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Désherbage tournesol : bien utiliser le binage en complément des herbicides

En tournesol, l’efficacité du binage est élevée sur des adventices peu développées et sur sol sec, y compris sur graminées. Une option pertinente face à des herbicides à la peine.

L'efficacité du binage est conditionnée à l'état du sol qui doit être sec, et à une météo clémente les 3-4 jours qui suivent l'intervention.
L'efficacité du binage est conditionnée à l'état du sol qui doit être sec, et à une météo clémente les 3-4 jours qui suivent l'intervention.
© Chambre d'agriculture du Tarn

Restrictions sur le S-métolachlore, adventices résistantes à des produits, nouveautés tardant à arriver, pression sociétale et environnementale… les herbicides n’ont pas le vent en poupe en tournesol. « Le désherbage mécanique présente une alternative ou un complément crédible sur cette culture, présente Fanny Vuillemin, Terres Inovia. La bineuse affiche de bonnes performances contre des mauvaises herbes qui atteignent jusqu’à 3-4 feuilles de développement, alors que la herse étrille et la houe rotative sont efficaces à des stades très précoces, de fil blanc à 2 feuilles. »

Malgré tout, même avec le binage, l’efficacité est d’autant plus élevée que l’intervention se fait sur des adventices jeunes. Elle est également conditionnée à l’état du sol, qui doit être sec lors du passage, et à une météo clémente les trois à quatre jours suivant l’intervention. Les adventices dépérissent alors rapidement en séchant après le passage de l’outil. La bineuse est efficace y compris sur des graminées, ce qui n’est pas le cas pour la herse étrille et la houe rotative.

Binage à éviter sur les sols en pente

« Le binage complète efficacement l’action des herbicides. Il s’avère judicieux dans des situations où les programmes herbicides sont mis en défaut ou dans la recherche d’une réduction des phytos quand la pression des adventices est faible ou moyenne, souligne Fanny Vuillemin. Il peut contribuer à une bonne destruction d’adventices difficiles tels le datura, le xanthium, le bidens, le tournesol sauvage ou le chardon. »

« Cet outil est par ailleurs intéressant pour écroûter les limons », souligne Marie-Pierre Miquel, de la chambre d’agriculture du Tarn. « Nous le déconseillons en revanche sur les terres de coteaux qui concernent les trois quarts des exploitations de notre département, ajoute Ghislain Perdrieux, du même établissement. Il est moins performant sur les zones en dévers et, dans les pentes, il favorise l’érosion du sol qui peut être importante dans notre région. » Le binage est exclu dans les terres à gros cailloux.

Sur tournesol, mieux vaut attendre le stade « 2 paires de feuilles » pour intervenir sans risquer d’endommager la culture, voire une paire de feuilles si la bineuse comporte des protège-plants. Les autres outils comme la herse étrille et la houe rotative trouveront davantage leur utilité en post-semis prélevée, où ils s’avèrent les plus efficaces. Ils peuvent être utilisés au stade plantule du tournesol à partir de l’étalement des cotylédons en prenant des précautions sur le guidage de l’équipement et le réglage des dents pour la herse. Le passage ne peut dépasser le stade 5 à 8 feuilles du tournesol.

Arylex, l’innovation herbicide qui se fait attendre

Attendu pour 2021, puis 2022 et maintenant 2023. Le produit Arylex (codé GF 3885) de Corteva Agriscience n’est toujours pas disponible. À base d’halauxifen-méthyl à 3 g/l, le produit pourra être appliqué à partir du stade 4 feuilles du tournesol. Ses points forts : son efficacité sur ambroisie, amarante, chénopode, mercuriale et abutilon.

« Le produit apporte un mode d’action complètement nouveau sur tournesol avec une molécule auxinique (hormone), très efficace sur ambroisie à feuille d’armoise, bien davantage que les solutions actuelles, souligne Franck Duroueix, Terres Inovia. Il devrait endiguer la progression sur le territoire de la résistance de l’ambroisie au tribénuron et à l’imazamox, les deux molécules composant les herbicides utilisés sur les VRTH, variétés tolérantes aux herbicides. » Des résistances sont identifiées un peu partout : Rhône-Alpes, Sud-Ouest, Poitou-Charentes et maintenant le Centre.

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