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La Belle Terre, une filière blé sans pesticides de synthèse en végétation

Une filière de blé sans traitement chimique de la levée à la moisson : ce compromis entre bio et conventionnel se traduit pour les producteurs par une valorisation supérieure de 40 % au conventionnel.

Gilles Monaury (à droite), directeur du négoce Vendée Sèvres Négoce, et l'agriculteur Mickaël Proust l'assurent : « entre le bio et le conventionnel, il y a de la place pour d’autres modes de production. » © V. Bargain
Gilles Monaury (à droite), directeur du négoce Vendée Sèvres Négoce, et l'agriculteur Mickaël Proust l'assurent : « entre le bio et le conventionnel, il y a de la place pour d’autres modes de production. »
© V. Bargain

« La filière La Belle Terre est née de la demande d’un industriel boulanger qui souhaite répondre aux attentes des consommateurs pour des produits aux garanties environnementales et sanitaires fortes, explique Gilles Monaury, directeur de VSN (Vendée Sèvres Négoce). L’idée est de produire du blé sans traitement chimique en végétation, donc sans résidu dans la farine. On garde aussi la possibilité de désherber avant la levée et d’apporter de l’azote minéral, ce qui permet de préserver un rendement correct. » Les produits homologués en bio (soufre, biocontrôle…) sont également autorisés, tout comme le désherbage mécanique.

Basé près de Niort (79), VSN collecte chaque année 160 000 tonnes de céréales dans les Deux-Sèvres et dans le nord de la Charente-Maritime. Les volumes comprennent 50 % de blé, 15 % de maïs, 10 % d’orge et 8 % d’oléagineux. La collecte en bio représente 8 %, avec des volumes en nette progression. « Depuis trois ans, les surfaces font plus que doubler chaque année, précise Gilles Monaury, même si, aujourd’hui, la croissance est un peu moins forte. Nous valorisons aussi les techniques développées en bio sur les autres segments. Mais entre le bio et le conventionnel, il y a de la place pour d’autres modes de production. »

Bien choisir les parcelles pour gérer les adventices

Le cahier des charges a été défini entre l’industriel et VSN. Il se rapproche de celui de l’agriculture biologique, avec la possibilité toutefois d’un désherbage chimique de post-semis prélevée et d’une fertilisation minérale, ou encore de celui du blé tendre CRC, mais sans aucun traitement chimique en végétation. Le choix minutieux de la parcelle est un point essentiel. Il est basé sur des analyses de terre, et la recherche de parcelles propres et saines afin de pouvoir intervenir en désherbage mécanique à tout moment. Les cultures précédentes doivent également être compatibles (pas de glyphosate avant le blé, pas de blé sur blé…).

 
La fertilisation des blés la Belle Terre est pilotée avec l’OAD Cérélia. © Cérélia
La fertilisation des blés la Belle Terre est pilotée avec l’OAD Cérélia. © Cérélia

 

Chaque agriculteur doit cultiver 70 % de variétés panifiables parmi quatre proposées par VSN, et 30 % de la variété améliorante Izalco, à 14 % de protéines. Les semences sont nécessairement certifiées et enrobées de substances naturelles (vinaigre et autres substances utilisables en bio). La fertilisation est pilotée avec l’OAD Cérélia, basé sur des images satellites. Autre obligation : implanter un couvert mellifère sur au moins 30 % de la surface en blé La Belle Terre, maintenu au moins jusqu’au 15 octobre.

Contrat triannuel avec prix fixe

En contrepartie du respect du cahier des charges, les agriculteurs bénéficient d’un contrat sur trois ans avec un prix fixe supérieur de 40-50 % au prix du blé conventionnel. « En blé, la vente en circuit court est très limitée et il y a besoin de filières spécifiques pour augmenter la valorisation », estime Mickaël Proust, un des agriculteurs engagés. La filière La Belle Terre entend combler ce manque.

CHIFFRES CLÉS

Filière blé la Belle Terre chez VSN

2019 année de lancement

450 ha en 2021

Une 30e de producteurs

2 000 t de collecte prévues en 2021

40 à 50 % de valorisation supplémentaire par rapport au conventionnel

Rédaction Réussir

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