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Industries agroalimentaires
Malgré la crise économique, l’année 2011 enregistre des résultats positifs

La persistance de la morosité commerciale fait craindre un ralentissement de la croissance des entreprises de transformation en 2012.

« en 2010, les entreprises agroalimentaires françaises ont réussi à garder le cap dans la tempête, mais les vents contraires se renforcent », a indiqué en préambule Jean-René Buisson, le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), lors d’une conférence sur le bilan 2011 et les perspectives du secteur, le 22 mai à Paris. Avec un chiffre d’affaires de 157,2 Md€ en 2011 (+6,8 % par rapport à l’exercice précédent), et une croissance annuelle de seulement 1,5 % en volume, les entreprises de la transformation alimentaire confortent leur rang de première industrie française, en terme de production en valeur et d’emploi. Néanmoins, les turbulences sectorielles et conjoncturelles, auxquelles les 10.500 usines du secteur doivent faire face, menacent de se poursuivre et d’impacter les résultats de l’année en cours.

La crise de l’œuf fait de la casse en BVP
« L’agroalimentaire en 2011 reste un secteur qui s’en sort pas mal : il demeure positif en volume et représente un employeur significatif », insiste le président de l’Ania. Cependant, la crise économique se poursuit, avec « l’assèchement des crédits et des trésoreries des PME ». Dans ce contexte, d’importants problèmes commencent à apparaître chez les industriels fragilisés. À l’exemple « des dépôts de bilan, qui secouent certaines entreprises travaillant avec les œufs ». La pénurie et la flambée de leurs cours, induites par des mises aux normes tardives des élevages avicoles, a entre autres conduit au récent redressement judiciaire de Délices du Palais, spécialisé dans la pâtisserie industrielle. Un secteur déjà durement touché en 2011 par les défaillances d’entreprises : la BVP totalise à elle-seule 55 cas sur un total de 165, selon la Coface.

La baisse du pouvoir d’achat par ménage impacte préférentiellement l’alimentaire
En 2012, la hausse modérée des prix à la production et la relative stabilité des tonnages fabriqués sur l’année devraient aboutir à « une croissance limitée », affirme Alexander Law, le nouveau directeur Économie et Innovation de l’Ania. Il estime à seulement « 1,5 % » l’évolution en valeur du chiffre d’affaires du secteur agroalimentaire pour 2012. « C’est plus une prédiction ou une espérance qu’une véritable prévision, avoue le spécialiste. Nous nous en satisferions, vu l’environnement économique actuel. »
En effet, la consommation, dont dépendent les volumes de production, est « en recul tendanciel du fait de la baisse du pouvoir d’achat par ménage et d’un taux d’épargne à son maximum », explique Alexander Law. De plus, la part du budget des foyers consacré à l’alimentaire ne cesse de diminuer, au profit des équipements personnels et de logement. Selon l’Insee, ce taux est passé de 17 % en 1970 à près de 10 % aujourd’hui.

Le renchérissement des matières premières rogne les marges des IAA
L’année 2011 a vu la poursuite de la flambée des matières premières agricoles. « Ne parvenant pas à répercuter l’intégralité de ces hausses (auprès de la GMS, NDLR), les marges des entreprises agroalimentaires sont fragilisées », indique l’Ania. Leur taux de marge brute suit une tendance baissière sur la décennie, « ce qui réduit d’autant leur capacité à investir ». Selon l’Insee, les industriels tablent sur un taux d’investissements en valeur de +6 % pour 2012, contre +7 % en 2011 et -2 % en 2010. Cependant, Alexander Law pense ce chiffre surestimé, au vu « de gros points d’inquiétude sur les 2e et 3e trimestres ». Et ce, malgré le retour de l’intérêt des fonds d’investissement pour les IAA, qui permettent « des profits plus faibles mais plus stables à terme » que d’autres activités à risque.
Sur l’année 2012, Alexander Law plaiderait pour « une légère baisse des prix des matières premières agricoles », en ne prenant en compte que le « simple phénomène physique de l’offre et de la demande ». Cependant, « nous ne maîtrisons ni le climat ni les places boursières ». Et cette volatilité des cours induite conduit les industriels « à naviguer à vue, dans un environnement anxiogène », s’inquiète-t-il.

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