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Jaunisse betterave : risque élevé d’abondance de pucerons sur les prochaines levées

L’ITB alerte sur le risque élevé de jaunisse en 2024 compte tenu des populations importantes de pucerons et de la douceur du climat. La CGB rebondit sur cette alerte pour demander au gouvernement la levée de l’interdiction d’insecticides autorisés ailleurs dans l’UE.

Les températures douces de l'automne et de l'hiver favorisent le développement des populations de pucerons Myzus persicae, vecteur de la jaunisse sur betterave.
Les températures douces de l'automne et de l'hiver favorisent le développement des populations de pucerons Myzus persicae, vecteur de la jaunisse sur betterave.
© ITB

Les semis de betteraves ont seulement démarré dans quelques régions que le puceron (Myzus percicae) vecteur de la jaunisse virale fait déjà parler de lui. « Les populations de pucerons ont été importantes au cours de l’automne 2023. Les conditions de température pendant l’hiver sont déterminantes pour renseigner sur leur capacité de survie, informe l’ITB. La date moyenne d’arrivée des pucerons au niveau national est prévue le 28 avril, soit 6 jours plus tard que 2020 (ndlr : année de forte jaunisse) et 4 jours plus tôt que 2023 (ndlr : année modérée). Le risque jaunisse est élevé en 2024. Mais l’incertitude reste forte sur cette estimation qui dépendra des températures de printemps et des vents dominants. » Si les températures douces sont favorables aux pucerons, ce n’est pas le cas des pluies abondantes actuelles qui empêchent les vols et la dispersion des pucerons.

Lire aussi | Jaunisse betterave 2023 : demander son indemnisation d’ici le 15 avril

Via un communiqué diffusé le 25 mars, la CGB rebondit sur la prédiction de l’ITB pour mettre en avant « l’autorisation par la réglementation européenne sur plusieurs molécules efficaces contre les pucerons mais qui sont interdites en France. Les betteraviers français s’insurgent contre cette distorsion de concurrence. » Le syndicat se rappelle que le Premier ministre Gabriel Attal a souligné dans son discours du 21 février dernier qu’« il faut éviter qu’un produit phytosanitaire soit interdit en France avant le reste de l’Union européenne, pour éviter les distorsions de concurrence ». Dans son communiqué, la CGB « appelle donc le Gouvernement à supprimer cette distorsion de concurrence. »

L’insecticide acétamipride fera-t-il son retour ?

L’acétamipride est souvent citée parmi les insecticides utilisés dans d’autres pays de l’UE, comme c’était le cas en Belgique en 2023 avec des conditions d’usages spécifiques. Il s’agit d’une molécule de la famille des néonicotinoïdes, remises en cause entre autres, pour leur incidence sur les insectes pollinisateurs. L’acétamipride est utilisée en application foliaire et non en traitement de semences comme c’était le cas des précédentes néonicotinoïdes utilisées en betteraves en France. Dans l’Hexagone, deux insecticides foliaires de familles chimiques différentes sont déjà autorisés et préconisés par l’ITB contre les pucerons : Teppeki et Movento (si dérogation en 2024).

Le point sur | Jaunisse de la betterave : comment la reconnaître et comment la combattre ?

Des mesures prophylactiques contre les pucerons

Mieux vaut prévenir que guérir. Pour réduire autant que possible l’arrivée des pucerons sur les levées de betteraves, l’ITB apporte des conseils sur la gestion prophylactique de la jaunisse. Toute repousse de betterave doit être détruite comme celles poussant sur les tas de terre issus des déterrages. La destruction se fera par retournement des andains ou application de glyphosate (en vérifiant les conditions d’emploi à respecter), surtout si la parcelle avait hébergé de la jaunisse. Ces repousses peuvent se retrouver également dans des cultures comme des céréales. Si elles ont survécu aux désherbages d’automne, il faudra les éliminer via l’application d’un anti-dicotylédones ce printemps. Par ailleurs, des couverts d’interculture peuvent être des hôtes à pucerons vecteurs de jaunisse. C’est le cas de la phacélie. Pour l’ITB, compte tenu du risque élevé de jaunisse en 2024, il est nécessaire de détruire rapidement les couverts de phacélie (si cela n’a déjà été fait) et d’éviter la présence de cette espèce dans les bandes fleuries et des intercultures cette année.

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