Aller au contenu principal

Désherbage mécanique : des agriculteurs financés pour le tester sur maïs en Charente et Charente-Maritime

L’action « Test ton matos en grandes cultures », menée en Nouvelle-Aquitaine, permet aux exploitants agricoles d’essayer le désherbage mécanique sur leur culture de maïs grâce à une prestation financée par la collectivité. Objectif : évaluer l’efficacité de la technique avant de décider d’investir ou non.

Gael Chevalier, agriculteur en Charente-Maritime explique ses pratiques de désherbage.
Le désherbage mécanique a permis de baisser les IFT herbicides de 50 % en moyenne sur le groupe des agriculteurs testeurs en 2023.
© MC.Bidault

Gaël Chevalier, agriculteur sur 120 ha de grandes cultures et 18 ha de vignes en Charente-Maritime, fait partie de ceux qui ont saisi l’opportunité de tester « gratuitement » le désherbage mécanique sur maïs. « Test ton matos » est une action proposée par trois partenaires, le négociant Landreau Groupe, la chambre d’agriculture 17-79 (Charente-Maritime, Deux-Sèvres) et l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Charente.

Elle s’adresse aux exploitations agricoles situées sur l’aire d’alimentation de deux captages touchés par des pollutions d’origine agricole (Charente et Charente-Maritime). « L’un de nos objectifs est d’accompagner les céréaliers dans l’arrêt de l’utilisation des molécules les plus problématiques pour la ressource en eau (glyphosate, S-métolachlore, chlortoluron…) », précise Thomas Henry, chargé de mission agro-environnement à l’EPTB. Il précise : « La prestation de désherbage mécanique, réalisée par une ETA, est prise en charge en totalité pendant deux ans, sur une parcelle de 2 ha de maïs sur chaque exploitation volontaire ».

Tester l’efficacité du désherbage mécanique avant d’investir

«​​ Je travaille déjà au maximum​​​​​ mon sol, mais je souhaite faire plus pour réduire les herbicides afin d’anticiper de probables interdictions », explique Gaël Chevalier, qui a signé en 2023 pour 2 ha de maïs, qui ont été désherbés avec deux passages de herse étrille et un binage. L’agriculteur a bénéficié d’un accompagnement technique de la chambre d’agriculture 17-79 et de son négociant, Landreau Groupe, partenaires de l’expérimentation. Malgré des conditions pluvieuses, le désherbage mécanique a permis de baisser les IFT herbicides de 50 % en moyenne sur le groupe des huit agriculteurs testeurs, certains en 100 % mécanique, d’autres en mixte, les deux options étant permises. Pour poursuivre l’acquisition de références, l’objectif de l’EPTB est de proposer cette action à d’autres structures économiques partenaires.

Gaël Chevalier est reparti pour 2 ha de test en 2024. Il réfléchit à investir dans un outil mécanique. « Je préfère la solution individuelle plutôt que la Cuma car le désherbage reste une opération délicate, qui nécessite d’intervenir sur les bons créneaux, souvent très courts, remarque-t-il. Mais tout dépendra de la trésorerie de l’exploitation, ce sera donc peut-être par le biais d’une ETA ». L’agriculteur reste toutefois prudent concernant l’efficacité de la technique : « On ne pourra pas compter sur le mécanique tous les ans, les conditions météo actuelles en sont une bonne illustration. Les herbicides resteront, je pense, indispensables dans certaines situations ». « La réduction de leur utilisation passe aussi par l’activation d’un maximum de leviers agronomiques, comme les couverts d’interculture ou l’allongement des rotations », ajoute-t-il.

Les plus lus

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures