Municipales 2026 : « La seule campagne qui compte, c’est celle qui nous nourrit », lance Terre de Liens aux candidats
Les 15 et 22 mars 2026 auront lieu les élections municipales. A cette occasion, Terre de Liens dévoile une cartographie inédite et propose cinq mesures phares aux candidats et élus afin de préserver l’agriculture et pour faire des territoires des lieux nourriciers et résilients.
Les 15 et 22 mars 2026 auront lieu les élections municipales. A cette occasion, Terre de Liens dévoile une cartographie inédite et propose cinq mesures phares aux candidats et élus afin de préserver l’agriculture et pour faire des territoires des lieux nourriciers et résilients.
« La seule campagne qui compte, c’est celle qui nous nourrit », c’est avec ce slogan que Terre de Liens a décidé d’interpeler les candidats aux municipales qui se tiendront les 15 et 22 mars 2026 afin de faire de l’agriculture une priorité. Et de rappeler que d’ici 2030, un quart des agriculteurs et agricultrices partiront à la retraite et que deux tiers des terres libérées à la suite de ces départs serviront à l’agrandissement d’exploitations déjà existantes et toujours plus grandes. « En quatre ans, la France a perdu 40 000 fermes à taille humaine et autant d’opportunités de relocaliser son alimentation » affirme Terre de Liens.
« Depuis 1988, plus de 60 % des fermes ont disparu en France »
« Chaque ferme disparue, chaque hectare agricole bétonné, chaque litre d’eau contaminé réduit la capacité des communes à nourrir localement leur population. Depuis 1988, plus de 60 % des fermes ont disparu en France » martèle Terre de Liens. Le mouvement citoyen estime que les communes ont le pouvoir de protéger les terres agricoles, soutenir l’installation de nouvelles générations d’agriculteurs, favoriser l’agriculture biologique, développer les circuits courts et lutter contre la précarité alimentaire.
Relire : 100 000 exploitations agricoles ont disparu en dix ans : portrait de l’agriculture française en 2020
Des cartographies inédites réalisées avec Territoires Fertiles
Afin que les futurs élus puissent mettre en place des actions concrètes et efficaces pour « faire de leurs territoires des lieux nourriciers et résilients », Terre de Liens a réalisé en partenariat avec Territoires Fertiles une série de cartographies inédites.
Voir aussi : Artificialisation des terres agricoles : à quoi ressemblait votre commune en 1950
De manière interactive, elles mettent en lumière la disparition des fermes des territoires, le remplacement des espaces naturels ou agricoles en espaces urbanisés, la dépendance aux exportations, l'intensité d'usage des pesticides (indicateur Nodu 2020-2022, le déficit en alimentation locale, le risque de précarité alimentaire des habitants des communes.
A relire : Le portage foncier : la solution pour accéder aux terres agricoles selon Terre de Liens
Cinq mesures à mettre en place dans les territoires
A travers ces cartographies, Terre de Liens et Territoires Fertiles mettent en avant les leviers d’actions à mettre, selon elles, en place dans les territoires. Le mouvement citoyen avance cinq mesures avec des exemples concrets qu'il mettra en avant à l'occasion du salon des Maires :
- Rendre les terrains agricoles accessibles (mise à disposition, mise en relation avec les propriétaires, expérimentations) pour faciliter l’installation de paysans et paysannes. "Le parc naturel régional du Haut-Languedoc (Hérault, Tarn) a mis en place le dispositif Élus Sentinelles. Ce réseau d’élus référents permet de sauvegarder l’activité et de résister à l’abandon des terres agricoles du parc" pointe Terre de Liens ;
- Recenser et valoriser les terres agricoles pour mieux les préserver. Près de Bordeaux, dans la vallée des Jalles (Gironde), six communes se mobilisent pour résister à la spéculation foncière en créant un périmètre de protection et de valorisation des espaces agricoles et naturels périurbains ;
- Créer des conditions d’exploitation protégeant la ressource en eau (priorité au bio, zones humides, pâturages). À Wingles (Pas-de-Calais), la collectivité acquiert les terres pour les mettre à disposition d’agriculteurs en bio et préserver la ressource en eau de l’agglomération de Lens-Liévin. ;
- Encourager la distribution de produits bio et locaux (approvisionnement des cantines, soutien à la création de magasins de producteurs, etc.). À Chambray-Lès-Tours (Indre-et-Loire), la ferme bio municipale fournit la cuisine centrale qui prépare 1000 repas par jour ;
- Rendre accessible à toutes et tous une alimentation locale et de qualité (prix adaptés, sécurité sociale de l’alimentation) pour garantir l’accès à une alimentation saine, durable et au juste prix. La communauté de communes d’Audruicq (Pas-de-Calais) crée en 2010 l’Écopôle alimentaire. L’association distribue aujourd’hui 500 paniers par semaine avec des prix différenciés pour faciliter l’accès à des produits bio et de qualité pour toutes et tous.
« Dans les quelque 35 0000 communes françaises, près d’un habitant sur sept déclare ne pas manger à sa faim »
Dans son rapport sur l’état des terres agricoles en 2024 « Souveraineté alimentaire : un scandale made in France », Terre de Liens affirmait que près de la moitié des productions agricoles françaises partaient à l’exportation et que pourtant, dans les quelque 35 0000 communes françaises, près d’un habitant sur sept déclare ne pas manger à sa faim. Le mouvement citoyen appelle donc à « faire élire des listes dans nos mairies qui remettront la terre, les paysans et l’alimentation au cœur de la vie locale ».
A relire : Souveraineté alimentaire : Terre de Liens dénonce « un scandale made in France »