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Lentille : « je dégage une meilleure marge à l’hectare qu’en blé »

Antoine Galland est agriculteur à Saint-Germain, dans l’Aube. Il explique l’intérêt que présente la lentille cultivée par son père Christophe sur l’exploitation familiale depuis plus de dix ans.

Antoine Galland producteur de lentille à Saint Germain dans l'Aube
Antoine Galland est producteur de grandes cultures, à Saint-Germain dans l'Aube, avec une diversification en lentille.
© A. Galland

Mon père Christophe fait de la lentille depuis 2011. C’est la coopérative Axereal qui à l’époque proposait des contrats dans la région. D’une manière générale, nous apprécions les cultures de diversification et cela nous a intéressés de pouvoir réduire nos surfaces de colza et de pois.

C’est une culture qui engage peu de charges à l’hectare et permet de dégager une meilleure marge que le blé dans notre secteur. Avec Axereal, le contrat prévoit une rémunération de 875 euros par tonne (€/t). Depuis cette année, nous travaillons avec le grossiste Parthiot qui trie à façon et commercialise les produits. Le contrat s’établit à 950 €/t en 2023. Après triage, qui est une étape cruciale en raison des problèmes de bruches, nous récupérons une petite partie de la production pour la vendre en direct. Cette année, nous avons réalisé un rendement de 24 quintaux par hectare. L’année 2021 a été catastrophique mais il faut apprécier les résultats sur une période pluriannuelle.

Être raisonnable sur les surfaces

Il faut être raisonnable sur la surface que l’on sème et avoir des contrats pour sécuriser ses débouchés, sauf dans les cas où on peut tout vendre en direct. C’est une culture intéressante qui présente du challenge. Ce n’est pas un précédent miraculeux, mais ce n’est pas pénalisant non plus, ça reste une bonne tête d’assolement avec un effet bénéfique sur les graminées adventices. En tant que producteur de grandes cultures, c’est aussi une opportunité d’être en contact avec les consommateurs pour la partie vente directe.

Des étapes agronomiques à ne pas rater

La lentille nécessite une bonne préparation du sol avant les semis afin d’avoir des champs bien d’aplomb, sans creux ni bosses, pour éviter les déconvenues au moment de la récolte. Il faut quand même éviter les champs où il y a trop de cailloux.

Parmi les éléments de réussite, la date de semis est aussi importante : il ne faut pas semer trop tard, pas au-delà du 15 mars en ce qui concerne notre secteur. C’est une culture résiliente mais qui peut souffrir des coups de sec comme ce fut le cas en 2022. Semer précocement peut permettre de limiter les dégâts de ce point de vue. C’est aussi un enjeu au niveau de l’enherbement, il faut que la plante couvre rapidement le sol pour limiter la levée des adventices. La stratégie fongicide ne doit pas non plus être négligée.

La récolte est une étape délicate qui demande de la patience. Quand il y a beaucoup de végétation au sol, on est parfois contraint, comme cette année, de ne moissonner que dans un sens, ce qui nécessite pas mal d’allers-retours ! Il faut aussi être vigilant sur les réglages de la machine pour laisser le moins possible de lentilles au champ.

Exploitation individuelle, Champagne crayeuse, 140 ha de grandes cultures (dont 10 ha de lentille, 45 ha de blé, 20 de betterave, 20 d’orge de printemps, 10 d’orge d’hiver, 10 de colza, 6 de pois de printemps, 6 de fétuque rouge porte-graine, 6 de luzerne).

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