Aller au contenu principal

Emploi agricole : s’ouvrir à des profils en reconversion pour trouver des salariés

Beaucoup d’offres d’emploi de salarié agricole ne trouvent pas preneurs aujourd’hui. D’où l’intérêt d’envisager de recruter des personnes non issues du milieu agricole.

Les simulateurs de conduite de tracteur sont souvent utilisés pour communiquer sur les métiers de l'agriculture (ici au salon de l'Agriculture).
Les simulateurs de conduite de tracteur sont souvent utilisés pour communiquer sur les métiers de l'agriculture (ici au salon de l'Agriculture).
© H. Challier

À titre d’exemple, en région Pays de la Loire, 1 700 à 1 800 personnes sont formées chaque année et donc disponibles pour travailler dans le secteur agricole. Néanmoins, les besoins sont bien plus importants : de l’ordre de 2 700 à 2 800 personnes, selon les chiffres évoqués par Philippe Caillard, chef du service de formation à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. La région est donc, comme beaucoup d’autres, très confrontée aux problématiques de recrutement, avec certains départements en zone zéro chômage.

Face à cela, des actions type opérations séduction sont menées auprès des demandeurs d’emploi. Lors de Voyages en agriculture, organisés en car, des visites d’exploitations agricoles permettent une immersion pour environ 1 000 personnes chaque année. 15 à 20 % de sorties positives sont constatées, débouchant sur un emploi ou une formation. Du côté des formations, les centres n’hésitent pas à investir dans de véritables plateaux techniques, pour favoriser les exercices pratiques. En ce qui concerne l’attractivité des métiers, certains lycées agricoles installent des simulateurs de conduite de tracteur lors d’évènements dédiés à l’orientation.

Les enjeux de l’attractivité du métier de salarié

Des efforts qui doivent être maintenus car l’attrait pour le métier de salarié agricole reste minime. « Cela fait deux ans que j’essaye de recruter mais je ne trouve personne », témoigne Amandine Muret Béguin, agricultrice mais aussi engagée en faveur de la promotion des métiers au sein de l’Anefa. Selon elle, embaucher des personnes non issues du milieu agricole est donc une nécessité, même si cette démarche n’est pas toujours simple. « Il y a une certaine ambivalence parce qu’on sait qu’il est difficile de trouver des salariés, constate-t-elle. Mais embaucher quelqu’un qui n’a pas de connaissances dans le domaine agricole peut faire peur car il faut consacrer beaucoup de temps à sa formation. »

L’agricultrice des Yvelines insiste aussi sur le volet prévention : « il faut prendre en compte les risques liés à la conduite d’engins. On envoie quelqu’un sur la route, avec du matériel agricole, il faut être vigilant ». Pour autant, certains profils lui semblent correspondre aux attentes du secteur des grandes cultures : « quelqu’un qui a de l’expérience en mécanique ou en maçonnerie, je lui propose rapidement un emploi ».

De côté des syndicats de salariés, l’attractivité du métier repose, entre autres, sur de bonnes conditions de travail (mise à disposition d’équipements de protection individuelle notamment), une intégration soignée et une attention portée à l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Enfin, Benoît Delarce, secrétaire national en charge du dossier production agricole, Cuma et ETA à la CFDT Agri-Agro évoque l’importance de prendre en compte la question du sens au travail et du volet environnemental, quand il s’agit des motivations à exercer le métier de salarié agricole.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pierre Coisnon, agriculteur et président de la société Les 3 Laboureurs, devant ses panneaux photovoltaïques.</em>
Agrivoltaïsme : « Les panneaux solaires installés sur mes grandes cultures vont alimenter mon usine de conditionnement de pommes de terre dans le Loiret »

La centrale agrivoltaïque « Pépite de Beauce » a vu le jour en septembre dernier sur l’exploitation de Pierre…

<em class="placeholder">Paysage de parcelles de grandes cultures.</em>
PAC 2026 : les simplifications déjà actées et celles à valider par la France

Les assouplissements validés en 2024 et 2025 restent d’actualité pour 2026, et notamment ceux relatifs aux …

<em class="placeholder">Colza en pleine floraison. Traitement fongicide. </em>
Fongicides à floraison : de nouvelles interdictions à partir du 1er janvier 2026
La dérogation permettant l’usage des fongicides à floraison prendra fin au 1er janvier 2026. Seuls ceux disposant d’une…
<em class="placeholder">Chargement de 6000 tonnes d orge dans un bateau sur le terminal Senalia du port de Rouen, à destination de l&#039;Amérique du Sud. Transport maritime. Commerce des matières ...</em>
Prix des engrais et MACF : la Commission européenne propose des ajustements jugés insuffisants par les organisations agricoles

La Commission européenne va adopter trois règlements d’exécution pour « ajuster » le mécanisme d’…

Parcelle de fèverole en Charente.
Grandes cultures : 300 € d’aides PAC en moins par exploitation après la réforme de 2023

Les exploitations de grandes cultures font partie des perdantes de la programmation PAC 2023-2027. Elles enregistrent une…

<em class="placeholder">L’utilisation du nouveau herbicide de Bayer (Mateno Duo) visera en particulier les graminées adventices, en l’associant de préférence avec d’autres produits.</em>
Nouveautés en cultures : un herbicide de nouvelle composition et des fongicides sur céréales à paille

En attendant de nouvelles molécules, la société Bayer a annoncé l'homologation d'un herbicide pour suppléer le retrait du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures