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Blé dur : la filière veut contractualiser pour relancer les surfaces

Face à la stagnation des surfaces, l’interprofession céréalière et les industriels annoncent un nouveau plan de sauvetage du blé dur, basé sur une valorisation « premium » et la contractualisation.

Démarcation des pâtes françaises grâce à une démarche premium, contractualisation d'au moins 15 % de la production par les producteurs d'ici trois ans, redynamiser la sélection génétique... Les actions annoncées par les acteurs de la filière blé dur visent à redresser les surfaces, ce que les plans précédents ne sont pas parvenus à faire.
Démarcation des pâtes françaises grâce à une démarche premium, contractualisation d'au moins 15 % de la production par les producteurs d'ici trois ans, redynamiser la sélection génétique... Les actions annoncées par les acteurs de la filière blé dur visent à redresser les surfaces, ce que les plans précédents ne sont pas parvenus à faire.
© M. Portier

Les surfaces de blé dur devraient rester aux alentours de 290 000 hectares cette année, un niveau faible qui fragilise la filière malgré les précédents plans de relance et les bons prix constatés ces derniers mois.
Les surfaces de blé dur devraient rester aux alentours de 290 000 hectares cette année, un niveau faible qui fragilise la filière malgré les précédents plans de relance et les bons prix constatés ces derniers mois. © Agreste

Des surfaces à la peine

Après avoir dévissé sur fond d’accidents qualitatifs plusieurs années de suite, les surfaces en blé dur attendent toujours le rebond. Elles devraient atteindre environ 290 000 hectares en 2022, soit une stabilité par rapport à l’an passé malgré des prix qui ont explosé sur fond d'effondrement de la récolte canadienne. C’est mieux que l’étiage de 2020 (250 000 ha), mais loin des 400 000 ha d’il y a 10 ans. Cette faible surface fragilise fortement la filière.

Serpent de mer de la contractualisation

Le nouveau « plan stratégique » appelle à développer la contractualisation entre les agriculteurs et les collecteurs. La question de la contractualisation de l’amont de la filière est un serpent de mer. Cette fois-ci, il y a un objectif chiffré : contractualiser 15 % des volumes collectés d’ici trois ans. Une promesse notamment destinée à éviter l’intégration du blé dur dans le cadre d’Egalim 2, qui impose une part de contractualisation.

Valoriser une démarche « premium »

La moitié des pâtes consommées en France est importée. Sur ce marché très concurrentiel, les acteurs de la filière souhaitent mettre en avant les atouts environnementaux et qualitatifs de la production de blé dur tricolore via une démarche « premium », afin de se démarquer et gagner des parts de marché en volume et en valeur. Une voie explorée avec succès par Alpina Savoie.

Relancer la génétique

Redynamiser la sélection variétale en blé dur ? L’ambition n’est pas nouvelle, et était déjà au menu du précédent plan de 2015. Il ne reste désormais plus que deux programmes de sélection blé dur en France, contre quatre acteurs à l’époque. La faute à un manque de rentabilité pour les obtenteurs sur ce qui est devenu une niche, et qui pose la délicate question de la rémunération des sélectionneurs.

Des plans jusqu’ici inopérants

Ce plan n’est pas le premier annoncé pour relancer le blé dur. Le dernier date de 2015. Il ambitionnait de faire remonter la production entre 3 et 3,5 millions de tonnes et les surfaces à 600 000 hectares. On en est loin. Selon l’observatoire d’Arvalis basé sur des données Cerfrance, la marge du blé dur serait pourtant en moyenne supérieure à celle du blé tendre sur la durée, accidents compris.

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