La coopérative Océalia lance une filière de cacahuètes françaises en Nouvelle-Aquitaine
Océalia et sa filiale Menguy’s ont annoncé le lancement d’une filière française de cacahuètes. La première récolte a lieu en ce mois d’octobre en Poitou-Charentes sur les exploitations de cinq agriculteurs. D’ici 2030, la coopérative espère atteindre les 2 000 tonnes de cacahuètes produites par une centaine d’agriculteurs partenaires.
Océalia et sa filiale Menguy’s ont annoncé le lancement d’une filière française de cacahuètes. La première récolte a lieu en ce mois d’octobre en Poitou-Charentes sur les exploitations de cinq agriculteurs. D’ici 2030, la coopérative espère atteindre les 2 000 tonnes de cacahuètes produites par une centaine d’agriculteurs partenaires.

Dix hectares de cacahuètes récoltées cette année en Poitou-Charentes
« Nous écrivons aujourd’hui un nouveau chapitre de notre histoire pour soutenir la souveraineté alimentaire et proposer une offre locale ». C’est ce qu’avance le directeur général de Menguy’s Guillaume Lamy dans un communiqué en annonçant le lancement d’une filière de cacahuètes françaises le 7 octobre 2025.
La première récolte a lieu en ce mois d’octobre après un semis en mai en Poitou-Charentes, sur les exploitations de cinq agriculteurs adhérents de la coopérative Océalia. Coopérative qui avait pris une part majoritaire de capital de Menguy’s en 2019. La dizaine d’hectares récoltés sera ensuite transformée dans une usine de l’entreprise de produits apéritifs à Mazamet dans le Tarn.
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315 000 tonnes de cacahuètes importées en France en 2022
La filière de cacahuètes françaises développée par Océalia et Menguy’s s’ancre dans un contexte d’augmentation de la consommation de cacahuètes en France, que ce soit sous leur forme entière ou de beurre de cacahuètes. Les quantités importées destinées à l’alimentation par la France entre 2010 et 2022 sont d’ailleurs passées de 198 000 t à 315 000 t soit une augmentation de 59 % en douze ans d’après les données de la FAO.
Dans son communiqué, Menguy’s admet qu’elle ne rivalisera pas avec les multinationales du secteur, mais « affirme son engagement en lançant une filière intégrée ». À titre indicatif, en 2024, le marché était dominé par la Chine avec 19 Mt de cacahuètes produites, suivie par l’Inde (10, 2 Mt), du Nigeria (4,3 Mt) et des Etats-Unis (2,7 Mt), d’après les bilans de la FAO. L’entreprise espère avec sa filière atteindre d’ici 2030 les 2 000 tonnes de cacahuètes produites avec une centaine d’agriculteurs. « Un défi agronomique et économique de taille », peut-on toutefois lire dans le communiqué.
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Une variété adaptée aux terres landaises depuis plus de 25 ans
Pour lancer sa production de cacahuètes, la coopérative Océalia s’est appuyée sur le modèle de la Ferme de Darrigade : précurseur de la culture de cacahuètes en France. Depuis plus de 25 ans, cette exploitation, située à Soustons dans les Landes, cultive la cacahuète de variété précoce Valencia et la commercialise localement sous différentes formes.
La légumineuse serait adaptée aux sols landais sableux qui lui permettent le développement des graines dans la terre. C’est une spécificité de l’arachide : après autofécondation de ses fleurs, le gynophore, tige à la base des fleurs, s’étend pour enterrer l’ovaire. C’est sous terre que la gousse se développe avec son péricarpe appelé coque.
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Des aspects techniques de la conduite étudiés par Océalia
D’autres aspects ont été étudiés depuis cinq ans par la coopérative, pour valider la conduite et la faisabilité technico-économique, d’après nos confrères d’Agra Presse. En termes de matériel, notamment, si le semis peut être réalisé avec un semoir à maïs, la récolte demande plusieurs équipements spécifiques. D’abord, un premier passage est réalisé pour arracher et mettre en andin les plants, coques vers le haut pour favoriser le séchage. Quelques jours plus tard, les plants sont récupérés. Les coques sont séparées des fanes par un système de vibration. Enfin, une dernière étape de séchage doit être réalisée avant de pouvoir utiliser les cacahuètes.
Il s’agit d’une culture de choix pour la rotation culturale
Malgré ces contraintes techniques, selon Océalia interrogée par Agra Presse, « c’est une légumineuse n’ayant pas besoin d’engrais azoté pour se développer, adaptée au désherbage mécanique et peu sensible au risque sanitaire, ce qui en fait une culture de choix pour la rotation culturale. » Et Menguy’s de conclure dans son communiqué qu’il s’agit « d’une production très peu présente en France et qui cumule pourtant les atouts pour les agriculteurs ».