2004 contre 1.420 t sur onze mois 2003), avec notamment un fort développement des découpes de dindes. A destination des pays tiers, dans un climat commercial tendu, perturbé par la faiblesse du dollar, l’épizootie d’influenza aviaire en Asie et les quotas d’importation en Russie, nos exportations reculent de 7% en volume et de 12% en valeur. Sur le Proche et Moyen Orient, les ventes sont globalement stables en volume, grâce à la conclusion d’un contrat sur l’Iran et une progression sensible des ventes sur les Emirats Arabes Unis et le Yémen. Le chiffre d’affaires sur la zone est en recul de 13% en valeur, traduisant une forte pression sur les prix. A noter le fort recul sur le marché saoudien de 23% en volume, soit une perte de 23.000 t sur onze mois. A destination de la Russie, les volumes ont diminué de 37%, l’approvisionnement en viandes de la Russie étant modifié par l’instauration des quotas. Les exportations de poulet entier congelé chutent de 72% en volume, celles de découpe de poulet de 33% et celles de découpe de dindes de 26%.

Importations en hausse de 3%

Nos importations globales s’inscrivent en hausse de 3% en volume et de 7% en valeur.

Même si nos achats en provenance de l’Union européenne à 15 continuent de représenter près de 80% des volumes totaux importés (viandes, préparations et viandes salées), leur progression est plus modérée (+1,8%).

Nos achats de découpes de poulet représentent près de 60% des volumes importés. Ils progressent globalement de 4% en volume et de 7% en valeur, notamment en provenance des pays tiers (+36% en volume et +55% en valeur).

Nos achats de découpes de poulet brésiliennes progressent de 67% pour atteindre 6.500 t sur onze mois. Les importations de découpe de dinde progressent de 10% notamment en provenance de l’UE à 15 (Allemagne, Italie), de Hongrie, de Pologne et de Bulgarie. Par contre elles diminuent en provenance du Brésil.

Concernant les importations de préparations de volailles, on note un recul des volumes de préparations de poulet (-9%), notamment en raison d’une diminution très forte des volumes en provenance de Thaïlande, mais une progression des achats de préparations à base de dinde (+68%), avec une nette progression des volumes en provenance d’Allemagne (+46%, +1.100 t) et du Brésil (2.850 t contre 970 t sur onze mois 2003). Enfin, nos importations de viandes salées sont en net recul (-27%).

Consommation stabilisée

Selon les bilans production consommation publiés par les services statistiques du ministère de l’Agriculture, la consommation globale de volailles, en diminution sur les deux dernières années semble se stabiliser (-0,3% sur les neuf premiers mois), avec une progression en poulet (+2,5%), et une diminution pour les autres espèces. La consommation individuelle devrait donc se situer autour de 23,5 kg en 2004. En 2004, les achats de viandes de volailles (y compris élaborés) ont subi une baisse plus modérée que les années précédentes (-1,5%), dans un contexte de baisse générale des achats de viandes fraîches (-3,3%) et de fermeté des prix au détail (+6,7% sur les viandes de boucherie, +5,4% sur les viandes de volailles). Les achats de poulet sont en léger recul de 1,1%, avec une poursuite de la baisse sur les poulets entiers (-2,7% sur les poulets Pac) et une petite hausse des achats de découpe.

A noter en 2004, la bonne tenue des achats de poulet label entier qui restent stables. Les achats de dinde et de pintade demeurent nettement orientés à la baisse, alors qu’une reprise est sensible en canard.

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