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Betterave sucrière : rémunération en baisse dans un contexte de marché tendu sur le sucre

Les coopératives sucrières Tereos et Cristal Union ont présenté leurs résultats économiques lors de conférences de presse les 28 mai et 10 juin. La chute des prix du sucre va se répercuter sur la rémunération des producteurs de betterave cette année.

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Les semis précoces de betterave présageait d'une belle récolte mais le manque de pluie se fait sentir sur certains territoires.
© MC BIdault

Le marché du sucre est tendu. « Le prix du sucre a chuté de 40 % cette année, à cause de la surproduction liée à l’augmentation de 12 % de la surface de betterave en Europe (+ 180 000 hectares en 2023 et 2024), a souligné Olivier Leducq, directeur général de Tereos, lors d’une conférence de presse le 28 mai. La pression des importations ukrainiennes a, en plus, amplifié ce phénomène de surproduction. »

Une baisse du prix du sucre de 30 % en Europe en un an

Directeur général adjoint de Cristal Union, Stanislas Bouchard indiquait, le 10 juin à l’occasion d’un point presse, que la production mondiale était annoncée en surplus de 4 millions de tonnes par rapport à la consommation. « En Europe, la baisse des prix est très marquée. Le prix du sucre a diminué de 300 €/t entre février 2024 (800 €/t) et janvier 2025 (500 €/t), alors que les coûts de production ne cessent d’augmenter. Beaucoup de sucreries ne couvrent plus leur frais et certaines risquent d’être amenées à fermer en Europe. »

Un rebond des prix du sucre espéré à l’automne 2025

Que prévoir pour la campagne en cours ? Les prix du marché européen ne sont pas complètement indexés sur ceux mondiaux, même si ces derniers ont baissé également. « Après ce contexte difficile, nous nous attendons à un rebond sur le marché du sucre dans l'Union européenne même s’il devrait être perceptible surtout en 2026 », selon Olivier Leducq qui justifie cette perspective par une surface européenne de betterave sucrière qui a diminué significativement cette année (- 9 %) et par des fermetures d’usines en Europe, trois ces derniers mois. « Cela devrait avoir un impact positif sur les prix, mais pas avant septembre 2025. »

Un prix annoncé à 30-35 €/t de betterave chez Cristal Union pour 2025

Même constat chez Cristal Union. Les surfaces 2025 ont baissé, ce qui devrait conduire à une hausse des prix à l’automne 2025, mais tout va dépendre maintenant des rendements. « Les semis précoces avaient laissé présager une belle récolte mais nous avons perdu cette avance à cause du manque de pluies », observe Olivier de Bohan. Le président de Cristal Union a indiqué avoir annoncé dans les assemblées de section, un prix 2025-2026 dans une fourchette de 35 à 30 € la tonne de betterave. La rémunération a été de 41,44 €/t de betterave pour la campagne 2024-2025. La coopérative Tereos n’a pas souhaité apporter d’indication de prix le 28 mai lors de sa conférence de presse pour la campagne en cours après une rémunération proche des 41 €/t pour la récolte 2024.

De bons résultats économiques chez Tereos et Cristal Union en 2024-2025

Les deux coopératives Cristal Union et Tereos affichent de bons résultats économiques. « Malgré un environnement de marché dégradé, nous avons réalisé le troisième meilleur exercice de notre histoire après deux années exceptionnelles, avec un Ebitda de 801 millions d’euros en 2024 (1 128 M€ en 2023) », chiffre Olivier Leducq. Le chiffre d’affaires de Tereos s’élève à 5,9 milliards d’euros (7,1 Mrd € en 2023), ce qui fait de l’entreprise le deuxième producteur mondial de sucre avec une part de production au Brésil, entre autres. Cette activité représente 47 % de son chiffre d’affaires. La coopérative tient également une place majeure sur les marchés de l’éthanol, de l’amidon et produits sucrants…

Cristal Union a également réalisé sur l’exercice 2024-2025 le troisième meilleur chiffre d’affaires de son histoire à 2,65 milliards d’euros, limitant la baisse à 3,8 % par rapport à l’exercice précédent malgré le contexte difficile. Directeur général, Xavier Astolfi précise que « la caisse de péréquation mise en place en 2024 a été dotée de 50 millions d’euros, comme sur l’exercice précédent, pour rémunérer les betteraves quand les prix seront bas, et stabiliser le revenu de nos planteurs. »

Un plan de décarbonation des productions pour réduire les émissions de GES

Côté stratégie, Cristal Union s’est renforcé au sud de Paris, avec la reprise des planteurs de la sucrerie Ouvré de Souppes-sur-Loing (77) et l’acquisition en cours de la sucrerie Lesaffre Frères (Nangis, 77). Cristal Union traite désormais 45 % de la surface française de betteraves sucrières. Le groupe poursuit ses objectifs de décarbonation, d’économie d’énergie et d’eau sur ses sites et sucreries…

L’entreprise Tereos s’est lancée dans un ambitieux plan de décarbonation de ses productions, avec 455 M€ investis en la matière sur 2024-2025. « Notre objectif est de réduire de 50 % en dix ans (jusqu’en 2032-2033) nos émissions de gaz à effet de serre, précise Olivier Leducq. Ce plan passe entre autres par la mise en œuvre de pratiques d’agriculture régénératrice avec des diagnostics carbone. Les agriculteurs coopérateurs inscrits dans ce type de programme reçoivent de 50 à 150 €/ha de prime sur les surfaces de betterave engagées dans cette démarche. »

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