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« J’enrubanne le maïs plante entière pour faciliter sa distribution »

Chez Pierre-Antoine Bélard, éleveur d’aubracs en Aveyron, pas de silo couloir ni de silo boudin. Les cinq hectares de maïs plante entière sont enrubannés. Si le chantier de récolte est onéreux, la gestion des stocks et la distribution du fourrage aux différents lots d’animaux sont optimisées.

Sur le plateau du Carladez à 1 000 m d’altitude, Pierre-Antoine Belard détient un troupeau de 55 mères aubracs dédié à la production de broutards, et l’éleveur de préciser « le cheptel est en diminution car je lève le pied en prévision de mon départ à la retraite ».

L’exploitation compte 90 ha de SAU dont 5 ha de céréales (blé et triticale) et 5 ha de maïs fourrage. Le maïs fourrage est présent dans l’assolement depuis six ans seulement. « La mise en place de cette culture fourragère résulte d’une réflexion par rapport à la sécurisation de mon système fourrager », note l’éleveur. Outre les épisodes de sécheresse en période estivale, les éleveurs du Massif central sont confrontés à la problématique des rats taupiers qui engendre des pertes fourragères considérables. Pour sécuriser ses stocks fourragers, Pierre-Antoine Belard a fait le choix de cultiver du maïs fourrage et argumente : « même en étant à 1 000 m d’altitude, avec le progrès génétique, les variétés de maïs ont gagné en précocité et en rusticité. Avec un rendement de 10 à 12 tonnes de MS/ha. » A cette altitude, une récolte en maïs épi n'est pas permise par défaut de maturité. Ce fourrage complète le foin et l’enrubannage.

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Le maïs ensilage enrubanné entre dans la ration de toutes les catégories d'animaux.

Un coût de récolte de 22 euros par balle

Pour la conservation du maïs fourrage plusieurs solutions s’offraient à l’éleveur. Il a opté pour le maïs ensilage enrubanné et s’en explique : « l’option silo couloir et désileuse nécessite des investissements conséquents et l’utilisation d’une désileuse n’est pas compatible avec mon mode de fonctionnement pour l’alimentation des animaux. L’option silo boudin, c’est celle que mon frère a choisie… mais désiler le maïs ensilage à la ‘‘Peugeot’’, non merci ! ». Les balles de maïs ensilage permettent une gestion aisée du stock et une distribution simple et efficace. La balle est prise avec la pince du chargeur télescopique, le film plastique d’enrubannage est découpé et Pierre-Antoine Belard dépose des petits tas de maïs dans le couloir d’alimentation devant les cases où sont logés les animaux.

Avec 5 ha de maïs, l’éleveur réalise en moyenne 200 balles. Cela fait 4 400 € par an à régler à l’ETA qui réalise le chantier d’enrubannage. Pour Pierre-Antoine Belard, l’opération reste rentable : « L’enrubannage coûte deux fois plus cher que la confection d’un silo boudin mais si on raisonne récolte + distribution, je suis compétitif. Aucun frais de distribution et une qualité de fourrage au top avec zéro perte, contrairement au silo où il y a souvent du déchet quand le front d’attaque n’avance pas assez vite. »

Distribution facile et zéro perte

Le maïs plante entière enrubanné se conserve très bien et selon l’éleveur, il se bonifie même en vieillissant car la digestibilité s’accroît avec le temps de conservation. Il n'a pas fait faire d'analyse pour connaitre la valeur alimentaire. 

Initialement le maïs était destiné à la repousse des broutards et à l’engraissement des vaches de réforme. Très rapidement, le maïs ensilage a été introduit dans la ration de toutes les catégories d’animaux présents sur l’exploitation. « Ce fourrage riche en énergie est une sécurité pour la croissance de mes génisses, la lactation de mes vaches allaitantes et évidemment le GMQ de mes animaux en engraissement » conclut Pierre-Antoine Belard.

Fiche Élevage

90 ha de SAU : 5 ha blé et triticale, 5 ha de maïs fourrage, 8 ha de RG et trèfle violet, 72 ha de prairies permanentes

55 vaches aubrac

1 unité de main-d’œuvre

Le maïs plante entière enrubanné : un fourrage multi-usage

Les génisses consomment 10 kg brut de maïs enrubanné en plus du foin pour gagner en état corporel avant la montée en estive. « Si les animaux arrivent à l’estive dans un état moyen et que l’herbe se fait rare durant l’été, à leur retour en stabulation c’est la catastrophe assurée ».

Un mois après le vêlage et jusqu’à la mise à l’herbe, les vaches reçoivent 15 kg brut de maïs enrubanné en complément du foin et de l’enrubannage de prairies pour soutenir la lactation et faciliter la reprise d’état. « Je ne donne pas de maïs aux vaches tant que les veaux n’ont pas atteint l’âge d’un mois pour éviter les problèmes de diarrhées. »

Pour les broutards repoussés et les vaches de réforme engraissées, le maïs est distribué quasiment à volonté. Les animaux consomment également du foin, du tourteau de soja non OGM (1 à 2 kg/j) et de la céréale aplatie produite sur l’exploitation (2 à 5 kg/j).

Rédaction Réussir

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