"L’agrivoltaïsme doit apporter un service direct à l’agriculture"
La définition de l’agrivoltaïsme est désormais officialisée depuis l’adoption de la loi d’accélération des énergies renouvelables. Antoine Nogier, président de France agrivoltaïsme revient sur ce changement.
La définition de l’agrivoltaïsme est désormais officialisée depuis l’adoption de la loi d’accélération des énergies renouvelables. Antoine Nogier, président de France agrivoltaïsme revient sur ce changement.
Très attendue par la profession agricole, la définition de l'agrivoltaïsme a été instituée par l'adoption de la loi d’accélération des énergies renouvelables fin janvier. L'association France agrivoltaïsme, par la voix de son président Antoine Nogier, prône le développement de projets à taille humaine qui préservent la production agricole.
Quel changement apporte la loi d’accélération des énergies renouvelables (AER) adoptée fin janvier ?
C’est la première fois qu’on donne une définition précise de ce qu’est l’agrivoltaïsme, on en fait une filière à part entière. Cette loi est un énorme pas en avant. L’agrivoltaïque est un outil qui permet de produire de l’énergie mais il doit aussi apporter un service direct à l’agriculture. D’ailleurs, le texte clarifie ce qu’est un projet compatible avec l’activité agricole. L’enjeu était de se prémunir des conflits d’usage entre production d’énergie et protection de notre souveraineté alimentaire.
Le texte apporte-t-il des garanties pour protéger l’activité agricole ?
Pour être qualifié d’agrivoltaïque, le projet doit permettre de maintenir une production agricole significative. C’est une nouvelle forme de protection des cultures qui permet de lutter contre les effets du changement climatique, sécheresse ou stress hydrique, grâce à l’ombre que la structure photovoltaïque apporte aux cultures ou aux animaux. In fine, il s’agit d’améliorer le potentiel agronomique des cultures.
Le texte consacre aussi le fait qu’une centrale photovoltaïque au sol ne peut se faire que sur des sols qui ne sont plus agricoles. C’était important de mettre fin à un phénomène de spéculation de la part d’acteurs qui voulaient faire passer n’importe quel projet de centrale photovoltaïque au sol pour de l’agrivoltaïsme. Les agriculteurs doivent s’emparer du sujet et être acteurs des projets soit à travers la location de leurs surfaces, soit en investissant directement dans le capital des projets.
Quel est le potentiel de développement en grandes cultures ?
Les projets en la matière sont encore en phase de tests. Ce ne sera pas adapté à toutes les situations, mais cela peut être intéressant sur des cultures à haute valeur ajoutée comme la lentille ou le quinoa. On considère que les filières les plus concernées par les projets agrivoltaïques seront l’arboriculture, la vigne ou encore l’élevage. Au global, d’ici 2050, à France agrivoltaïsme, on estime le potentiel à 200 000 ha avec 20 000 à 30 000 projets. On considère qu’il vaut mieux une multitude de projets de taille moyenne plutôt que quelques gros sites de production.