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Fin des néonicotinoïdes : la date d'arrivée des pucerons sur betterave estimée au 2 mai par l'ITB

Sans semences enrobées aux néonicotinoïdes, le risque de jaunisse occasionnée par les pucerons pourra être appréhendé de plusieurs manières par les producteurs de betteraves, en suivant les conseils de l’ITB.

Les semis de betteraves se feront cette année sans semences enrobées aux NNI.
Les semis de betteraves se feront cette année sans semences enrobées aux NNI laissant les betteraviers sans solutions pleinement satisfaisantes contre la jaunisse.
© JC. Gutner

Il y a quelques semaines les planteurs de betteraves apprenaient l’interdiction, par la Cour de Justice européenne, d’une nouvelle dérogation à l’usage des néonicotinoïdes en traitement de semences. De quoi susciter la crainte de revivre les effets dévastateurs de la jaunisse en 2020, qui avaient entraîné des pertes moyennes de rendement de l’ordre de 30 %, et jusqu’à 70 % pour les exploitations les plus impactées.

À l’aube des prochains semis, l’interprofession s’organise pour préparer au mieux la lutte contre les jaunisses virales. L’institut technique de la betterave (ITB) a mis en place une boîte à outils pour aider les producteurs.

Détruire les repousses de betteraves

L’organisme préconise la destruction des repousses de betteraves pour gérer les réservoirs viraux. « Les virus de la jaunisse y sont conservés et les pucerons s’en nourrissent avant d’aller coloniser les parcelles au printemps », précise l’ITB.

Si les résidus de racines n’ont pas été gérés à l’automne, deux possibilités peuvent être envisagées pour limiter la pression virale : retourner les andains de déterrage lorsque les conditions le permettent (gel, terre suffisamment sèche et maniable), ou appliquer du glyphosate.

Sur les parcelles ayant été concernées par la jaunisse en 2022 et non labourées avant les semis de céréales, une vigilance est à prévoir. Les éventuelles repousses pourront amener à appliquer un anti-dicotylédone fin mars/début avril.

Suivre l’arrivée des pucerons

Date d’arrivée et abondance des pucerons sont les deux indicateurs sont suivis par l’ITB. D'après les modèles utilisés par l'institut technique, la date d'arrivée moyenne des pucerons au niveau national est estimée au 2 mai. L'enjeu est d'évaluer la pertinence et les modalités de traitements en végétation, en fonction du risque.

Durant toute la saison, l’outil d’aide à la décision « Alerte pucerons », disponible en ligne sous forme de carte interactive, pourra s’avérer précieux pour informer de la présence de pucerons verts sur un territoire donné.

Dès les semis, envisager les plantes compagnes en situation de forte pression

Menées dans le cadre du Plan national de recherche et d’innovation « Vers des solutions opérationnelles contre la jaunisse de la betterave sucrière », des expérimentations sur l’implantation de plantes compagnes ont montré des résultats prometteurs.

Avoine rude ou orge de printemps permettent de réduire l’attraction des pucerons sur la betterave. Le semis s’effectue avant celui des betteraves, avec un combiné herse et semoir en ligne, voire à la volée en sols argileux. L’itinéraire technique reste à affiner pour amoindrir la concurrence avec la betterave.

La destruction des plantes compagnes avec un antigraminées devra être effective avant le stade 6 feuilles. Une protection aphicide sera néanmoins nécessaire. Les essais menés par l’ITB mettent en évidence l’efficacité de deux matières actives mélangée avec de l’huile : la flonicamide, produit homologué, et le spirotétramat, produit pour lequel l’ITB demande une dérogation d’usage pour 2023.

Des indemnisations promises par l’État en cas de pertes liées à la jaunisse

Les indemnisations en cas de jaunisse ont été réclamées par les représentants de la filière betteravière au gouvernement, après le choc occasionné par la décision abrupte d’interdire toute nouvelle dérogation pour l’enrobage des semences aux NNI.

Le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Franck Sander appel de ses vœux un « dispositif sans plafond, ni franchise ». Pour autant, si des promesses ont été faites par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, lors d’un point presse le 9 février, les conditions de mise en œuvre de ces aides restent encore à préciser. Le ministre demande notamment « l’activation d’une mesure de crise européenne ».

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