« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »
Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en Charente et Charente Maritime. Il explique que l’assolement en commun est une façon de préserver des céréales sur des exploitations qui ont une orientation principale différente, ici la viticulture.
Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en Charente et Charente Maritime. Il explique que l’assolement en commun est une façon de préserver des céréales sur des exploitations qui ont une orientation principale différente, ici la viticulture.

« À l’origine, nous étions une dizaine d’agriculteurs en Cuma, avec tous des vignes et de petites surfaces de grandes cultures, entre 20 et 70 hectares selon les exploitations. Nous voulions les conserver malgré de faibles potentiels. Faire un assolement en commun nous a paru une solution intéressante.
Nous avons créé la SEP Alliance du Sud (société en participation) en 2008 sur 400 hectares de grandes cultures à cheval entre Charente et Charente-Maritime. Tout le matériel est en Cuma et notre chef de culture est salarié d’un groupement d’employeur. Nous participons périodiquement aux travaux quand il y a une forte charge de travail, nous décidons ensemble des assolements et nous gérons les ventes. Chacun est rémunéré au temps passé. Les charges et les produits sont répartis au prorata des hectares apportés, quelle que soit la valeur des terres. La mutualisation des achats et des ventes permet d’avoir des prix sur les volumes et à la Cuma de réduire les charges de mécanisation.
Lorsque l’on a que 20 hectares de céréales, on ne prend pas le temps de bien s’en occuper. En assolement commun, nous avons une obligation de résultat. Sans cela, nous aurions sans doute fini par les confier à une ETA ou les mettre en jachère. Aujourd’hui, la SEP ne comprend plus que 250 hectares et six exploitations : certains sont partis en retraite, d’autres sont repassés en individuel avec le retour des enfants, des parcelles ont été plantées en vignes. De mon côté, si c’était à refaire, je recommencerais sans hésiter. Mais il faut avoir envie de travailler de cette façon. »