Aller au contenu principal

La France perd sa seule usine de transformation des artichauts

La seule usine française (installée en Bretagne) assurant la transformation des artichauts a fermé ses portes. Un manque à gagner pour la filière bretonne déjà confrontée à la baisse des surfaces cultivées pour ce légume.

Depuis 2010, les surfaces bretonnes d’artichauts ont diminué de plus de 50 %, notamment pour des raisons de manque de main-d’œuvre et de pénibilité du travail.
© Véronique Bargain - FLD

En mars 2022, l'usine bretonne transformant des artichauts en fonds et cœurs pour la conserve et le surgelé a fermé ses portes. Elle appartenait au groupe coopératif Eureden et était basée à Saint-Martin-des-Champs, dans le Finistère. Les motifs de la fermeture : manque de compétitivité et de « problèmes récurrents d’approvisionnement en artichauts ».

Un coup dur pour les producteurs

Cette fermeture vient renforcer l’inquiétude des producteurs bretons qui commercialisent en moyenne 26 000 t d’artichauts par an sous la marque Prince de Bretagne et sont déjà confrontés à une baisse des surfaces de plus de 50 % depuis 2010, du fait notamment de problématiques de main-d’œuvre. « Le débouché principal des artichauts bretons est le marché du frais, explique Maïwenn Bullier, directrice du Cerafel. La production, soumise aux aléas climatiques, est très variable d’une année à l’autre. Depuis de nombreuses années, nous avons développé des débouchés en transformation, principalement pour pouvoir faire de la gestion de marché du frais. En moyenne, une tête d'artichaut charnu sur quatre était orientée vers la transformation ».

Le manque d'eau aussi responsable

Pour les producteurs, la fermeture de l’usine Eureden est donc un coup dur. « Les conséquences dépendront de la réalité des saisons à venir. Selon les conditions climatiques, les artichauts sont plus ou moins orientés en transformation pour réguler les volumes mis sur le marché du frais. Quand les conditions ne sont pas poussantes, ce qui est le cas actuellement avec le manque d'eau, la transformation permet surtout de valoriser les petits calibres, les artichauts se développant moins du fait du manque d'eau. L’absence de ce débouché cette année ne permet donc pas de valoriser les petits calibres et réduit la rémunération globale des producteurs », explique Maïwenn Bullier.

Pour l’instant, les solutions de remplacement sont très limitées. « A date, la demande vient surtout d’usines à l’étranger. Mais leurs besoins sont spécifiques et difficiles à respecter actuellement en termes de calibres et avec des conditions de rémunération qui ne satisfont pas les producteurs ».

Les petits violets, transformés en cœurs, sont un peu moins impactés car les perspectives de nouveaux débouchés sont plus importantes que pour les artichauts charnus. « La situation est donc compliquée cette saison, même si nous espérons avancer dans cette direction fin août », indique Maïwenn Bullier.

Communiquer envers la distribution et le consommateur

300 producteurs cultivent 3 400 ha d’artichauts en Bretagne, dont 10 % en bio, avec plusieurs variétés (Camus, Castel, Cardinal, Petit Violet…). Des évolutions ont été apportées sur les modes de commercialisation (contrats, engagements à court, moyen ou long terme…).

Prince de Bretagne communique aussi auprès des distributeurs et consommateurs, notamment sur des modes de cuisson rapide (plancha, micro-ondes, Articook). En 2022, plus de 60 millions de contacts consommateurs sont prévus dans le cadre d’une campagne dans la presse grand public culinaire et de campagnes d’affichages en Bretagne et dans le métro parisien.

Un travail a aussi été engagé avec l’INAO pour la mise en place d’une IGP Artichauts de Bretagne.

 

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept principales mesures
Portail Reussir

Issue des mouvements de contestation agricole, la contestée proposition de loi du sénateur Duplomb a été adoptée cette semaine…

Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?
Portail Reussir

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 18 juillet 2025 sur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes